Figure d'Europe 1 puis de RTL, le journaliste Eugène Saccomano est mort ce lundi, à l'âge de 83 ans. En août 2015, L'Équipe lui avait consacré un long portrait dans une série sur « les grandes voix du sport ». En voici un passage concernant le Nîmes Olympique.
Ce fils de boulanger a pourtant pris conscience très jeune de son pouvoir vocal. C'était en cours de maths au lycée de Nîmes, en 1951. Il a quinze ans quand il refait le match pour la première fois. « On avait un prof sourd comme un pot qu'on appelait Zozo. On lui demandait : ''Monsieur, est-ce que je peux aller baiser votre femme ?'' Il répondait : ''Attendez que votre camarade en revienne !'' Alors, en pleine classe, je commentais des matches en imitant deux types qui m'impressionnaient à la radio, Georges Briquet et Bruno Delaye. » Et Sacco, redevenant Eugène, part dans les aigus : « Nîmes Olympique reçoit Le Havre aujourd'hui avec ses vedettes Kader Firoud et Joseph Ujlaki, le formidable Brésilien Pires Constantino, le Hollandais Théo Timmermans, son avant-centre Marcel Rouvière, un pur Gardois, et son gardien international Stéphane Dakowski ! » Il atterrit, l'air malicieux. « La classe aimait beaucoup ça. C'est comme ça que ça a démarré. »
Autant dire qu'il a pas mal d'entraînement à l'heure de se présenter au concours du meilleur radio-reporter sportif junior de France, organisé par L'Équipe Junior en 1952. La règle est simple. « Il fallait raconter un match imaginaire en une minute. J'avais fait Nîmes-Le Havre. Et il fallait poser trois questions à une vedette. À Nîmes, c'était Firoud. » La prestation du jeune Saccomano à l'Olympia, le cinéma voisin du lycée, lui vaut le premier prix national, devant... Thierry Roland, et un voyage aux Jeux Olympiques d'Helsinki, deux ans avant de disputer la première édition de la Coupe Gambardella avec les Crocodiles, en tant que milieu offensif.