Avec Scotty Sadzoute, Moustapha Mbow fait partie des deux recrues du mercato hivernal au Nîmes Olympique. Pour sa deuxième apparition sous le maillot nîmois, le défenseur s’est fait exclure à Caen (4-0). Du Sénégal à son arrivée à Reims et la découverte du monde professionnel, il raconte son parcours.
« Tout ce que je voulais, c’était devenir footballeur professionnel. » Voilà de quoi rêvait enfant Moustapha Mamadou Mbow né le 8 mars 2000 à Dakar. Issu d’une famille composée de dix frères et sœurs, il voulait suivre les traces de deux de ses aînés devenus footballeurs professionnels avant lui. Pape (33 ans), qui est notamment passé à l’Olympique de Marseille, Cannes, Amiens ou encore Créteil, et Moussa (30 ans), qui a évolué avec la réserve de l’OGC Nice.
Après être passé par l’école de foot Birane Ly, Moustapha intègre le club de l’AF Darou Salam. Ses performances chez les jeunes lui permettent d’être convoqué en sélection et d’être repéré. « Après un match contre l’Égypte, un gars m’a dit qu’il voulait m’emmener en Europe. Mais comme je ne le connaissais pas j’ai d’abord demandé à mon agent. Il m’a donné son feu vert. » Avec les moins de 20 ans du Sénégal, le défenseur central, fan dans sa jeunesse de David Luiz, est apparu à trois reprises entre la Coupe du monde U20 et la CAN U20 en 2019.
Un essai à Nîmes en octobre 2018
Il décide donc de tenter l’aventure sur le Vieux Continent et débarque à Sochaux à 18 ans. « J’ai fait trois semaines là-bas, mais Sochaux ne s’est pas mis d’accord avec mon club au pays. » Mbow fait ensuite un essai à Nîmes en octobre 2018 où il s’entraîne deux jours avec l’équipe réserve. Une première visite dans le Gard non concluante avant de donner satisfaction à Reims. Le club champenois lui propose un premier contrat professionnel en janvier 2019. Le défenseur central, qui peut jouer latéral gauche, intègre rapidement l’équipe réserve en N2.
« C’est bizarre parfois je suis gaucher parfois je suis droitier. Même moi je ne sais pas trop », avoue-t-il quand on lui demande quel est son pied le plus fort. Un joueur qui se qualifie comme « dur sur l’homme » avec une « bonne qualité de passes et de jeu au sol ». Moustapha démarre cette saison 2021/2022 en s’entraînant au quotidien avec le groupe professionnel coaché par Oscar Garcia, mais ce dernier compte peu sur lui. Alors le Sénégalais joue en N2 avec la réserve où il porte le brassard de capitaine à six reprises en sept apparitions.
Premier match en Ligue 1 au Vélodrome
Il alterne avec la Ligue 1 et figure sur huit feuilles de match sans jamais rentrer jusqu’au 22 décembre dernier où il est titulaire pour son premier match dans l’élite au stade Vélodrome face à l’OM (1-1). « C’était fou ! J’ai joué le match en Coupe de France trois jours avant, mais je ne croyais pas que le coach me ferait jouer car il ne me faisait pas confiance. Mentalement c’était dur mais ça s’est très bien passé, » se souvient-il. Hormis cette rencontre et deux matches en coupe, Moustapha est privé de temps de jeu et ne veut pas retourner avec la N2.
« Je voulais jouer plus et comme à Reims je ne jouais pas beaucoup, je me suis dit pourquoi ne pas aller là-bas », justifie-t-il pour expliquer sa décision de rejoindre Nîmes en prêt pour six mois avant de probablement revenir en Champagne où il est sous contrat jusqu’en juin 2023. Une recrue pour se renforcer dans l’axe et ajouter de la hauteur à ce poste avec les 1,92 m (pour 82 kg) de Mbow qui a retrouvé des compatriotes dans le Gard, en l’occurrence Sidy Sarr et Moussa Koné.
Le jeune homme de 21 ans confie qu’il ne sort pas beaucoup en dehors du foot : « Je ne fais rien. Je parle au téléphone avec mes potes au pays. » Pour sa première titularisation contre Dunkerque (0-1), l’international U20 avait fait bonne impression avant de sombrer à Caen (4-0), samedi dernier. En difficulté, comme tous ses partenaires, il a vécu une première période très compliquée ponctuée d’un carton rouge pour une faute grossière ayant entraîné un penalty. Suspendu contre Grenoble, ce samedi à 19h (25e journée de Ligue 2), il lui restera 13 matches pour montrer alors toute l’étendue de son potentiel.
Corentin Corger