Cette élimination 3-0 à Lyon-Duchère, en 32es de finale de Coupe de France, va rester longtemps dans la tête des joueurs. Après la rencontre, entre manque d'envie et de réalisme, certains ont tenté de trouver des explications. 

Il n'est jamais évident pour un joueur de venir s'exprimer après une nette défaite 3-0. Qui plus est d'en expliquer l'origine face à un club amateur. Certains ont fait l'effort comme Théo Valls, qui pointe d'abord le manque d'efficacité, "je ne sais pas. On avait bien entamé le match, on a deux grosses occasions que l'on ne met pas. On n’a pas fait ce qu’il fallait c’est tout." Le milieu, exceptionnellement porteur du numéro 11, parle aussi de l'investissement : "je pense qu’on a pas trop eu envie. On a joué pour soi au lieu de penser à l’équipe. Il y a plein de choses que l'on aurait pu mettre en plus pour gagner ce match et on ne les a pas mises."

Une certaine nonchalance qu'admet Denis Bouanga : "il n’y avait pas autant d’envie qu’en championnat. C’est ce qui nous a fait défaut ce soir." Paradoxalement, l'entraîneur adjoint, Jérôme Arpinon, n'est pas de cet avis, "ce n’était pas une question d’envie ni de tactique. Le terrain était compliqué. Ce n’est pas un manque d’implication de certains joueurs. Voilà c’est comme ça, c’est la Coupe de France. On a fait une grosse semaine de stage où on a vraiment bossé. Après on ne va pas mettre l’excuse sur la fatigue non plus." Une réponse peu convaincante mais compréhensible d'un coach qui veut protéger ses joueurs. Pour l'international gabonais, "ce qu'il manque en ce moment, c’est l’efficacité. On se procure beaucoup d’occasions mais on ne marque pas. Ça a été un désastre. On va essayer de passer à autre chose. On va se fixer l’objectif du championnat." 

Le championnat c'est bien évidemment le maintien et la réception d'Angers, samedi prochain. Un objectif auquel pense déjà Bernard Blaquart qui n'a pas voulu s'exprimer à la sortie des vestiaires. Se contentant de rameuter les troupes en direction du bus : "allez, allez on s’en va !" et d'envoyer son adjoint répondre à la presse. "On va juste dire que Lyon-Duchère a été plus fort que Nîmes ce soir. C’est le football, regardez Montpellier se fait éliminer à Sannois-Saint-Gratien", ajoute Jérôme Arpinon.

Actuellement en formation pour le diplôme d'entraîneur avec le coach de Lyon-Duchère, Karim Mokeddem, qui a bien écouté son camarade nîmois, "nous sommes souvent en binôme ensemble. On sait comment joue l'autre. J’ai beaucoup regardé les matches de Nîmes." 2019 commence donc très mal et cette défaite pourrait avoir des conséquences sur le moral des troupes. "Les joueurs ont tellement vécu de choses difficiles par le passé qu’aujourd’hui ça ne va pas plus nous impacter que ça. Par contre, nous réveiller, nous faire prendre conscience que rien est acquis. Il n’y a pas de star dans l’équipe, la star c’est l’équipe", conclura Jérôme Arpinon.

 

Ce dimanche est un jour de repos pour les Crocos et notamment Loïck Landre touché à l'épaule, qui a dû céder sa place à la pause. Reprise de l'entraînement lundi après-midi afin de préparer la 20e journée de Ligue 1 contre Angers avec, cette fois-ci, de l'envie !  Corentin Corger

On craignait que le Nîmes Olympique fasse partie des clubs de Ligue 1 sortis dès leur... entrée en 32e de finale de la Coupe de France. Non seulement c'est le cas mais en plus, les Crocos ont été largement dominés 3-0 par les amateurs de Lyon-Duchère. 

Tradition oblige pour les clubs de Ligue 1, Nîmes débutait son année par les 32e de finale de Coupe de France. Un déplacement dans le 9e arrondissement de Lyon pour y affronter le club de la Duchère, pensionnaire de National. Privés de Bozok (cheville), Briançon (torticolis) et Savanier (suspendu), les Crocos voulaient correctement se préparer avant d'enchaîner trois rencontres de championnat, la semaine prochaine.

Un objectif et des intentions affichés dès l'entame de match. Après une contre-attaque menée par Ferri, Ripart servait Bouanga qui décalait pour Maouassa dont le centre en retrait trouvait la reprise tendue de Ripart (5e). Hautbois, le gardien lyonnais, réalisait une magnifique parade, histoire de se chauffer les gants. Dans la foulée, il sauvait encore les siens en volleyant sur sa barre un tir du gauche d'Alakouch qui prenait la direction de la lucarne (7e).

Un premier héros qui allait en appeler un autre du côté de la Duch'. Après une première tentative sur coup-franc, à l'entrée de la surface, qui terminait dans les nuages, Julienne allait permettre au public de Balmont de se soulever. Après une nouvelle faute d'Harek, près de l'angle droit de la surface, il déposait le ballon sur la tête de Mendes qui le déviait parfaitement de l'arrière du crâne pour venir mourir au poteau opposé de Bernardoni (1-0, 13e). Un coup de pied arrêté où Alakouch semblait perdu au marquage et laissait filer le buteur.

La réaction venait tardivement de la part de Ferri, le plus remuant côté nîmois, qui enroulait du droit mais directement sur le portier duchérois (29e). Les Nîmois parvenaient à se créer des situations de jeu mais se heurtaient à une défense rigoureuse et sérieuse, toujours bien placée dans sa surface pour repousser les quelques assauts gardois. Des attaquants nîmois faisant parfois preuve d'un peu de nonchalance, battus dans les duels face à des amateurs morts de faim.

On imagine que Bernard Blaquart a dû employer des mots forts à la pause pour booster ses joueurs. Lybohy remplaçait Landre, en défense centrale. Devant, Ripart tentait sa chance mais son tir était écrasé et Hautbois se couchait facilement (46e). Deux minutes plus tard, c'est Alioui qui reprenait de la tête un centre venu de la gauche. Hautbois stoppait le ballon en deux temps. Des actions timides qui manquaient de liant pour faire la différence.

Les Crocos se procuraient néanmoins deux sérieuses occasions. Ferri passait pour Alioui, au second poteau, qui centrait en première attention : Bouanga et Ripart se jetaient sur le ballon mais une nouvelle fois un pied duchérois traînait pour repousser le danger (52e). En reprenant, une déviation de la tête d'Alioui, à la suite d'un centre de Ferri, Bouanga croyait remettre les siens sur les bons rails, mais le Gabonais était logiquement sanctionné d'une position de hors-jeu (59e).

Côté nîmois, cela manquait de justesse technique et de vitesse pour renverser le 5e de National qui lutte pour la montée en Ligue 2. À l'image de ce ballon intéressant récupéré aux 40 mètres par Alioui, qui combinait avec Ripart, mais le centre de ce dernier pour retrouver son compère manquait de précision. À la 74e minute, c'est de réussite que manquait l'attaquant formé à la Bastide en butant sur un Hautbois, décisif.

Juste avant, c'est Atik pour Lyon-Duchère qui aurait pu mettre à l'abri les siens mais Bernardoni s'interposait (63e). Le gardien prêté par Bordeaux, jouait encore les héros devant Ayari mais sur le corner il devait s'incliner après un cafouillage sur le tir de Julienne (81e). Au milieu d'un amas de défenseurs nîmois apathiques, le numéro 10 lyonnais plongeait le public de Balmont dans l'extase.

La qualification était définitivement acquise avec la manière lorsqu'à la 87e Ezikian transformait un penalty après une faute de Bernardoni sur Rivas. L'élimination tournait à la correction pour les Crocos, trop facilement battus par un club amateur. 2019 démarre mal mais l'objectif reste le championnat. Rendez-vous samedi prochain. De Lyon, Corentin Corger

Stade Balmont. Lyon-Duchère 3 - Nîmes Olympique  0 (Mi-temps : 1-0). Arbitre : M. Turpin. But pour Lyon-Duchère : Mendes (13e), Julienne (81e), Ezikian (87e) . Avertissement à Lyon-Duchère : Moizini (24e). Avertissements à Nîmes : Maouassa (37e), Alakouch (67e)

Lyon-Duchère : Hautbois - Moizini (Thetika, 70e), Romany, Ndiaye, Shiashia - Atik, Banor, Ezikian - Julienne - Mendes (Rivas, 62e), Tuta (Ayari, 62e). Entraîneur : Karim Mokeddem. Remplaçants non utilisés : Labonne, Koffi, Diarrassouba, Blaichet. 

 

Nîmes Olympique : Bernardoni - Alakouch, Landre, Harek (cap.), Maouassa -  Ferri, Bobichon, Valls - Ripart, Alioui (Thioub, 72e), Bouanga (Depres, 65e). Entraîneur : Bernard Blaquart. Remplaçants non utilisés : Valette, Miguel, Paquiez, Lybohy, Guillaume.

Denis Bouanga : «C'était une équipe de National, on savait qu'ils allaient charbonner. En plus, le terrain était impraticable : on ne pouvait pas dribbler, on pouvait juste pousser la balle. Après, il faut oublier et se concentrer sur le maintien. Qu'on gagne ou qu'on perde, il faut tout de suite passer à autre chose. Pour l'instant on est dans une mauvaise passe (quatre défaites d'affilée toutes compétitions confondues) et il faut rectifier le tir.» 

 

Paul Bernardoni : «On s'attendait à voir une équipe aussi joueuse et, honnêtement, je m'attendais à avoir autant du boulot. On savait que ce serait un match compliqué, et que la clé, sur un terrain compliqué, serait les coups de pieds arrêtés... (Nîmes a encaissé un but sur coup franc, un sur corner et un sur penalty). On les avait étudiés à la vidéo, mais on a manqué d'humilité par moment. Attention, on ne les a pas sous-estimés. Mais quand on voit qu'on ne gagne quasiment aucun duel, c'est révélateur. Ils méritent largement leur qualification car eux, ils ont fait un vrai match de Coupe. Et 3-0, ça fait mal.»

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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