EXPÉRIMENTÉ, AVENTURIER ET (PRESQUE) JAMAIS VIRÉ

  • Henri Atamaniuk (à g.) et Marco Simone dirigeront leur premier match en Raiffeisen Super League ce samedi à Berne. (Keystone)

Inconnu dans nos contrées, Henri Atamaniuk bénéficie pourtant d’un CV sportif partagé entre expérience et exotisme assorti d’un vécu humain de 10 ans... à Disneyland! À 69 ans, le nouvel entraîneur du FC Lausanne-Sport possède la particularité de n’avoir jamais (véritablement) été licencié.

Depuis deux semaines, le FC Lausanne-Sport vit au rythme d’un quatuor. Si le directeur technique Marco Simone donne les impulsions, l’homme de terrain officiel se nomme Henri Atamaniuk, aidé au quotidien par l’assistant Guillaume Norbert et le préparateur physique Patrick Legain. «J’ai accepté par sympathie pour Marco et lui doit probablement me trouver quelques qualités pour m’avoir appelé», sourit le technicien, au bénéfice de la fameuse licence UEFA Pro nécessaire pour coacher en Raiffeisen Super League.

L’expérience et la connaissance générale du milieu plaident en sa faveur. L’ancien milieu de terrain en première division débute sa carrière d’entraîneur en 1976 à la tête du FC Saint-Lô, un club de la Manche. «Parti du niveau régional, nous avons fêté... 5 promotions en 8 ans pour arriver jusqu’en 3e division», informe-t-il. Une série qui lui ouvre les portes de la Ligue 2 à Angers durant trois saisons. «En France, on me surnommait le pompier, on m’appelait quand ça n’allait pas bien», résume Henri Atamaniuk.

Manager de... 11'000 personnes
À la recherche d’autres valeurs et d’un défi différent, il prend la direction du Gabon en 1989 - aux commandes de Delta OPT Libreville - avant de rebrousser chemin pour des raisons familiales. Avec une promotion supplémentaire en 4e division avec Bergerac, il décroche une nouvelle chance en Ligue 2, à Orléans cette fois. 34 matches et une année de chômage plus tard, il se donne une nouvelle orientation. En 1993, s’il dirige encore le SC Meaux (5e division), il reprend pour dix ans le poste de manager à Disneyland. «J’ai organisé les activités ludiques et sportives du personnel, soit plus de 11'000 personnes», précise le natif de la Moselle de parents ukrainiens.

«Après tant d’années à Paris, j’ai ressenti le besoin d’une bouffée d’air pur. Le football m’a sorti de la mine, j’ai tenté de lui rendre la pareille.» Henri Atamaniuk explique ainsi ses aventures exotiques futures comme directeur du centre de formation au Mont Cameroun en 2003 ou dans la structure sport/études de Scavi Rocheteau à Ho Chi Minh au Vietnam de 2007 à 2011. Après 16 ans d’absence, il retrouve un banc professionnel en formant un duo avec Pierre Lechantre (ex-coach du Cameroun et du Qatar) à Al-Arabi au Qatar. Une expédition de quatre mois avec seulement trois matches de championnat. «Fraîchement débarqués, les nouveaux dirigeants ont estimé qu’une victoire, un nul et une défaite n’étaient pas suffisants», se souvient le principal intéressé. «Disons qu’ainsi je conserve la particularité de ne jamais m’être fait limoger par le président qui m’a engagé!»

Deux victoires en «3-5-2»
Son périple au FC Lausanne-Sport débute véritablement ce samedi sur la pelouse du stade de Suisse à Berne face au BSC Young Boys. Idéal pour le moral, les deux premières sorties du nouveau staff se sont soldées par des succès et des blanchissages: 3-0 à Brühl en huitièmes de finale de la Coupe et 1-0 face à la réserve du FC Sochaux, à chaque fois dans un système avec 3 défenseurs, cinq demis et deux attaquants. Henri Atamaniuk: «Tactiquement, chacun doit être appliqué, répondre positivement et faire les efforts nécessaires. Toutefois, notre principal travail se situe au niveau psychologique. Le staff relève le challenge du maintien et nous cherchons absolument à transmettre notre ambition aux joueurs.» Y parviendra-t-il et sera-ce suffisant pour combler un déficit de 11 points sur l’actuel premier non-relégable?




UNE HISTOIRE D'AMOUR QUI FINIT MAL


Comme ses prédécesseurs, il aura fini par s’éteindre sous les choix et l’évaluation d’entraîneurs persuadés que le rêve n’est pas lausannois, romand ou même suisse. En France, en Tunisie, en Italie, bref, le rêve est ailleurs selon eux.

Le tacle publié aujourd’hui par Atamaniuk dans 24 Heures en direction de Guillaume Katz est une insulte. Un manque de respect envers un joueur, ce qu’il représente et un club. Lausanne-Sport, ses joueurs et son public n’ont aucune leçon de professionnalisme à recevoir d’un mercenaire qui aura signé durant 6 mois des feuilles de match. Le public a une mémoire qu’un prête-nom, un diplôme, une main et un stylo n’effaceront pas. Nous nous souvenons en effet que c’est avec les ressorts de la fierté, de l’identité et de l’engagement que Lausanne s’est hissé au sommet de l’élite suisse, a traversé l’Europe et s’est sauvé d’un mauvais cauchemar l’an dernier. Avec des purs produits de la formation vaudoise et romande qui n’ont rien à envier à tous les exclus des centres de formation d’Europe.

Hier, nous étions là. Demain, nous serons là. Atamaniuk se débattra sans doute à monter une équipe au fin fond de l’Algérie, du Maroc ou de l’Arabie Saoudite. La synthèse d’une carrière qui n’a aucun fait d’arme, un CV vide de référence, vide de tout. Même s’il avait été champion du monde, nous aurions apprécié au moins qu’il ne crache pas dans la soupe.

Lire Atamaniuk dégommer Katz dans les journaux, c’est regarder un Rom lâcher ses béquilles et courir dans la rue après lui avoir donné 5 balles. L’attitude de Henri Atamaniuk est tout simplement malhonnête. Lausanne n’en avait pas besoin.


http://www.cartonrouge.ch/actualite/atamaniuk-dinutile-a-malhonnete/



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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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