Le défenseur central franco-ivoirien n'est nîmois que depuis neuf mois, mais ses qualités humaines font l’unanimité dans le vestiaire des Crocos.

« Je n’aurais jamais pensé jouer en ligue 1 ». Hervé Lybohy, le défenseur du Nîmes Olympique vit un rêve. Un bonheur qui vient sur le tard. Après une carrière bien rempli en CFA, National et en Ligue 2, il se retrouve, en juin dernier, en fin de contrat avec le Paris FC. À un âge où la plupart des joueurs pensent plutôt à raccrocher les crampons et à s'attacher à leur reconversion, Hervé découvre la Ligue 1. Un parcourt étonnant et atypique. Alors, quand le Nîmes Olympique vient le chercher, il n’hésite pas une seconde : « J’ai eu de la chance, mais c’est aussi le fruit d’un travail de longue date ». 

Le choix de la première recrue nîmoise pour la ligue 1 (il signe le 29 mai 2018) a surpris quelques supporters, qui s’interrogeaient sur son âge. L’ancien joueur du PFC a pris ces remarques avec philosophie : « Je comprends les supporters qui se posaient des questions. On monte en ligue 1, on a envie des stars et on voit arriver un joueur de 35 ans qui n’a jamais joué en L1. » Hervé Lybohy ne s'en formalise pas et c’est sur le terrain qu’il attend de répondre aux critiques.

Avec patience, il s’adapte à sa nouvelle équipe, son style de jeu et le climat régional. « Je suis quelqu’un d’assez simple et ouvert. J’essaye de prendre des infos auprès de mes coéquipiers, et j’analyse la façon dont l’équipe joue ». Patiemment, le solide athlète (1,86 m et 85 kg) attend son heure.

Le grand jour arrive le 16 septembre 2018 à Bordeaux (3-3), où il fête sa première apparition en ligue 1. Il en enchaîne trois autres jusqu’au derby à Montpellier (défaite 3-0). Après un mois et demi sans jouer, il est de retour en novembre et à Strasbourg. Il y marque l’unique but du match (victoire 1-0). « Sur le coup, je ne me suis pas rendu compte de la valeur de ce but. Mais en rentrant chez moi, j’ai reçu des messages et des appels de beaucoup de gens », se souvient le numéro 27 du Nîmes Olympique, qui a envie de regoûter à ce plaisir.

Hervé Lybohy profite de ces moments inoubliables qu’il vit à Nîmes. Pour autant, il garde les pieds sur terre et il est fier de ses origines africaines. « Je suis très attaché à la Côte d’Ivoire où j’ai vécu les six premières années de ma vie. Et, cette année, je compte y emmener mes enfants et ma femme pour la première fois. C’est très important pour moi »

Si le défenseur nîmois est fier de ses racines ivoiriennes il l'est tout autant d’avoir grandi en Île de France. « Je suis parisien à 100% et enfant, je m’identifiais aux joueurs du PSG comme Weah, Ginola, Valdo et Ricardo. Et puis j’avais un oncle qui jouait en réserve du PSG. »

Mais aujourd’hui, Hervé est Nîmois, et il découvre un nouvel environnement avec sa famille. Ses deux fils Kylian (10 ans) et Lenny (9 ans) jouent aussi chez les Crocos : « Ils se sont bien intégrés. Mes enfants sont heureux ici et je suis content pour eux ».

 Le nouveau croco est aussi rapidement tombé sous le charme du Gard. « C’est une très belle région que je découvre avec Salma, ma femme et mes enfants. Cela n’a rien à voir avec la région parisienne, c’est plus paisible. Nous avons découvert la plage et les marchés d’été. Pour l’épanouissement des enfants et la vie de famille, c’est génial. »

Une intégration parfaite dans la vie quotidienne, mais aussi dans le vestiaire où Hervé est unanimement apprécié. « Il est très cool et très professionnel, toujours à fond derrière les joueurs. Je l’aime beaucoup », souligne l’attaquant Clément Depres. Pour Anthony Briançon, avec qui il partage parfois la défense centrale, « c’est un mec génial, avec une super mentalité. Il nous apporte beaucoup grâce à son expérience et son vécu ».

 

Des qualités humaines qu’apprécie également son entraîneur, Bernard Blaquart : « C’est un super bonhomme qui fait passer l’intérêt collectif avant son intérêt personnel. Quelque part, c’est un sage et une belle personne. » Il y a un an, Hervé regardait les matches de ligue 1 à la télévision. Aujourd'hui, à 35 ans, le Croco réalise son rêve de footballeur et il n'a pas l'intention de s’arrêter en si bon chemin. Et tant pis pour les adeptes du jeunisme.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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