Alors que Nîmes Olympique joue demain à Sochaux, nous vous proposons un entretien avec Mickaël Pagis, l’ancien attaquant des Crocodiles (juin 1999 à janvier 2001) mais aussi du club doubiste. C’est l’occasion d’évoquer ses deux saisons dans le Gard mais aussi la récente arrivée à Nîmes de son fils Pablo. C’est parti pour une interview « Pagistrale ». 

Objectif Gard : Que devenez-vous depuis l’arrêt de votre carrière en 2010 ?

Mickaël Pagis : J’ai intégré le staff du centre de formation de Rennes et j’ai passé mes diplômes d’entraîneur. Désormais de travaille dans le développement du Beach soccer en Bretagne. C’est un sport que j’ai pratiqué pendant quatre ans et j’ai envie de le faire connaître dans ma région.

Que représente votre passage à Nîmes dans votre carrière ?

J’étais au Gazelec d’Ajaccio en National et mon but était de signer dans un club de Ligue 2. Nîmes a été une progression dans mon parcours et surtout je découvrais un club avec beaucoup de ferveur et des objectifs assez hauts. Je garde un très bon souvenir de Nîmes, c’est aussi là-bas qu’est née mon premier enfant, ma fille Camille, à la polyclinique qui est à côté du stade des Costières.

Vous êtes arrivé pendant l’été 1999 en même temps que Frédéric Fouret (prêté par Lyon) et Adrien Ponsard (prêté par Saint-Etienne). Quel était votre statut au départ ?

Je venais de National où j’avais marqué 16 buts. Je pense que les dirigeants nîmois comptaient sur moi mais pas forcément pour être titulaire. J’ai su saisir ma chance et je suis devenu une pièce maitresse de l’équipe.

Dès votre premier match vous réalisez un doublé (Nîmes – Sochaux 2-1, 31 juillet 1999) et lors de votre première saison vous marquez 16 buts (deuxième meilleur buteur de L2, derrière que Gueugnonnais Amara Traoré). Comment expliquez-vous cette adaptation aussi rapide ?

Nous avions une équipe portée vers l’avant et ça me correspondait. J’avais très envie de réussir et je me suis beaucoup investi. Je me suis toujours bien acclimaté dans mes clubs.

Vous êtes élu meilleur joueur de Ligue 2 en 2000, pour votre première saison au NO. À ce moment-là vous souhaitiez partir mais finalement vous êtes resté. Comment l’avez-vous vécu ?

Je devais être sollicité par des clubs et après on a toujours envie d’aller voir plus haut et j’avais peut-être la tête ailleurs à certains moments.

Le NO demandait 30 à 35 millions de francs d’indemnité de transfert. Une somme qui a refroidi les prétendants. Cela a-t-il tendu vos rapports avec les dirigeants nîmois ?

Il me semble que c’était le cas aussi la saison précédentes avec Lamine Sakho. Je me concentrais sur l’aspect sportif, mais ce qui m’embêtait le plus c’est que cela m’empêchait de m’exprimer au niveau supérieur.

Ce contexte explique-t-il que votre deuxième saison a été plus compliquée ?

Automatiquement cela trouble l’esprit. Je n’avais jamais connu la Ligue 1 et j’avais envie d’y aller. Et puis la deuxième année, il faut confirmer les bonnes performances et c’est toujours le plus difficile. Je n’ai certainement pas été à la hauteur.

Comment étaient vos rapports avec vos entraîneurs à Nîmes ?

Avec Serge Delmas, il y avait une belle ambiance et ça se passait bien. La deuxième année, avec Dominique Bathenay, c’était un peu plus tendu mais je ne l’ai connu qu’une demi-saison.

De qui étiez-vous le plus proche sur le terrain ?

Régis Brouard jouait milieu de terrain, il était porté vers l’avant. Il me cherchait souvent et nous avions créés des automatismes. On discutait ensemble et nous tentions des choses pendant les matches.

Quel tempérament avez-vous en dehors du terrain ?

Je suis assez casanier, comme Pablo. On est assez calme et très animé par le jeu avec l’envie de jouer tout le temps.

À l’époque, on vous comparait dans une certaine de mesure à Éric Cantona. Vous en souvenez-vous ?

Cette comparaison m’a suivi toute ma carrière. Ça vient de notre style de jeu et la stature que l’on avait sur le terrain. Nous avions une certaine nonchalance et on recherchait le beau geste, une déviation ou une belle passe. J’ai aussi un lien avec la famille Cantona puisque Jean-Marie, le frère d’Éric, était mon agent à l’époque où j’étais au Gazelec.

À Nîmes, vous aviez le surnom « Pagistral ». Vous en souvenez-vous ?

Oui et c’est valorisant et ça m’a suivi tout au long de ma carrière. À Ajaccio on m’appelait le bison.

Avec les Crocodiles vous avez pris quatre cartons rouge en 59 matches. Comment l’expliquez-vous ?

J’avais un style de jeu qui pouvait être énervant pour les défenseur et ça m’exposait à prendre des coups. Parfois j’étais la cible de mes adversaires. Avec mon caractère, il m’arrivait de répliquer. Je mets ça sur le compte de la jeunesse et l’inexpérience. Au fil des années, j’ai réussi à corriger ça.

Quel souvenir gardez-vous du public nîmois ?

Je me rappelle des Gladiators derrière les cages. Un jour je marque un but, et pour le célébrer je vais vers eux et je monte sur la grille. Je ne garde pas beaucoup d’images, mais celle-ci m’a marqué. Les supporters étaient très bruyants et toujours présents.

Quelles sont les qualités de footballeur de votre fils Pablo qui a signé à Nîmes Olympique cet été ?

C’est un neuf et demi qui aime le jeu et il a des bonnes qualités de finisseur. Il a aussi une belle vision du jeu avec une technique très appropriée. Je dirais que sa faiblesse, c’est le jeu de tête. Si ce n’est pas un monstre au niveau athlétique, il s’est bien renforcé cette année et il est plus solide sur les duels.

Vous lui avez-vous conseillé de venir à Nîmes ?

Oui, parce qu’il veut du temps de jeu et vivre une aventure d’équipe. Ce qui est important c’est que le coach le voulait aussi et que l’équipe joue dans un système qui correspond à Pablo. Il faut maintenant qu’il progresse, qu’il n’ait pas de regrets et qu’il apporte à l’équipe.

Que direz-vous aux Nîmois qui s’attendent à voir un deuxième Mickaël Pagis à travers Pablo ?

C’est logique les observateurs veulent faire un comparatif mais Pablo a vraiment envie de se faire un prénom. Mais plutôt que de la comparer à moi, j’ai envie de dire aux Nîmois d’apprendre à le connaître.

Serez vous à Sochaux samedi pour le match de Nîmes Olympique ?

Oui, j’y serai certainement. Pablo est né là-bas c’est un petit clin d’œil.

Propos recueillis par Norman Jardin - 16/09/2022

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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