Quatre matchs. Quatre petits matchs avant d'accéder peut-être à la Ligue 1. Ce matin, Laurent Boissier, directeur sportif du Nîmes Olympique, est l'invité du 7h50 avant la rencontre de ce soir face à Lorient (24/04/201/) aux Costières. L'occasion d'évoquer les performances de l'équipe, les supporteurs et l'avenir, notamment le nouveau stade en projet.
Objectif Gard : Dans quel état d'esprit êtes-vous avant cette phase finale ?
Laurent Boissier : On fait une saison de rêve, c'est une anomalie si on monte en Ligue 1. Faut bien avoir en tête qu'au regard de notre budget, nous devrions être dans la deuxième partie du tableau avec le 14ème budget de Ligue 2. Prenez Sochaux que l'on a affronté il y a peu, leur budget est de 23 millions d'euros. Rien à voir avec nous.
D'ailleurs, cette défaite face à Sochaux à domicile il y a quelques jours a-t-elle créé du doute ?
Absolument pas. Ce qui est frustrant, c'est de voir que le stade des Costières n'est pas plein. Cela fait des décennies que Nîmes Olympique n'a pas touché d'aussi près la Ligue 1 et on arrive pas à avoir 10 000 personnes dans le stade. C'est honteux. Ce sont des matchs de finale. Les adversaires viennent nous affronter sans pression, y a pas assez d'engouement, de passion dans les tribunes. Je voudrais rendre hommage aux Gladiators qui, même sous la pluie et malgré la défaite, n'ont rien lâché.
Est-ce que c'est ce qui pousse le président Assaf à imaginer un futur stade de 15 000 places seulement ?
Mais vous voulez un stade de combien ? Ce n'est pas l'envie qui nous manque de faire plus grand mais on s'appuie sur un constat. A mon sens, c'est largement suffisant. On ne refuse pas du monde que je sache ? Il reste au moins 5000 places à chaque match aux Costières. J'ai envie de dire ce matin aux Nîmois : "Vous attendez quoi pour venir supporter votre équipe ?" Je reconnais que je suis un peu en colère mais je ne comprends pas pourquoi les Nîmois ne sont pas au rendez-vous !
La Ligue 1 et le nouveau stade donneront peut-être davantage envie aux Nîmois de venir...
Vous avez raison. En Ligue 1, il y aura du monde au stade pour venir voir des grandes équipes mais c'est maintenant que les joueurs ont besoin d'être soutenus. Concernant le futur stade, notre président Rani Assaf a envie de faire un énorme cadeau aux supporteurs avec un accueil sympa, un parking plus grand, un stade où personne ne suivra le match sous la pluie, des buvettes confortables... Je suis à fond avec lui sur ce projet, je lui fais confiance à 2000% !
Selon nos informations, ce projet de nouveau stade des Costières représente près de 200 millions d'investissement. Vous confirmez ?
Oui et avec 100% de fonds privés, c'est exceptionnel. Aujourd'hui, le constat est simple : le stade des Costières n'est plus adapté pour le haut niveau. L'accueil, les vestiaires, la pelouse, ... ne sont plus d'actualité. La réflexion de Rani Assaf depuis plusieurs mois est simple : comment faire pour améliorer les Costières ? L'enceinte appartient à la ville de Nîmes, le coût d'amélioration est très important et il nous faut aller vite. Qui a les moyens aujourd'hui ? Le président du Nîmes Olympique. C'est une énorme chance pour tous les Nîmois. Le nouveau stade sera tourné vers le futur, à l'image de Rani Assaf. C'est vital si l'on veut grandir et chercher de nouvelles sources de revenus pour passer à l'étape supérieure. Et je crois pourvoir dire qu'aujourd'hui, tout le monde est en phase avec ce projet : la mairie de Nîmes ou encore Nîmes Métropole sont enthousiastes et nous allons pouvoir avancer efficacement.
Propos recueillis par Abdel SAMARI (OBJECTIF GARD)
Entretien ML2 – Laurent Boissier : « Le Nîmes Olympique fait des miracles ! »
Le Nîmes Olympique a réalisé une superbe saison l’an dernier, terminant au pied du podium. Néanmoins, l’enflammade n’est pas de mise dans le Gard. Le directeur sportif du club nîmois Laurent Boissier s’est livré à quelques jours de la reprise du championnat de Ligue 2.
MaLigue2 : Vous venez de terminer votre stage à Albertville, pour quelle raison avoir effectué deux stages de préparation ?
Laurent Boissier : C’est surtout que nous ne sommes pas friands des stages longs. On a eu la possibilité de faire deux stages, à deux périodes différentes, l’un au bord de mer et l’autre côté montagne. On trouvait que c’était intéressant avant de se retrouver à Nîmes pour la dernière semaine de préparation avant le début du championnat de Ligue 2.
Sportivement, vous êtes passé près de la Ligue 1 l’an dernier, vous êtes l’un des meilleurs clubs de Ligue 2 d’un point de vue comptable depuis un an et demi. Vous avez su conserver votre ossature pour cette nouvelle saison, il est difficile de vous placer en dehors des équipes qui doivent jouer le top 10. Comment vivez-vous ce nouveau statut ?
Nous ne sommes pas dans la catégorie d’Auxerre, de Lorient, de Lens, de Reims… C’est dégradant de penser que le 16ème budget de Ligue 2 fasse partie des favoris du championnat. Il ne faut pas faire circuler de mauvaises idées, la seule chose dont on a envie c’est de faire progresser notre football chaque année et d’essayer de se maintenir en finissant au mieux ensuite. On a 7,5 millions d’euros de budget, on ne peut pas rivaliser avec équipes qui en ont le triple !
Les résultats des dix-huit derniers mois sont parlants, le Nîmes Olympique est perçu différemment en Ligue 2…
On finit en trombe l’année dernière, mais ce sont surtout les autres qui n’avançaient plus ! Aujourd’hui, nous avons 18 joueurs sous contrat pro, soit le plus petit effectif de Ligue 2. Il ne faut pas faire croire à tout le monde qu’on peut avoir un statut de favori. Le Nîmes Olympique fait des miracles !
On a la chance d’avoir un président qui fait confiance aux personnes qui travaillent au club. On a commencé l’aventure avec Bernard Blaquart, on ne fait que travailler en donnant de notre personne. Maintenant, on n’a pas les moyens des autres.
« On a le 16ème budget, si on finit 15ème on aura réussi notre saison »
Bernard Blaquart a un ratio matchs dirigés / points gagnés assez exceptionnel…
Bernard Blaquart fait des miracles, ainsi que son staff, le président, les gens au bureau, les footballeurs… Le Nîmes Olympique est une équipe et si nous nous en sortons aujourd’hui c’est parce que nous sommes une équipe soudée.
Vous êtes l’un des clubs de Ligue 2 qui a le moins recruté mais vous pouvez compter sur l’ossature de l’année dernière. C’est une grande satisfaction ?
C’est la plus grosse partie de notre recrutement, conserver notre effectif. Quand on a des joueurs jeunes, talentueux et sollicités, réussir à les conserver c’est réussir notre recrutement.
Vous semblez armés au milieu de terrain et offensivement, n’existe-t-il pas encore un manque de profondeur en défense ?
On a toujours dit qu’on recruterait quelqu’un derrière mais on n’est pas pressé, notre quatre de derrière est celui de l’an dernier, meilleure défense des six derniers mois. Quand on n’a pas d’argent, on ne peut pas avoir des joueurs de qualité sur le terrain et une profondeur d’effectif. C’est un choix. On prend le risque de n’avoir que dix-huit joueurs, le pari qu’on a fait c’est de conserver notre effectif en limitant le nombre.
On veut essayer d’aller au bout de nos idées avec ce groupe-là, le jour où nos joueurs auront envie de prendre leur envol ils le prendront. Pour l’instant, ils adhèrent au projet de la direction et de l’entraîneur, on arrive ainsi à résister aux plus gros clubs.
Justement, pour cette saison, quel est le projet vendu à ces joueurs ?
On a le 16ème budget, si on finit 15ème on aura réussi notre saison. Les miracles existent peu dans le monde professionnel, ils arrivent de temps en temps… Dans le top 7 de l’an dernier, Amiens et nous n’avions rien à y faire.
Le public profite de l’embellie sportive, de ce point de vue les signaux sont-ils positifs avant la saison ?
On va battre notre record d’abonnements depuis 20 ans lorsque le Nîmes Olympique était en Ligue 1. La campagne d’abonnements est largement en avance par rapport aux années précédentes !
(http://maligue2.fr/2017/07/22/entretien-ml2-laurent-boissier-nimes-olympique-fait-miracles/)