A Nîmes dans les années 70, ca ne rigolait pas (sauf involontairement) :
Bernard Boissier : Nous, on ne riait jamais avec Kader Firoud (Il rit.) Pour ceux qui ont connu Jean-Bouin, à Nîmes, il y avait des toilettes turques. Une fois, on jouait contre Nice et alors qu'il nous avait demandé de faire des percussions dans le vestiaire pour apeurer les adversaires, on l'entend dire "Oh, oh vous trois ! Venez me voir". J'étais avec Jean-Pierre Adams et René Girard, on le cherche et le trouve aux toilettes, et il était en train de faire ses besoins. Il nous donne ses consignes : "Attention à untel, attention à untel". On était morts de rire, c'était la causerie à la turque. L'EQUIPE - 03 01 2024
Kader Firoud, légende du Nîmes Olympique
Posted on 2 décembre 2020 by Antoine Gallenne www.lecorner.org
« Kader, c’était un affectif rugueux. » On ne peut mieux décrire la légende du Nîmes Olympique par cette ambivalence. Paternel, visionnaire, extravagant, Kader Firoud était tout à la fois. Certains retiendront ses coup de sang, d’autres son jeu avant-gardiste ou encore sa dévotion à nulle autre pareille. Ce qui est sûr, c’est que le Nîmes Olympique lui doit beaucoup. Quatre fois vice-champion de France sous sa houlette, les Crocos ont su se sublimer et devenir de sérieux outsiders en quête de titres. Retour sur les belles années du Nîmes Olympique ponctuées par un entraîneur atypique.
L’histoire entre Kader Firoud et le Nîmes Olympique aurait pu mal finir. Victime d’un grave accident de voiture sur le chemin du retour de la Coupe du Monde 1954 en Suisse, le joueur nîmois a échappé de peu à la catastrophe. Miraculé mais lourdement blessé à une jambe, il doit mettre un terme à sa carrière à 35 ans. Prédire une descente aux enfers à l’ancien milieu offensif nîmois serait pourtant mal venu. L’odeur des pelouses fraîches et l’ambiance des stades rappellent toujours ses plus beaux héros. Après un long séjour à l’hôpital, c’est avec des béquilles qu’il remplace son ex-entraîneur de l’époque Pierre Pibarot. Pour sa première expérience en tant que coach, Kader Firoud fera du Nîmes Olympique une équipe de caractère où l’abnégation fait loi.
Joueur puis entraîneur virtuose
Le nouvel entraîneur gardois connait bien la ville de Nîmes. Après avoir évolué en Algérie à l’USM Oran et au MC Alger, il passe par Toulouse, Grenoble puis Saint Etienne avant de s’installer à Nîmes en 1948 où il sera sélectionné en équipe de France trois ans plus tard. Les nîmois sont à l’époque en seconde division. Mais en 1950 Kader Firoud et ses coéquipiers, tels que Marcel Rouvière ou encore Stéphane Dakowski, décrochent leur ticket pour la D1. Le stade Jean Bouin découvre l’élite pour la première fois. Ni une ni deux, les Crocos surprennent et obtiennent une remarquable 5ème place. Le club est alors réputé pour gêner les favoris dans leur course au titre. Toutefois, lorsque Kader Firoud prend la tête des Crocodiles en 1955, Nîmes bataille dans le ventre mou de D1. Son objectif est donc de retrouver les sommets qu’il a tutoyé quelques années plus tôt.
Pour y parvenir, Kader Firoud est l’homme de la situation. Stakhanoviste de l’entrainement et fin tacticien, il tire le meilleur de ses joueurs. Après trois saisons en demi-teinte, la machine est véritablement lancée en 1958. Les Crocos terminent trois saisons de suite vice-champions de France, un exploit pour le modeste club gardois. Ils accéderont également en finale de Coupe de France 1958 et 1961. Mais en 1962, le capitaine quitte le navire pour quelques piges à Toulouse ainsi qu’en Algérie. Pendant ce temps, les Crocodiles, orphelins de leur entraîneur hors pair retrouveront la seconde division en 1967 avant d’être promus l’année suivante.
C’est alors qu’en 1969, l’ex-entraîneur nîmois décide de redonner à son club de cœur le statut qu’il a su lui octroyer. Son retour à la maison est une bénédiction pour les supporters de longue date. Ici, Kader fait l’unanimité. Mais pour redonner au « Nîmol » ses lettres de noblesse, le chemin est pavé d’embuches. Effectivement, les joueurs s’entraînent au stade municipal et ne sont pas cher payés, ce qui fait du Nîmes Olympique un des clubs les plus modestes de D1. Certaines recrues débarquent dans le Sud, mais l’équipe garde son ossature de jeunes formés au club comme Michel Mézy ou encore André Kabile. Pour ces derniers, Kader Firoud est un vrai meneur d’hommes :
« Quand il est revenu et qu’on a joué Marseille la première fois, il a éteint la lumière dans le vestiaire et il a fait jurer à tout le monde qu’il allait faire la partie de sa vie. C’est le genre de trucs qui marquent » se rappelle Michel Mézy.
Cette façon de gérer son groupe rend les joueurs soudés et les poussent parfois à tenter quelques farces à l’entrainement :
« Nous étions au (stade, ndlr) municipal et il pleuvait. Nous savions qu’il aimait bien mettre sa tête. Nous avions mis le ballon dans l’eau et nous l’avions enrobé de sablette. Les collègues savaient ce que nous prévoyions. Je centre et lui, comme à son habitude, dispute seul le ballon souillé. Il avait le visage plein de sable et gueulait de colère et nous nous étions tordus de rire » déclare René Girard.
En effet, les joueurs considèrent Kader Firoud comme un père avec qui on aime plaisanter. Ce dernier apprécie profondément ses hommes. Néanmoins, il peut parfois paraître excessif, en témoigne André Kabile :
« Lorsque nous étions défaits, dans le vestiaire, on s’habillait le plus vite possible pour en sortir et éviter de prendre une chaussure sur la tête. Une fois, on avait pris 5-0 à Nantes, il m’avait frappé ! »
Au-delà d’être un remarquable meneur, l’entraîneur sublime ses joueurs en de véritables mercenaires à l’aide d’un Gegenpressing avant-gardiste. Lorsqu’on regarde jouer les Crocos, l’impression d’être en Angleterre nous gagne. Ce jeu aérien en attaque, cette vitesse à n’en plus finir, tout laisse à penser qu’en l’espace de 90 minutes nous voilà transporté en outre-manche. Aux antipodes de leurs opposants, les nîmois cherchent à établir un jeu direct. Pour cela, les milieux transmettent en un tour de main le ballon aux avants postes. C’est alors que les transitions défense/attaques fluidifient le jeu d’une limpidité infaillible. Léché et offensif, le jeu à la nîmoise prend par surprise quiconque ose défier les Crocos. Dès les 20 premières minutes, l’adversaire se retrouve pris en étaux comme paralysé dans une arène trop hostile.
« C’était tout de suite la mise à mort » se souvient le fils de l’entraîneur, Eric Firoud.
Au stade Jean Bouin, le match commence bien avant le coup d’envoi. A l’échauffement, les crampons brutalisent le sol et assourdissent l’équipe adverse. En l’espace de quelques instants, la rencontre est déjà pliée. Si les joueurs nîmois font preuve d’autant de dévotion, c’est parce que Kader Firoud a toutes les qualités d’un bon éducateur. Certainement du fait que par le passé, ce dernier a suivi une formation d’instituteur, lui permettant de mettre en œuvre sa pédagogie naturelle. Cette faculté à galvaniser ses joueurs lui est particulièrement utile lorsque les Crocos rencontrent leur plus grand rival : l’Olympique de Marseille.
Derby au sommet, entraîneur de l’année et ultime dauphin
En effet, à l’époque l’adversaire préféré du Nîmes Olympique n’est pas le Montpellier d’aujourd’hui mais bien son voisin plus au Sud. Le 8 février 1970, le club gardois le retrouve justement en 32ème de finale de Coupe de France. Ce derby rassemble une multitude de supporters au stade de la Prairie à Alès réquisitionné pour l’occasion :
« Le stade annonçait 13 000 déclarés. Mais avec la Grande Butte, où l’on était ultra-compressés, et avec les grappes humaines qui grimpaient aux pylônes et sur les grilles, on montait à 18 000 en moyenne » raconte Eric Firoud.
Les supporters sont véritablement partout : sur les toits et même dans les arbres ! L’ambiance de ce match confirme que le football populaire colle bien à la peau des Crocodiles nîmois. Ces derniers remporteront ce match 1-0 mais seront éliminés par Saint Etienne en huitièmes de finale.
Toujours est-il qu’à l’issue de la saison 1969-1970, les Crocos termineront onzième. L’année suivante se soldera par une quatrième place et Kader Firoud sera nommé entraîneur de l’année par France Football. La saison 1971/1972 tiendra également toutes ses promesses par le fait qu’elle reste indubitablement comme une des plus prolifiques du club gardois sous l’ère Firoud. A la 28ème journée, le Nîmes Olympique retrouve de nouveau l’Olympique de Marseille, leader du championnat avec deux petits points d’avance sur les Crocos. Pour les nîmois, ce match est donc l’opportunité de chiper la première place à son concurrent de l’époque. Le stade Jean Bouin grouille de supporters, si bien qu’à la quinzième minute lorsque Pircalab marque pour Nîmes, une tribune cède sous le poids de l’euphorie nîmoise. Après 20 minutes d’interruption, le match reprend et aucun blessé n’a été déclaré. La rencontre se terminera par une défaite 3-1 des Crocodiles et les mercenaires de Kader Firoud termineront dauphin de l’Olympique de Marseille. C’est la quatrième fois que le club gardois termine vice-champion de France. Une belle performance non sans quelques regrets.
A l’issue de cette saison forte en émotions, les belles années de Kader Firoud semblent désormais derrière lui. Les Crocos ne retrouveront pas les podiums de D1. La légende du Nîmes Olympique quitte son club de cœur en 1978 et rejoindra deux ans plus tard Montpellier où il retrouvera quelques-uns de ses anciens joueurs tel que Michel Mézy. Il se retirera du monde du football en 1982 en ayant laissé l’image d’un entraîneur attachant et passionné.
Kader Firoud c’était donc beaucoup de choses. Sa personnalité hors du commun ainsi que son franc-parler auront fait de lui un entraîneur haut en couleurs. Il a su décupler l’âme d’un club, transcender une ville et transmettre des frissons à tout un peuple. Le football populaire n’aurait pas pu trouver meilleur ambassadeur.
Impossible d'évoquer l'histoire du stade Jean-Bouin, sans parler du maître des lieux, Abdelkader Firoud (1919-2005). D'abord joueur de 1949 à 1954, artisan de l'apparition du Nîmes Olympique en première division. Puis, entraîneur (1955-1964 et 1969-1978), période qui correspond à l'âge d'or du club où il a façonné un style de jeu propre aux Crocos, tout en étant doté d'un sens unique des relations humaines.
D'origine algérienne, Kader Firoud avait 29 ans, et plusieurs clubs à son actif, lorsqu'il débarque en 1949 de Saint-Etienne à Nîmes. Dès sa première saison comme joueur, il permettait au club d'accéder en première division, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. Il devenait ensuite le capitaine de cette équipe qui parvenait chaque année à se classer parmi le Top 10 du Championnat. Une carrière coupée nette lors de l'été 1954. Après avoir assisté à la Coupe du monde de football en Suisse, Kader Firoud était victime d'un accident où il faillit perdre une jambe. Dès l'année 1955, il s'installait sur le banc d'entraîneur. Une période qui allait correspondre à l'âge d'or du Nîmes Olympique, trois fois vice-champion de France (1958, 1959 et 1960) et finaliste de la Coupe de France à deux reprises (1958 et 1961).
Quand Kader Firoud a pris les commandes du Nîmes Olympique, il a marqué de son empreinte et totalement bouleversé la manière de jouer des Crocos. Le mot d'ordre était simple : tout pour l'attaque ! Un jeu très porté vers l'avant, direct et rapide. "Le but était que le ballon arrive très vite vers l'avant", rapporte Éric Firoud, fils de Kader, qui a appris à marcher dans les contre-allées de Jean-Bouin. Un trident composé de deux ailiers et complétée par un avant-centre puissant.
"Il fallait dès le coup d'envoi prendre les joueurs d'en face à la gorge", image Éric. Une métaphore qui image exactement les consignes du coach, visant à mettre une grosse intensité dès le début du match pour marquer en premier. Un principe conservé par celui qui lui succéda au poste d'entraîneur, Henri Noël (1978-1982). "D'entrée, il fallait que l’on marque le plus de buts possibles. Ça attaquait de tous les côtés. C’est pour ça que l’échauffement était dur et intense. Une fois, je n'étais pas sorti des vestiaires que l'on menait déjà 2-0."
La méthode Firoud était basé sur le principe que l'on "pouvait se passer du milieu de terrain", répétait-il. Un curieux paradoxe quand on sait que le plus grand nombre de joueurs passés sous les ordres de Firoud et devenus ensuite internationaux étaient milieux de terrain ! Dans la pratique, cela signifiait que le milieu devait peu garder le ballon et le transmettre rapidement vers l'avant. Une ligne souvent sautée avec un jeu long initié par le défenseur directement jusqu'à l'attaquant.
Pour avoir le ballon, il fallait aller le chercher dans les pieds de l'adversaire. Une stratégie qui comprenait donc un jeu engagé et physique qui ressemblait au style des équipes britanniques. Un football qui a fait la réputation et la légende des Crocos, craints à Jean-Bouin et reconnus sur le plan national. Une méthode qui contrastait, dans les années 1950, avec le football "Champagne", plus technique, proposé par le Stade de Reims et ses stars de l'époque comme Raymond Kopa et Just Fontaine.
Les spectateurs nîmois ont été élevés dans cette approche du football. C'est pour ça que les plus anciens des leurs peuvent sembler parfois exigeant pour ce qui concerne l'engagement. Un public nostalgique qui a parfois l'impression de revivre cette époque avec l'équipe actuelle. Le jeu offensif de l'entraîneur actuel, Bernard Blaquart, avec une composition en 4-4-2 fait de Nîmes, actuellement, la meilleure attaque de Ligue 2 (53 buts). Une vision en avance sur son temps qui fonctionnait. Preuve de la réussite de Kader Firoud : la multitude de joueurs formés au club, qui ont revêtu le maillot tricolore de l'équipe de France avec les Michel Mézy, René Girard, Jacky Novi, Jean-Pierre Adams, Jacky Vergnes, Daniel Charles-Alfred... Des talents découverts ici et dont la plupart issus du cru et des communes gardoises : Vauvert, Le Grau-du-roi ou encore Beaucaire. Le sage imposait que ses joueurs s'occupent des entraînements des catégories de jeunes et leurs transmettent cette manière de jouer.
Au-delà d'avoir révolutionné le football à Nîmes, Kader Firoud était un meneur d'homme incroyable, dotée d'une forte personnalité. Une rigueur et une pédagogie "issue en partie de sa formation d'enseignant", commente son fils. Même s'ils en gardent tous une image positive, les joueurs ont été marqués par sa façon très particulière de motiver ses troupes. "Mon père partait du principe que si un joueur lâchait, cela pouvait mettre en péril toute l'équipe. Chacun devait assumer la tâche qui lui incombait", explique Eric, élevé dans cet esprit de combattant.
Cela se matérialisait, pour terminer de se chauffer avant de pénétrer sur la pelouse, par des percussions. Les joueurs simulaient une accélération sur place en faisant taper leurs chaussures sur le sol. "C’était du béton, ça faisait un bruit !", sourit Henri Noël. L'autre anecdote symbolisant le caractère du personnage Kader Firoud, c'est Patrick Champ qui s'en déleste. "Dans les vestiaires, avant le match, il nous faisait jurer sur le ballon. Il fallait dire "charbon" en touchant le ballon et en le regardant dans les yeux. Jure-moi que le joueur ne passera !", fallait-il lui promettre.
"Là c'est sûr que tu étais motivé", concèdent avec joie et nostalgie, les trois acolytes. "C'était un gourou et un gorille", résume en plaisantant, Raymond Legrand, ancien journaliste ayant suivi les exploits des Crocos de 1954 à 1990 et proche de Kader.
Une motivation qui pouvait aller jusqu'au sermon verbal et parfois par les gestes. Jean-Claude Mith, joueur nîmois de 1972 à 1978, peut témoigner de l'excès d'encouragement de son coach lorsqu'il reçut un jour une gifle. Ne voyez en aucun cas l'illustration d'un homme violent mais plutôt une manière de pousser ses joueurs à se surpasser. "Il était en capacité de transcender ses joueurs et de permettre à certains d'élever leur niveau", commente Eric Firoud. Ainsi, des joueurs moyens ont pu ainsi se révéler en première division et se découvrir des capacités qu'ils ignoraient.
Cette solution adoptée par Kader Firoud était motivée par une question financière. Le club ayant des moyens limités, il fallait donc composer avec les joueurs formés au club. Mais cela ne l'empêchait pas de recruter des joueurs totalement étrangers à la culture nîmoise dont Kader s'occupait d'intégrer. "On ne vient pas jouer à Nîmes Olympique comme on vient jouer ailleurs", affirme Éric en reprenant la formule paternelle. Pour s'imprégner des valeurs du club et de la ville, quoi de mieux que d'un repas en face les Arènes et d'assister à une corrida. Un moment choisi pour employer une métaphore dont seul Kader avait le secret : "Dans les arènes, il y a un taureau. Le taureau c'est l'équipe adverse, toi tu es le matador : à la fin elle doit être tuée." Corentin Corger
KADER FIROUD DANS LE TOP 50 DES MEILEURS ENTRAINEURS FRANCAIS DE TOUT LES TEMPS
Pour moi enseigner était une mission
Il fut l'un des monuments du Nîmes Olympique.
Il était né le 11 octobre 1919 à Oran.
Fils de restaurateur, il donna la priorité à ses études d'instituteur, mais la passion pour le foot le rattrapa très vite.
Attaquant percutant, il se fit remarquer pendant l'Occupation lors d'un match amical entre les sélections d'Afrique du Nord et de Métropole.
C'est ainsi qu'il fut recruté par Toulouse.
Reconverti en demi-aile (milieu défensif d'aujourd'hui) à la Libération.
Il entraîna Nîmes de 1955 à 1964 et de 1969 à 1978.
L'US Mulsumane est son premier club. Il joue à Toulouse, Grenoble, retourne à Toulouse, puis signe à St-Etienne.
Il arrive à Nîmes et y joue de 1948 à 1954.
En 1950, il hisse le club en 1ère division. Il est sélectionné comme international B puis comme international A. Il connait 6 sélections et étrenne sa première cape le 3 octobre 1951 contre
l'Angleterre à Highburry.
Le 5 juillet 1954, alors qu'à sa demande, il est requalifié amateur, il est victime d'un grave accident de la route au retour de la Coupe du Monde qui se déroulait en Suisse. Au volant Paul
Gévaudan le découvreur de Djebailli.
Blessé à la jambe, sa carrière de joueur est terminée. Il devient alors entraîneur de Nîmes Olympique à la place de Pierre Pibarot en 1955.
Sous sa direction, Nîmes Olympique va entrer dans l'histoire du football français. 2 finales de la coupe de France, 3 places de deuxième.
C'est la seule équipe à rivaliser avec Reims.
De 1956 à 1964, la presse nationale oppose Nîmes et Reims, 2 équipes aux styles différents et aux entraineurs à forte personnalité : Kader Firoud et Albert Batteux.
Il révèle de nombreux joueurs : Akesbi, Bettache, Skiba, Rahis, Charles-Alfred.....
Il quitte Nîmes en 1964 pour Toulouse par amitié pour son président le "Milliardaire Rouge" (rouge car communiste), Jean Doumeng.
Il y reste 3 ans pour devenir directeur des sports de l'Algérie.
Il retrouve Nîmes Olympique le 13 juin 1969. Et de nouveau le club côtoie les sommets, l'équipe devient le rival de Marseille et St-Etienne.
L'Equipe participe à 2 reprises à la Coupe U. E. F .A. et voit éclore des joueurs comme Landi (voilà un vrai gardien !!!), Adams, Mézy, Pircalab, Voinéa, Vergnes, Girard....
En 1980, recruté par Louis Nicollin, il fait monter le club en 1ère division.
Il meurt le 3 avril 2005 d'une longue et douloureuse maladie alors qu'il était plongé dans le coma depuis 2 mois.
Kader Firoud était aussi un visionnaire puisque dès 1960, il prédisait que la vitesse du footballeur était essentielle, demandait un allègement du calendrier et une amélioration des
conditions d'entraînement.
Il détint longtemps le record sur le banc d'un entraîneur avec 783 matches.
Guy Roux jaloux de cette longévité voulu battre ce record, ce qu'il fit en 2002. Toujours modeste (s.c.), ce dernier dit alors "qu'il avait battu Kader Firoud et en plus, en n'entraînant
qu'une équipe alors que Firoud en avait connu 3"
Même à 82 ans, Kader Firoud n'avait pas perdu son humour et son esprit de réparti quand il déclara à France Football : "Bravo à Guy Roux, il a battu mon record d'entraîneur mais il ne pourra
jamais jouer autant de match que moi"