Le 4 novembre 2002, alors que le stade des Costières accueille le match caritatif pour les sinistrés des inondation opposant France 98 et l’OM, Michel Coencas, président de la SASP (Société anonyme de sport professionnel, NDLR) Nîmes Olympique depuis le 31 octobre 2001, décide de céder sa participation majoritaire du capital social et de mettre fin à ses fonctions de président.
Après une année de gestion chaotique, pour 450 000€ il laisse sa place à Jean-Louis Gazeau, un ancien hôtelier bien connu à Nîmes. Ce dernier pense s’installer pour quelques mois, mais il restera à la tête du club pendant douze ans. Vingt ans après sa prise de pouvoir, et pour la première fois depuis son départ, il a accepté de revenir sur cette décennie faite de joies mais aussi de beaucoup de problèmes. Avec l’ancien homme fort des Crocodiles, nous évoquons son bilan, le passé de Nîmes et son présent. Un entretien où il est beaucoup question d’humain et de passion.
Objectif Gard : Que représentait Nîmes Olympique pour vous avant que vous en deveniez le président ?
Jean-Louis Gazeau : C’était devenu mon club car quand je suis arrivé en 1971 à Nîmes, j’avais l’hôtel Michel qui était situé en face le Bar de l’industrie où était le siège du club. Au fil du temps nous accueillions les nouveaux joueurs et les sports-études du lycée Daudet venaient coucher dans notre hôtel les week-ends.
Comment votre collaboration avec le club a-t-elle évolué ?
À une époque, les Crocodiles faisaient leur mise au vert dans un établissement du côté du Vigan. Mais un jour, ils n’ont pas pu accueillir le NO à cause d’un mariage et Kader Firoud nous a demandé de nous occuper de la collation. Nous l’avons fait et l’équipe a gagné 3-0 contre Bastia. À partir de là, ils sont venus chez nous pour toutes les collations d’avant-match. C’était la grande époque avec René Girard, André Kabile et les autres. Nous nous fournissions chez un traiteur de la rue Notre-Dame. C’était un grand supporter et il nous réservait la meilleure viande qu’on faisait griller.
C’était une époque plus décontractée qu’aujourd’hui, n’est-ce pas ?
Oui, on ne nous embêtait pas avec la cuisson des grillades et je me rappelle Kabile qui sifflait les jolies filles qui passaient devant l’hôtel, à deux heures de jouer à Jean-Bouin. Un jour j’ai même amené l’attaquant Serge Dellamore chez un rebouteux. D’une certaine façon, j’étais dans le club mais sans intention de m’y investir car j’en avais bien assez avec la gestion de l’hôtel.
Alors pourquoi avez-vous accepté de devenir président en 2002 ?
Michel Andujar et Gérard Soler voulaient réunir un groupe d’investisseurs pour reprendre le club. J’ai dit : « Pourquoi pas ? ». Tout s’est passé par téléphone et un jour Jean-Paul Fournier m’appelle et il me dit : « Tu es l’homme idéal. Il te faut reprendre le club et je serai derrière toi ».
Comment s’est passée la transaction avec Michel Coencas, le président en place ?
Ça s’est passé à l’Imperator. La négociation était un peu compliquée car il mettait des conditions dans la balance. Je suis resté ferme puisque je n’étais pas demandeur et nous avons conclu l’affaire pour environ trois millions de francs. Il faut savoir que, malgré qu’il ait une mauvaise image, Michel Coencas a été très correct pour moi et pour le club. Il m’a proposé de me donner 100 000€, sur deux ans, de taxe d’apprentissage pour le centre de formation. C’était une somme considérable et il a tenu parole.
Vous êtes devenu président du NO le soir du match France 98 – OM aux Costières, c’est bien ça ?
Non, au moment du match je suis déjà propriétaire du club. Il faut attendre le conseil d’administration pour être élu président. Le soir du match nous avons fait comme si de rien n’était et j’ai regardé la rencontre en loge.
Dans quel état était le club à cette époque ?
Dans le plus mauvais état qu’il soit possible d’imaginer. Sportivement, en difficulté dans le bas du classement de National. Dans les tribunes, il y avait une ambiance délétère et en interne le club n’était pas gouverné.
À cette époque, ambitionnez-vous de rester au club pour une longue durée ?
Pas du tout ! Je voulais juste maintenir le club en National et éventuellement le faire remonter en Ligue 2. Je me voyais rester un ou deux ans et c’est pour cela que j’ai accepté.
Comment se sont passés les premiers mois ?
D’entrée j’ai eu des problèmes avec l’association Nîmes Olympique après ça a tourné à la guerre larvée. La section pro devait payer le déficit de l’association. Je l’ai fait pendant deux ans parce que j’étais obligé. Ça s’est très mal passé et quand le club est arrivé en finale de la coupe Gambardella, l’association ne m’a même pas invité. Frédéric Sigal, qui était le président de l’association, avait un peu de fierté et il estimait que j’avais pris sa place.
Ce contentieux avec Frédéric Sigal n’a jamais pu se régler ?
C’est dommage car je lui avais proposé de devenir vice-président. Avant ces histoires j’avais de bonnes relations avec lui et je pense qu’il aimait le club. Mais avec tout ça nous avons perdu trois années bêtement.
Vous avez aussi eu des soucis avec l’entreprise Perrier…
Gérard Soler avait été mis en place par Perrier, qui était un des sponsors du club, et quand je suis arrivé je n’ai pas souhaité le conserver. Nous n’avions pas la même façon de travailler. Les représentants de Perrier m’ont dit : « Si vous ne gardez pas Soler, on vous coupe tout ». Quand je suis passé pour la première fois à la DNCG, il manquait 100 000€ que m’avait promis Perrier, mais ça ne m’a pas empêché de faire valider mon budget.
Lors de votre passage à la tête de Nîmes Olympique vous avez nommé 12 entraîneurs. Pourquoi avoir changé aussi souvent ?
Nous avions la pression de vouloir monter en Ligue 2. Nos équipes étaient très bonnes sur le papier mais pour monter ce n’était pas la meilleure méthode. Il faut une équipe avec des jeunes formés au club et faire preuve de patience.
Parlez-nous des techniciens que vous avez côtoyés. Par exemple de Didier Ollé-Nicolle, qui n’est resté que deux saisons et qui a mené les Crocodiles en demi-finale de la Coupe de France en 2005…
Je voulais le prolonger après sa deuxième saison, mais il s’était mis d’accord avec Châteauroux sans m’en parler.
Régis Brouard est resté plus longtemps mais là encore il n’est pas arrivé à faire monter le club en Ligue 2…
C’était un bon entraîneur mais il s’était mis beaucoup de pression et le public ne pouvait pas le voir. Contrairement à d’autres, il avait l’esprit club.
Lequel vous laisse le meilleur souvenir ?
C’est Patrick Champ. Il n’est resté que six mois et ça a été difficile. Je l’ai vu préparer les matchs « à la Nîmoise ». On ne parlait pas trop tactique. Contrairement à ce qui a été dit à l’époque, il n’y a jamais eu de problème avec Patrick. Dès le début c’était clair, je le prenais pour six mois. Je regrette de ne pas avoir continué avec lui à l’époque.
C’est finalement Jean-Luc Vannuchi qui fait monter le club dans une saison incroyable où il arrive après les départs de Régis Brouard et Laurent Fournier…
Jean-Luc avait toutes les qualités. Je le voyais faire dans les causeries d’avant-match. Il avait un très bon contact avec les joueurs. Il avait la fibre Nîmes Olympique. D’ailleurs quand René Marsiglia est devenu entraîneur, il voulait avoir Jean-Luc comme adjoint. Mais pour cela, il fallait que je me sépare de Michel Benezet, qui était l’adjoint de Victor Zvunka et qui faisait très bien son boulot. Alors j’ai refusé.
René Marsiglia avait d’ailleurs failli venir bien avant…
Oui, il aurait même pu être mon premier entraîneur. Nous avons eu un premier contact un jour à Caveirac, alors qu’il était en poste à Alès, mais il y avait un problème administratif. Il était super.
Vous citez positivement Champ, Vannuchi et Marsiglia. Aimez-vous que les formateurs ?
Oui et vous pouvez rajouter Bernard Blaquart qui n’est pas toujours facile mais qui a d’excellentes qualités. Au passage je précise que c’est moi qui l’ai fait venir à Nîmes, pourtant il était un peu plus cher que les autres candidats, mais ce choix a porté ses fruits rapidement. Alors oui j’aime les formateurs.
Dans ce cas pourquoi ne pas donner sa chance à Olivier Dall’Oglio, salarié au club et qui était intéressé pour prendre les commandes de l’équipe pro ?
Je n’y ai jamais pensé et il ne s’est jamais présenté. Cela étant, il faisait partie du centre de formation et les rapports avec l’association étaient très mauvais. Je reconnais que c’est un bon gars, même s’il a un caractère un peu dur. Mais je trouvais qu’il m’avait laissé un peu trop à l’écart comme quand je n’ai pas été invité à la finale de la Gambardella. En définitive, il a subi les conséquences de la brouille entre la société et l’association.
Quel entraîneur auriez-vous aimez attirer à Nîmes ?
J’ai failli recruter Guy Lacombe. On est nés à 20 kilomètres d’intervalle. Lui en Aveyron et moi dans le Lot. Ça nous faisait un lien géographique. Un jour je lui ai demandé s’il voulait venir. Mais il pensait revenir à Paris donc il m’a dit non. Après il n’a pas trouvé de club et il aurait accepté Nîmes mais ce n’était plus possible.
Parmi les nombreux joueurs qui sont passés pendant votre présidence, quels sont ceux qui vous ont laissé le meilleur souvenir ?
Robert Malm au niveau sportif et relationnel. Si je n’avais pas eu de bonnes relations avec Louis Nicollin, Robert ne serait jamais venu. Il m’a dit : « Si le joueur est d’accord, je suis d’accord ». Loulou ne nous a rien fait payer et il a même pris en charge une partie du salaire de Malm. Nicollin n’avait pas oublié que quand son fils, Laurent, avait eu des ennuis avec un SMS insultant les supporters nîmois, je n’ai pas porté plainte. J’avais aussi de bons rapport avec Régis Brouard, Ludovic Butelle et Cyrille Merville. Mais vous savez quand les joueurs ne sont plus chez vous, ils vous ont vite oublié.
Et les déceptions ?
Il y en a deux avec lesquels nous nous sommes quittés fâchés. Il y a Benjamin Moukandjo, qui est partie en cours de saison et les supporters m’en ont beaucoup voulu mais nous ne pouvions pas nous y opposer. Le deuxième c’est Jonathan Ayité que j’avais payé 20 000 € à Brest et que j’ai revendu un million à ce même club. Il est venu dans mon bureau, j’étais avec Philippe Goursat, le directeur sportif, et il nous a menacé en disant qu’il partirait quoi qu’il arrive.
Un jour vous avez-dit « être président c’est 20% de plaisir et 80% d’emmerdements ». Le diriez-vous encore aujourd’hui ?
Oui et pour le deuxième terme je dirai même 90%.
Alors pourquoi s’infliger cette mission si elle est si pénible ?
C’est la passion qui vous fait avancer, mais elle vous fait faire des bêtises.
Si vous reveniez en arrière que changeriez-vous dans votre façon de diriger le club ?
Je modifierai ma façon de recruter les joueurs et je ferai plus confiance aux jeunes du centre de formation. Mais à Nîmes, au début ce n’était pas possible avec le conflit qui m’opposait à l’association. Rien que pour faire monter les joueurs de la réserve en pro c’était déjà compliqué.
Rassurez-nous, vous avez quand même vécu des bons moments ?
Oui. Au niveau sportif, il y a eu la finale de la Gambardella, le titre de champion en National, une demi-finale de Coupe de France en 2005 et les deux montées en Ligue 2. Il y a aussi le centre de formation, qui a été classé en catégorie 1. Financièrement, il y avait la boutique qui ne gagnait pas trop d’argent mais qui n’en perdait pas et c’était une vitrine en centre-ville pour le club. En National, nous faisions plus de recettes avec les partenaires que le club en a fait en Ligue 1.
Regrettez-vous d’avoir vendu le club à Jean-Marc Conrad et ses associés, Serge Kasparian et Rani Assaf ?
Oui je regrette de leur avoir vendu le club. Si c’était à refaire, je ne le referai pas. Mais à l’époque j’étais très affecté par l’histoire de la pelouse et j’étais usé par 12 ans de stress et de responsabilité. Si je leur ai vendu le club c’est parce que dans le groupe il y avait Rani Assaf qui était la caution financière. D’ailleurs, la Bastide n’était pas si moche à l’époque puisque monsieur Assaf voulait l’acheter.
L’histoire de la pelouse, c’est le moment où vous décidez de quitter le club ?
On m’accusait de complicité de détournement de fonds public. Car on disait que la Mairie m’avait remboursé la pelouse. Je rappelle au passage, qu’il y a eu un non-lieu dans cette affaire, mais pas grand monde en a parlé alors que les accusations étaient en première page. J’ai été mis en examen et j’ai passé une nuit au poste. Ça fait mal. C’est nous qui avons payé la pelouse mais d’autres clubs le font aussi. Le PSG par exemple refait sa pelouse alors que le Parc des Princes ne lui appartient pas.
Comme ça a été récemment le cas avec Rani Assaf, vous avez eu aussi des rapports compliqués avec les supporters. Pourquoi ?
Ça a parfois été très difficile, mais il y avait de la passion des deux côtés. C’est dommage car aujourd’hui ils sont conscients que nous avons fait du bon boulot et moi je me rends compte qu’ils aiment le club. Il y en avait certains qui étaient quand même foufou. Une fois il y en a un qui chantait devant notre bus et il était complètement à poil (rires). Toutefois, il n’y a jamais eu la rupture entre le club et les supporters comme cela a pu arriver ces derniers temps.
Avez-vous toujours des parts dans le club ?
Oui, mais elles diminuent. Quand j’ai vendu le club nous en avions 49% mais comme il y a eu une augmentation du capital on est descendu à 20%.
Cela vous donne quel pouvoir ?
Ça ne nous donne aucun pouvoir. Nous sommes juste des actionnaires minoritaires.
Comment jugez-vous la gouvernance de Rani Assaf ?
Je trouve qu’il n’est pas logique et pas reconnaissant.
Que vous doit-il ?
Un jour il me demande de l’accompagner à la DNCG. Le lendemain, il a fallu que je me débrouille pour monter à Paris en urgence. Il sait très bien comment les choses se sont passées et ce que j’ai fait pour le club lors de la réunion qui maintient l’équipe en Ligue 2 avec huit points de pénalité.
On vous sent affecté quand vous évoquez cet épisode…
Ça m’a beaucoup touché quand il a dit que rien n’avait été fait à Nîmes depuis 30 ans. Quand nous avons pris le club, il était en National, financièrement déficitaire et les joueurs s’entraînaient aux Courbiers. Quand on est parti 12 ans plus tard, il y avait le centre de formation, les comptes étaient sains, sans problème avec la DNCG. Il y avait une structure administrative et le club jouait en Ligue 2.
Quel est votre plus grand regret ?
C’est de ne pas être monté en Ligue 1. Nous avons trop précipité le mouvement.
Propos recueillis par Norman Jardin
La passation de pouvoir a eu lieu ce matin, lors d’un conseil d’administration extraordinaire qui a scellé la vente du Nîmes Olympique à Jean-Marc Conrad, accompagné de trois autres actionnaires, à savoir Serge Kasparian (hôtellerie, restauration), Rani Assaf (groupe Iliad) et Tagmi Rabah (Grande Distribution). Ancien président-fondateur du club d’Arles-Avignon qu’il a fait monter en Ligue 1 en 2010 avant d’être remplacé par Michel Salerno cette même année, Jean-Marc Conrad a officialisé son arrivée à la tête du Nîmes Olympique aux côtés de Jean-Louis Gazeau lors d’une conférence de presse tenue en ce début d’après-midi. ” C’est avec une certaine émotion que nous cédons le club “, a reconnu Jean-Louis Gazeau, à la tête des crocos depuis 11 ans. Un départ qu’il a ” souhaité “, afin de redonner un ” allant “, au club. Malgré son retrait de ” toutes fonctions au sein du club “, Jean-Louis Gazeau assure rester ”un supporter “, du Nîmes Olympique.
Un montant inférieur aux cinq millions demandés ?
Jean-Marc Conrad, 50 ans, par ailleurs président du club du Pontet dans le Vaucluse (en CFA, NDLR), a racheté toutes les parts du club, soit un peu plus de 98%, le reste restant aux mains de l’association. Le nouvel homme fort du Nîmes Olympique assure qu’il s’agit “d’un choix réalisé dans la pérennité et dans la continuité “. Le montant de la transaction n’a pas filtré mais il serait inférieur aux cinq millions demandés par Jean-Louis Gazeau. Pour rappel, des négociations avaient échoué il y a quatre ans entre les deux hommes mais cela ne les a pas empêché de garder ” un très bon contact “, assurent-ils. La transaction a commencé il y quelques mois en dépit des résultats sportifs décevants du club. ” Il ne s’agit pas d’un frein. On a un plan A avec la Ligue 2 et un plan B avec le national. Nous dévoilerons notre projet après cette opération maintien. Nous sommes concentrés sur le match de vendredi à Bastia “.
Viser la Ligue 1
Au sein du club, les salariés sont assurés de garder leur poste. À commencer par René Marsiglia et son staff technique, qui a été conforté dans ses fonctions. ” Depuis qu’il est arrivé, l’équipe a montré de belles prédispositions et des vertus insoupçonnées. On ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain “. Jean-Marc Conrad a rencontré les joueurs à l’issue de leur entrainement pour annoncer la nouvelle. Le nouveau président des crocos s’affiche ”en meneur d’homme et pas en technicien du foot. ” Il l’assure, il n’a jamais imposé ses choix à un entraineur. Son souhait le plus fort, ramener ” une institution du foot français comme Lens ou Metz en Ligue 1 “. Pour cela, il n’est pas encore question d’investir des millions mais de se ” doter de moyens nécessaires à ce projet. L’argent ne fait pas toujours tout “. Jean-Marc Conrad va être immédiatement dans le bain puisqu’il accompagnera l’équipe à Bastia, dans un match crucial pour le maintien.
Jean-Marie Cornuaille
jeanmarie.cornuaille@objectifgard.com
Jean-Louis Gazeau revient sur son rêve, un stade commun à Montpellier Hérault et Nîmes
Jean-Louis Gazeau parle des investisseurs américains et des matches à 18 h 45
Après des années d'errements au niveau de la présidence, Jean-Louis Gazeau reprend en main le Nîmes Olympique en 2002 alors en national. Le but avoué, refaire de l'équipe une place forte du football. Mais, Nîmes va s'engluer dans ce championnat et va même perdre son statut professionnel et son centre de formation. Seul sursaut, en 2005, l'équipe passe à un fil de la montée et perd en demi-finale de la Coupe de France face à Auxerre, après avoir éliminée les Verts de l'ASSE, l'AC Ajaccio, l'OGC Nice et le FC Sochaux, 4 clubs de Ligue 1.
La vie sera rude pour lui, ayant autant affaire à la fronde de certains supporters qu'avec la rivalité du Président de l'association Frédéric Sigal.
Heureusement, il va connaitre le bonheur de la montée en 2007 2008, en arrachant sa qualification lors de la dernière journée du championnat, le 16 mai 2008, en battant le Stade lavallois 3 à 1 dans un stade des Costières archi-comble (18 530 spectateurs), explosant ainsi le record d'affluence en championnat national. Une performance rendue possible grâce au judicieux recrutement, en janvier, de Robert Malm qui inscrit pour cette fin de saison la bagatelle de 16 buts en 16 matchs.
La première saison en Ligue 2 sera difficile et Jean-Louis Gazeau n'a d'autre choix que de renvoyer l'entraîneur de la montée, Jean-Luc Vanucchi (on est alors dernier avec 10 points au soir de la 17ème journée).
Son choix se portera alors sur Jean-Michel Cavalli qui va sauver le club de la relégation.
Conforté en Ligue 2, Jean-Louis Gazeau arrive à faire partir Frédéric Sigal de l'association, après moults évènements.
Le prochain chantier sera la création d'un centre de formation dans le but de donner au club de Nîmes Olympique, un outil pour s'installer durablement dans le monde du football professionnel. Un lieu de vie où se côtoieraient tous les membres du club, les dirigeants, les entraîneurs et les joueurs des équipes première et amateurs.
Un projet confié aux deux architectes Julio et Anthony Pascual, qui prévoit la construction de deux bâtiments aux côtés des deux déjà en fonction et de la mise en place de six terrains, dont un
synthétique, pour toutes les équipes, la professionnelle et les amateurs.
Dans le détail, les 9 à 10 hectares de cette partie de La Bastide, choisis « parce que c'est un cadre exceptionnel et, surtout, tout de suite opérationnel, contrairement aux autres
terrains que j'ai étudiés » , précise M. Gazeau, accueilleront le futur siège de Nîmes Olympique, avec bureaux et salles de réunion sur deux étages, et 600 m 2 (les services billetterie
et commercial resteraient aux Costières), encore 600 m 2 pour un autre bâtiment en rez-de- chaussée et six vestiaires pour les jeunes footballeurs. Ces deux structures se rajouteront à
l'internat, avec salle de restauration et de loisirs, déjà en partie rénové, et au bâtiment utilisé par les équipes amateurs.
Jean-Louis Gazeau désire que « la section professionnelle déménagee seulement quand la structure sera totalement opérationnelle » . Le dirigeant croco rêve de se tenir dans son
nouveau bureau dès le début de la saison 2011/2012.
INTERVIEW DE JEAN-LOUIS GAZEAU
Pour le lancement de la nouvelle saison en Ligue 2, www.objectifgard.com a rencontré cette semaine, Jean-Louis Gazeau, Président du Nîmes Olympique ...
www.objectifgard.com vous propose de découvrir, l'interview dans son intégralité :
www.objectifgard.com : Quelles sont les ambitions du Nîmes Olympique au démarrage de cette nouvelle saison ?
Jean-Louis Gazeau : La continuité. Ce n’est pas spectaculaire mais c’est ce qu’il faut. Du côté sportif, il s’agit de continuer notre ligne de progression. Nous avons conservé la base de l’équipe avec quelques renforts car notre objectif était surtout d’améliorer le collectif. Nous souhaitons consolider, faire mieux que la saison dernière. Finir 7ème ou 8ème voir mieux si possible. Et, ce que j’ai vu des matches amicaux lors de la préparation, notamment face à Toulouse, où j’ai vu un très bon match, me laisse penser que nous sommes dans la vérité.
www.objectifgard.com : Que pouvez-vous nous dire sur les nouvelles recrues ?
Jean-Louis Gazeau : Ce sont des joueurs que l’on connaissait, nous avions eu plutôt de bons échos les concernant. Les nouvelles recrues ne sont pas encore à 100% mais le potentiel exprimé lors des matches amicaux présagent de bonnes choses.
www.objectifgard.com : Est-ce que le recrutement est bouclé ?
Jean-Louis Gazeau :Je vous le confirme, le recrutement est bouclé. Le nombre de joueurs prévu est atteint d’autant plus que la masse salariale est entièrement utilisée. Les prochaines recrues arriveront certainement au mercato d’hiver, pas avant.
www.objectifgard.com : Concernant Jonathan Ayité, le flou a persisté durant la trêve. Il voulait partir puis finalement, il semble plein d’ambition pour le Nîmes Olympique pour la saison qui arrive ?
Jean-Louis Gazeau : Jonathan (Ayité) a eu un changement d’agent à la fin de la saison dernière. Cet agent lui a fait miroiter la possibilité de quitter Nîmes Olympique afin de rejoindre un club de Ligue 1. Ce qui a fait un peu tourner la tête du joueur et s’est fait ressentir sur le terrain. Aujourd’hui, Jonathan Ayité a pris la décision ferme de rester au club. Maintenant, si dans les mois qui viennent, il souhaite rejoindre un grand club, à lui de prouver sa valeur sur le terrain avec Nîmes Olympique.
www.objectifgard.com : Concernant la préparation, pourquoi avoir fait le choix à nouveau de la Corse ?
Jean-Louis Gazeau : Le stage c’est tout d’abord très bien passé. On a souhaité renouveler notre confiance aux installations de l’année dernière. Propiano offre un cadre idéal pour la préparation. Les joueurs n’ont pas souffert de la chaleur. Il a permis de renforcer la cohésion du groupe et de faire mieux connaissance.
www.objectifgard.com : La saison débute vraiment ce vendredi avec la rencontre face à Sedan en coupe de la ligue …
Jean-Louis Gazeau : C’est la troisième saison où l’on participe à la Coupe de la Ligue. Sur 6 tirages, nous avons dû faire face systématiquement à des déplacements. Je suis donc forcément déçu de devoir se déplacer une nouvelle fois à l’extérieur sur les terres de Sedan. J’aurai préféré recevoir mais on ne choisis pas ! C’est un match difficile qui nous attend, face à une équipe qui a l’ambition de rejoindre l’élite à la fin de la saison. Cette année, on souhaite faire une carrière en Coupe de la Ligue pour le challenge sportif et l’aspect financier, indéniablement. Espérons que l’on puisse atteindre le troisième tour afin de rencontrer une équipe de Ligue 1 aux Costières.
www.objectifgard.com : Quelques mots sur le projet de la bastide ?
Jean-Louis Gazeau : C’est un projet capital pour le club. Je rabâche une nouvelle fois mais cet investissement offre l’opportunité au Nîmes Olympique de pérenniser sa place parmi les meilleurs clubs de France. La décision a été prise par une majorité d’élus nîmois même s'il y a eu quelques dissensions. Moi, je pensais que ce projet allait satisfaire tout le monde mais je me suis trompé. J’ai été déçu par quelques réactions car le Nîmes Olympique appartient à tout le monde. Du côté de Montpellier, des projets similaires sont en cours sans aucune polémique.
www.objectifgard.com : On a la sensation que pour vous, la réalisation de ce projet à la Bastide est une fierté ?
Jean-Louis Gazeau : Oui, c’est une fierté de réaliser enfin quelque chose que l’on porte depuis longtemps. Il faut partir des fondations pour arriver au but que l’on s’est fixé : rejoindre l’élite et y rester dans les années qui viennent !
www.objectifgard.com : Les chiffres d’abonnement sont légèrement en retrait, comment l’expliquez-vous ?
Jean-Louis Gazeau : Nous avons réalisé la saison précédente le chiffre de 3800 abonnés. C’est un chiffre qui sera difficile à atteindre cette saison. On va s’en rapprocher et c’est une bonne chose. Tout le monde prédisait une chute importante des abonnements, la réalité est quant même différente. Nous avons déjà près de 2400 abonnés qui nous renouvellent leur confiance. Pour autant, le spectacle proposait l’année dernière n’était pas à la hauteur des attentes du public et la conjoncture économique expliquent en partie les raisons de ce léger recul. Cependant, les supporters voient bien les efforts que nous réalisons pour faire progresser le club.
www.objectifgard.com : Est-ce que les tarifs des places unitaires vont augmenter cette année ?
Jean-Louis Gazeau : Non, les tarifs sont pratiquement identiques. Seuls les sièges VIP vont augmenter car le service proposé est plus complet avec un véritable accueil avant les matches.
www.objectifgard.com : Quel est votre objectif pour le premier match du championnat (déplacement à Ajaccio) ?
Jean-Louis Gazeau : Le démarrage d’une compétition est forcément important. L’objectif est donc de faire mieux que les deux années précédentes. Il ne faut surtout pas perdre et ne pas faire une mauvaise prestation. Ramener un point voir mieux permettrait de démarrer le championnat dans les meilleures conditions.
www.objectifgard.com : Pour finir, quelques mots pour les supporters ?
Jean-Louis Gazeau : J’aurais toujours le même discours ! Les supporters du Nîmes Olympique sont une valeur capitale pour la réussite du club. Dans une saison, il y a toujours des hauts et des bas mais tout le monde doit aller dans le même sens, tout le monde doit rester grouper et solidaire. Si on a nos supporters derrière nous, dans les mauvais moments notamment, il n’y aura pas de difficultés insurmontables. Mais sans eux, on n’y arrivera pas. Siffler un joueur qui perd un ballon, ce n’est pas supporter. Nous devons encourager les joueurs afin de réaliser l’objectif commun de tous les nîmois : voir le Nîmes Olympique accéder à l’élite rapidement !