À Nîmes, les Bretons vont retrouver Victor Zvunka. L’entraîneur de la finale de la Coupe de France en 2009 mais aussi celui de la relégation en 2010.
Depuis ses débuts d’entraîneur au Racing Paris en 1984, Victor Zvunka a toujours été un pigeon voyageur… Deux ans après avoir quitté Guingamp, l’ancien joueur de Marseille a entraîné quatre clubs ! Naval (Portugal), Cannes, Saint-Pierre (La Réunion) et Nîmes depuis juin dernier. Entretien avec l’entraîneur de Ligue 2 le plus expérimenté.
Victor Zvunka, vous voilà désormais à Nîmes. Le début de championnat est difficile pour votre équipe (16e avec 7 points)…
Disons que jusqu’à la sixième journée, c’était encourageant. Mais la mini-trêve internationale, qui a duré près de trois semaines, nous a mis en difficulté. J’ai des joueurs blessés, quatre de mes cinq stoppeurs, j’ai aussi dû faire face à des suspendus. Et là, on est moins bien. On savait que ça serait difficile mais bon pour le moment, ce n’est pas non plus catastrophique.
Nîmes vient de monter. L’objectif du club est donc d’assurer son maintien ?
En effet. Voire un peu plus haut, entre la 8e et 12e place, pour ne pas se faire de frayeur. Quand tout le groupe est à 100 %, j’ai un effectif qui tient la route. Mais dès qu’il manque 2 ou 3 éléments importants, cela se ressent. Contre Guingamp, je récupère des joueurs, je devrai donc être proche d’aligner mon équipe-type.
Jusqu’à présent, votre équipe est plus à l’aise à l’extérieur qu’à domicile où elle n’a pris qu’un point sur sept…
La réussite nous fuit un peu à la maison. Mais je pense qu’on va bientôt être récompensé. À domicile, on est tombé souvent sur des gardiens en état de grâce. Mais, c’est sûr, il faut qu’on prenne des points à la maison pour avancer.
Vendredi, c’est Guingamp qui vient vous rendre visite. Une équipe que vous connaissez bien…
En début de semaine, j’ai regardé en différé leur match contre Auxerre (4-3). Cinq joueurs que j’ai eus sont toujours là (Giresse, Mathis, Bellugou, Diallo, Samassa). Après avoir connu des hauts et des bas l’an passé, En Avant a gardé l’essentiel de son effectif. L’équipe devrait être encore plus compétitive cette année.
Guingamp, pour vous, ce sont des souvenirs contrastés. La Coupe de France bien sûr mais aussi la relégation l’année suivante…
Oui, c’est sûr. On s’est planté après la finale de la Coupe de France. Ça me reste au travers de la gorge. On perd Oruma et Eduardo, Soumah, qui n’était pas parti, n’était plus le même joueur. L’équipe s’est affaiblie en ne prenant pas les joueurs qu’il fallait. On avait fait le recrutement à trois avec le président Le Graët et Xavier Gravelaine et à trois, c’est impossible de faire le consensus ! Et puis on descend avec 43 points alors que d’habitude, 42 suffisent… J’étais déçu, j’aurais souhaité avoir des joueurs de mon tempérament.
Si vous aviez un souvenir à garder de Guingamp, ça serait quoi ?
Le public. Pendant deux ans et demi, il a été extraordinaire. Contrairement à beaucoup de clubs, que les résultats suivent ou pas, il a toujours été à la hauteur de l’événement.
Avez-vous gardé des contacts au club ?
Avec mon adjoint Eric Blahic, un supporter m’appelle aussi souvent, mais c’est tout. J’en garde l’image d’un club assez froid. C’est aussi pour cela que je ne suis pas venu au centenaire. Je n’avais pas forcément envie de voir certaines personnes… Pour moi, la page de Guingamp est tournée.
Recueilli par Céline GOURMELON.
NIMES - GUINGAMP: L'APRES MATCH (Compte-rendu et réactions)
Ce soir, c’était la bonne. Le match auquel il fallait assister. Si tout n’a pas été parfait, les crocos ont montré un visage que l’on n’avait pas vu depuis longtemps. Conquérants, malins, agressifs, les joueurs ont gagné ce match à l’expérience. Une victoire qui rassure. Et surtout une victoire au stade des Costières avec deux buts à la clé.
Si, ce soir, il faut en priorité retenir cette première victoire à domicile, on ne peut pas non plus occulter tout le reste. Et notamment l’entame de match difficile des nîmois. Guingamp joue haut avec quatre joueurs très offensifs – Charrier, Giresse, Yatabaré et Mandanne – qui bougent beaucoup, qui posent problème. Les bretons s’approchent régulièrement du but de Merville sans toutefois se procurer des occasions très nettes. C’est ce que l’on peut souligner : Nîmes plie mais ne rompt pas.
Puis, les vingt premières minutes passées, les crocos se relancent. Arrivent à se trouver. Et ce sont les nîmois qui, à la 23eme minute, se procurent la première grosse occasion de ce match. Dans l’axe, le milieu guingampais Imbula Wanga manque son contrôle. Le ballon vient dans les pieds de Gragnic qui lance Koné sur la droite de la surface. L’avant-centre prend le temps de bien armer sa frappe mais pas assez pour l’ajuster. Elle passe de peu à côté. A la 32eme, Mathieu Robail élimine Babiloni et frappe à ras de terre, à côté du but. Le match s’emballe. A la 35eme minute, sur un coup franc, les guingampais trouvent la tête de Lionel Mathis. Il dévie le ballon comme il peut de l’arrière du crâne. Heureusement, Merville est sur la trajectoire. Dans la foulée, Sébastien Piocelle dégage un ballon dangereux qui rôde près de la ligne de but de Merville. Et puis, il y a cette 41eme minute. Celle du premier but nîmois, en championnat, aux Costières. Sur un contre, Gragnic décale Haguy qui entre dans la surface en tentant d’éliminer les deux derniers remparts bretons. Contré par un défenseur, le ballon revient sur la poitrine de Vincent Gragnic, qui contrôle et arme une puissante frappe du droit à ras de terre. Le ballon roule sous les bras du gardien Samassa. Le stade explose !
La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases. Les nîmois sont euphoriques. A la 46eme, c’est encore le terrible Gragnic, qui a ce don pour être dans tous les bons coups, qui tente sa chance du gauche à l’entrée de la surface. Sa frappe est contrée. A la 51eme, Robail, plus vif que les défenseurs bretons, récupère un bon centre au niveau des six mètres et place un petit extérieur du gauche au millimètre. Samassa est impuissant. 2-0. Ca sent bon !
Mais voilà, alors qu’ils tiennent le match par le bon bout, Nîmes se met bêtement en danger à la suite d’une erreur défensive. A la 56eme minute, deux nîmois ne se parlent pas et se jettent sur le même ballon. Fatih Atik les regarde, à terre, et récupère tranquillement le ballon. Il adresse un centre parfait pour Mustapha Yatabaré qui place un coup de tête facile. Merville ne peut rien faire. Guingamp réduit l’écart. 2-1. Il reste 25 minutes à tenir. C’est long. Mais les crocos vont, peut-être pour la première fois cette saison, gérer ce match à l’expérience. C’est sûr, ils vont prendre un peu plus de cartons jaunes que d’habitude. Le match va être plus haché. Le temps pour jouer les coups de pied arrêtés plus long. C’est sûr, c’est moins spectaculaire mais tellement efficace. Ainsi, l’équipe de Victor Zvunka va grappiller de précieuses minutes. Le coach nîmois fait tourner. Le chrono aussi… tourne. Ce sont même les nîmois, par l’intermédiaire de Gragnic, qui inquiètent les guingampais. Sur un bon contrôle orienté de la poitrine, il s’emmène le ballon dans l’axe et tire du gauche. Samassa est battu mais le ballon rase la transversale (84’). Les guingampais tenteront d’être dangereux jusqu’au bout mais, même les quatre minutes de temps supplémentaire accordées par l’arbitre n’y changeront rien. Nîmes remporte sa première victoire à domicile. Les 5 422 spectateurs présents au stade n’ont pas fait le déplacement pour rien. A l’inverse de Guingamp.
Les réactions :
Jocelyn Gourvennec (entraîneur de Guingamp) : « C’est un match qu’on perd et qu’on doit gagner. On se fait cueillir sur un contre. Et on ne peut pas remonter deux buts tous les week-ends. Les nîmois ont eu plus de moelle que nous. Ce soir, c’est une déception. On prend deux buts, ça m’embête. C’était évitable. On devait faire un résultat à Nîmes ».
Victor Zvunka : « Je suis satisfait de ce match parce qu’après les deux derniers, il fallait resserrer les boulons. On avait perdu la confiance. Ce soir, il fallait être présent dans les duels. Tout le monde a participé. Je félicite mes joueurs. On ne s’enflamme pas non plus mais cette victoire à la maison fait énormément de bien. On a été plus solidaire. Il y a eu un bon amalgame entre les jeunes et les anciens ».
Jonathan Parpeix : « Une victoire à la maison, ça fait plaisir ! On a retrouvé une solidité défensive même si ce but pouvait être évité. J’aime bien l’idée de se faire respecter à la maison. C’est de bon augure pour la suite. Ce soir, on a fait le travail. Cette victoire nous fait souffler. A nous d’aller chercher quelque chose à Tours ».
Sébastien Piocelle : « Ce soir, il faut savourer mais ne pas s’enflammer. J’espère que cette victoire va nous libérer. On a été costaud. Au niveau du jeu, ça a été moyen mais on était présent dans le combat et l’agressivité. Il faudra se souvenir de ce match comme une référence ».
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com