Le Nîmes Olympique se déplace à Auxerre ce vendredi pour le compte de la 30ème journée de Ligue 2. Après 15 jours de trève, on a évoqué à froid cette fin de saison folle dont rêvent les gladiateurs nîmois avec leur coach, José Pasqualetti. Pour une interview pleine de fraîcheur.
MaLigue2 : Votre pari fou d’accrocher la 3ème place a démarré par un match fou et une victoire 3-2 contre Tours. La trêve a-t-elle fait retomber cette folie pour préparer au mieux la fin de championnat ?
José Pasqualetti : La folie est en nous depuis que la sanction est tombée. On nous a mis hors compétition à dix journées de la fin. On se pose, et on se dit qu’il reste deux solutions : aller en National ou regarder le classement. On était à 7 points du troisième. Avec le peu d’expérience que j’ai, je vois tous les ans des équipes qu’on n’attend pas y arriver et des équipes qui sont là-haut avoir la peur de gagner. Alors, pourquoi pas ? Et puis on fait ce match de fou contre Tours, on revient à 5 points. Aujourd’hui, on est encore plus fous ! Tant que nous aurons une chance mathématique d’accrocher la 3ème place, cette folie ne nous lâchera pas.
Et vous avez l’occasion d’écarter un adversaire direct en rencontrant l’AJA ?
Ce n’est même pas un concurrent direct ! J’ai beaucoup de respect pour cette équipe d’Auxerre, mais aujourd’hui on va regarder devant. Ils sont derrières, en plus ils ont un match de Coupe de France à jouer quatre jours après. J’ai déjà connu cette situation et je sais, quel que soit le discours de l’entraîneur, où est leur objectif. Après, on ne va pas faire n’importe quoi et aller à Auxerre la fleur au fusil : on va s’organiser, bien se structurer, mettre la détermination nécessaire et continuer à expurger cette rage qui est en nous.
Le match aller contre Auxerre (défaite 0-1 à 11 contre 10) n’est pas un très bon souvenir…
Sincèrement, je n’y fait pas attention car mon équipe est totalement différente de ce que nous avons proposé durant les premiers mois. Les résultats le démontre. Pourtant, ce sont les mêmes joueurs, qui ont appris la cohésion, une stabilité, à se connaître. Je pense aussi que les différentes affaires depuis le mois de novembre nous ont davantage soudé, c’est pour ça qu’aujourd’hui les résultats sont ce qu’ils sont.
Vous êtes déjà une équipe tournée sur l’offensive, ce n’est pas comme si c’était un bouleversement pour vos joueurs de jouer pour gagner. Ca facilite votre tâche ?
C’est évident que je suis un entraîneur qui aime jouer, c’est ce que j’ai toujours préconisé. Mais ce n’est pas pour autant qu’on va mettre 8 attaquants et se prendre 2 buts dans le premier quart d’heure ! On a une stratégie pour le match d’Auxerre, on en a beaucoup parlé et elle a été mise en place avec les joueurs. Et puis, ce n’est pas une défaite là-bas qui va nous écarter, même si ça va diminuer nos chances.
Tout de même, ce serait presque la fin ?
Que peut-il nous arriver de pire que ce qu’on vient de vivre ? Rien, il ne peut nous arriver que du meilleur ! On va aussi attendre les résultats des autres, qui ne gagneront pas forcément.
Vous n’avez qu’un joker, ce serait dommage de le griller à Auxerre…
J’ai droit à une défaite, un nul et sept victoires !
José Pasqueletti est devenu un entraîneur calculateur ? (rires)
(rires) Je ne suis pas un entraîneur qui calcule d’habitude ! Mais là, je me suis replongé dans mes cours de mathématiques ! Je dois entretenir l’espoir, et être source de motivation, pour cela il faut des objectifs chiffrés.
Après qu’on nous ait mis hors-course, j’avais deux solutions : soit on jouait le jeu, en tant que professionnels et personnes respectueuses ; soit je refilai le bébé à la Ligue et M.Thiriez en mettant l’équipe B jusqu’à la fin du championnat. Je pense que ça aurait provoqué un tollé, beaucoup de clubs auraient ralé. Je ne suis pas comme ça, on va jouer le jeu jusqu’au bout, c’est pour ça que je calcule cette saison !
Au moins, les objectifs sont clairs !
Oui. Même si je ne suis pas dupe, on a repris des points à des équipes qui sont derrière nous et ne gagnaient pas. Maintenant, il faut reprendre des points aux équipes qui sont devant et qui gagnent.
Puisque vous calculez tout et avez parfaitement analysé la fin de saison, pouvez-vous nous donner vos adversaires principaux pour la montée ?
Troyes est inaccessible. Il reste Angers, Dijon et Ajaccio.
Vous écartez Sochaux et Brest ?
Sochaux n’a qu’un point de plus que nous, Brest 4. Ils sont juste devant moi, j’ai bien l’intention de les sauter ! (rires) Je regarde le nombre de points de la troisième place, 49. Je ne manque de respect à personne et je sais que ce championnat de 9 matchs sera plus compliqué car contre des équipes qui gagnent, devant nous. Ca me fait rire, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer en football, c’est tout ce qui fait son charme…
Vous jouerez Angers lors de la dernière journée…
Et peut-être qu’on sera déjà à la plage ! (rires)