20 ans. C'est peut-être l'âge où une carrière peut se faire ou se défaire. Kleri Serber l'a bien compris. En choisissant de quitter son Lyon natal pour le Sud et le Nîmes Olympique, le milieu offensif a souhaité avant tout quitter son cocon pour poursuivre sa progression. Auteur d'une bonne première partie de saison avec la réserve (qui évolue en National 2), son choix commence à payer. Simple, mature, le jeune joueur garde la tête sur les épaules au moment de faire le point sur sa jeune expérience. Rencontre.

Kleri, avant d’arriver à Nîmes, vous avez connu seulement deux clubs…

J’ai commencé par le club de mon quartier à Lyon, l’Olympique de Rillieux où j’ai fait les plus petites catégories. L’OL m’a repéré et après des essais concluants, j’y suis allé.

Comment se sont passées vos années OL ?

Franchement, c’était une très bonne expérience. J’ai connu de bons coachs, de supers joueurs dans toutes les catégories où je suis passé, des infrastructures de qualité. Je pense que ce n’est pas pour rien que c’est un des meilleurs centres de formation en France et en Europe.

A Lyon, est-ce qu’il y a un coach qui vous a marqué ?

Je dirais Abdel Belarbi en U16. Avec lui, je faisais une très bonne saison et j’ai pu être appelé en Equipe de France U16. Tout ça, c’est grâce notamment à son travail. Après, au club, il y a vraiment de très bons éducateurs.

Vous avez aussi côtoyé des joueurs qui ont fini par signer pro…

Oui, j’ai connu Houssem Aouar, on est de la même génération, on a passé pas mal de temps ensemble. Il y avait aussi Rayan Souici qui était passé pro avec l’AS Saint-Etienne. Mais Aouar reste le joueur le plus connu.

Il était comment à l’entraînement ?

Franchement, c’était très fort ! Dès son plus jeune âge, pas seulement dans le sens où il était un très bon footballeur, mais aussi dans la mentalité qu’il avait. Déjà à 16-17 ans, c’était un gars qui était plus mature que les autres sur le plan mental. Il savait où il voulait aller. C’était impressionnant, que ce soit sa vision du jeu, sa technique, mais aussi sa qualité de passe. Je me rappelle dans les catégories de jeunes où il jouait en 10, il marquait un nombre de buts incalculable par saison. Je pense que l’OL a bien fait de miser sur lui.

Revenons sur vous. En U16, vous connaissez votre première sélection en Equipe de France. Quels souvenirs en avez-vous ?

Quand tu arrives en équipe de France et qu’il y a des joueurs de 15-16 ans qui sont déjà très mûrs avec notamment Kylian Mbappé, Yann Karamoh ou encore Jean-Victor Makengo. C’était un autre niveau. A ce jeune âge, jouer avec ce genre de joueurs, c’était impressionnant. Puis entendre l’hymne national, c’est une émotion forte, c’est quelque chose de marquant.

A 17 ans, il y a ce départ de Lyon pour Nîmes. Pourquoi ce choix ?

En U19, à la mi-saison, je trouvais que je manquais de temps de jeu pour poursuivre au mieux ma formation. J’avais peur de stagner alors avec mon entourage et mes parents, nous avons décidé de quitter le club. On a choisi de s’engager avec le Nîmes Olympique. Franchement, je remercie ce club de m’avoir donné une deuxième chance et de me permettre de me relancer.

Quitter cette ville où vous avez toujours vécu, ce club qui vous a formé, c’était difficile ?

A cet âge-là, bien-sûr que c’est dur. J’ai mis du temps avant de me rendre compte que j’avais quitté Lyon et l’Olympique Lyonnais. C’était assez compliqué mais je pense que c’était mieux pour moi. C’était un mal pour un bien, à Nîmes j’ai appris de nouvelles choses, découvert une nouvelle mentalité. C’est ce qui me manquait aujourd’hui pour passer un palier. A Lyon, j’avais un certain confort, il fallait que je le quitte pour me permettre de poursuivre ma progression.

C’est un conseil que vous donneriez aux jeunes ?

Clairement ! J’ai mis du temps à le comprendre mais il ne faut pas hésiter. Je sais que c’est difficile quand tu es jeune, mais il n’y a pas que le club qu’on a toujours connu qui peut te faire progresser. C’est un message à transmettre à beaucoup de personnes qui sont dans mon cas.

À Nîmes vous avez mis du temps à vous épanouir, comment jugez-vous votre progression ?

C’est vrai que le fait de me remettre de mon départ de Lyon, ça a pris du temps. Quand je signe au club, je rejoins les U19 nationaux dirigés par Stéphane Beyrac, ça se passe bien, je fais même quelques entraînements avec les pros. Et puis, j’ai été coupable de relâchement. Je suis retourné dans le confort que j’avais connu à Lyon. Cette étape-là a été dure à vivre parce qu’en fin de saison je n’ai pas signé de contrat stagiaire pro. J’ai retenu la leçon et c’est grâce à ça aujourd’hui que j’ai un autre état d’esprit, j’ai mûri. C’est sur ce point-là que je devais évoluer et c’est ce qui fait la différence cette saison. J’ai compris ce qu’il fallait faire pour être professionnel au niveau de l’état d’esprit, de l’attitude. Je l’applique très bien avec mon nouvel entourage en mettant en place des séances de travail mental et de la vidéo avec un analyste afin de travailler sur l’aspect tactique au poste.

Comment voyez-vous l’avenir ?

La priorité est de signer un contrat pro à Nîmes. A court terme, c’est de continuer de progresser. J’ai fait une excellente première partie de saison où je me suis retrouvé en terme d’intensité en enchaînant les matchs. Maintenant, sur cette deuxième partie, il faut améliorer la ligne de stats en marquant plus et en réalisant plus de passes décisives, toujours pour chercher à franchir un palier. Quoi qu’il en soit, l’avenir pour moi est ici, à Nîmes. Je ne suis pas prétentieux mais ambitieux, j’ai des choses à apporter à ce club.

On sent que vous vous plaisez à Nîmes…

En fait, j’ai été vraiment impressionné par le travail réalisé ici. Le coach que j’ai actuellement en réserve, Yannick Dumas, m’a énormément fait progresser, je me confie beaucoup à lui. C’est celui qui me permet aujourd’hui de franchir un cap que ce soit au niveau de l’intensité, du mental ou de la technique. Je sais que ça bosse bien en haut avec Bernard Blaquart qui est un formateur.

De voir que l’équipe première donne la chance aux jeunes, ça vous motive ?

Bien sûr, on sait que le club s’appuie sur la formation et quand on voit que la réserve se débrouille très bien avec une majorité de jeunes.

Vous avez manqué le train à un moment, pensez-vous qu’il est toujours possible de le reprendre ?

 

C’est vrai que je l’ai manqué à un moment. Je ne suis pas en avance mais pas en retard non plus. Ce contrat pro est encore à ma portée. C’est à moi de continuer à travailler pour aller le chercher. J’ai mis du temps à comprendre que le talent ne suffisait pas. C’est quand tu arrives à combiner les deux que tu finis par atteindre tes objectifs. www.actufoot.com

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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