Le Nîmes Olympique a sombré en première période avant de renaître et de battre les Nantais 4-2. Le maintien en ligue 1 est très proche.
Il y avait beaucoup d’émotion au stade de la Beaujoire. Le portrait d’Emiliano Sala était partout, dans les couloirs, sur la pelouse, dans les tribunes et surtout dans les cœurs des 34 000 spectateurs. Ce match entre Nantes et Nîmes était l’occasion de rendre un hommage à l’attaquant tragiquement disparu dans un accident d’avion. Les Crocos avaient aussi montré leur soutien. Ils portaient un tee-shirt floqué de nom de Sala et ils avaient déposé des fleurs devant la tribune Loire, où sont situés les fans nantais les plus bruyants. Mais avec cette forte densité émotionnelle, il était bien difficile de penser au football.
Les Crocos rentraient bien dans la rencontre et c’est Bouanga qui décrochait la première frappe, mais sans trouver le cadre (6e). Coté Canaris, Lisombé tentait aussi chance, sans plus de réussite (8e). À neuvième minute, comme le numéro 9 de Sala, le kop de la "Brigade Loire" rendait un nouvel hommage à son ancien butteur. Dans cette ambiance si particulière, Majeeb envoyait un missile, que Bernardoni avait beaucoup de mérite de détourner. Mais le ballon revenait très vide dans la boite et plus précisément sur la tête de Coulibaly qui ouvrait le score (1-0, 15e). Le but était validé par la vidéo assistance.
Nîmes ne parvenait pas à trouver ses attaquants ce qui n’était pas le cas de son adversaire. Sur un centre venu de la droite, Majeed et Coulibaly rataient le ballon de peu (29e). Puis, sur des tirs de Rongier (30e et 31e), Bernardoni s’interposait. Les hommes de Bernard Blaquart étaient inoffensifs et quand Guillaume se trouvait en position de frappe, à l’entrée de la surface de réparation, il tergiversait et se faisait contrer (33e). Les affaires nîmoises ne tardaient pas à s’empirer quand Lybohy perdait un ballon que Coulibaly récupérait pour partir au but. Le défenseur des Crocos revenait sur le Nantais et le fauchait par derrière dans la surface de réparation. La sanction était immédiate et le penalty était transformé par Majeed (2-0, 38e).
Passage en 4-4-2 pour inverser la tendance, mais Nîmes était en grande difficulté. Les absences de Briançon et Alakouch se faisaient cruellement sentir. Les Crocos rentraient aux vestiaires avec deux unités de retard et c’était un moindre mal. La pause faisait le plus grand bien aux Gardois qui revenaient avec de meilleures intentions. Savanier, centrait du gauche, Pallois évaluait mal la trajectoire et Guillaume, complètement esseulé, n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (2-1, 48e).
L’espoir revenait dans le camp de Nîmes, qui était tout proche d’égaliser, quand sur un service de Ferri, Bouanga ratait le cadre de quelques centimètres. Le match avait changé de physionomie.
Une frappe de Savanier était contrée par le bras de Pallois. Clément Turpin, l’arbitre de la rencontre désignait le point de penalty. Mais après l’assistance de la vidéo, après quatre longues minutes à patienter, il revenait sur sa décision pour n’accorder qu’un coup-franc (66e). Ce n’était que partie remise, puisque dans la foulée, sur une passe de Guillaume, Bobichon lobait magistralement Tatarusanu d'une somptueuse frappe enroulée sans contrôle qui terminait sa course dans le soupirail du but nantais (2-2, 70e). La joie des nîmois ne durait que quelques secondes. Landre contrait un ballon dans sa surface. Les Nantais réclamaient une main et un penalty que leur accordait tout d'abord M. Turpin. Mais après avoir visionné la vidéo, il le refusait, analysant que le geste du défenseur nîmois était involontaire. Quelques instants plus tard, c’est Majeed - en position de hors-jeu - qui se retrouvait devant le but vide, mais il ratait inexplicablement le cadre (79e). Ça chauffait devant le but de Bernardoni.
Le match devenait complètement fou et après un bon travail de Thioub, un tir de Ferri était repoussé par le poteau. Le ballon lui revenait dans les pieds et la seconde tentative était la bonne et donnait l’avantage aux Crocos (2-3, 85e). Menés 2-0, les Nîmois avaient renversé la tendance et ce n’était pas fini, puisque Thioub, après avoir traversé les 3/4 du terrain plein axe inscrivait un nouveau but en contre (2-4, 89e). Impensable 45 minutes plus tôt ! Toujours aussi imprévisible, le renversant Nîmes Olympique repartait des bords de l'Erdre avec les 3 points de la victoire.
De Nantes, Norman Jardin
24e journée de ligue 1. FC Nantes – Nîmes Olympique 2-4. Stade de la Beaujoire. Mi-temps : 2-0. Spectateurs : 34 219. Arbitre : M. Turpin. Buts pour Nantes : Coulibaly (15e) et Majeed (38e sp). Buts pour Nîmes : Guillaume (48e), Bobichon (70e), Ferri (85e) et Thouib (89e). Avertissement à Nantes : Girotto (31e). Avertissements à Nîmes : Guillaume (9e), Lybohy (38e)
Nantes : Tatarusanu – Fabio (Mance, 88e), Diego-Carlos, Pallois, Lima – Rongier (cap), Girotto, Touré (Eysseric, 80e) – Majeed, Coulibaly, Limbomde (Boschilia, 81e). Remplaçants non utilisés : Dupé,Traoré, Kwateng et Krhin . Entraîneur : Vahid Halilhodzic.
Nîmes : Bernardoni – Paquiez, Landre, Lybohy, Maouassa – Bobichon, Savanier, Ferri – Bouanga (Harek, 90e), Guillaume (Alioui, 76e), Ripart (cap) (Thioub, 61e). Remplaçants non utilisés : Valette Miguel, Valls et Bozok.
Bernard Blaquart (entraîneur de Nîmes) : « On n'était pas là en première mi-temps. Ce n’est même pas le mauvais Nîmes qu'on a vu en première mi-temps, on n'a pas vu Nîmes. Puis en deuxième mi-temps, on a vu notre vrai visage avec nos qualités et aussi nos défauts [...] Je pense que de là où il est, Emiliano Sala aurait souhaité voir un bon match, avec des équipes qui jouent un bon match aujourd'hui. Malheureusement c'est tragique, malheureusement la vie continue ou heureusement [...] On ne va pas se cacher, aujourd'hui le maintien n'est pas assuré mais il est en bonne voie et la prestation de la deuxième mi-temps peut nous conforter dans ce sens-là, mais il faut pas oublier la première. »
Vahid Halilhodzic (entraîneur de Nantes) : « Je ne peux pas expliquer, je ne comprends pas. À la mi-temps j'ai dit : "attention c'est un bon résultat, mais c'est très dangereux, il ne faut pas prendre de but". Et deux minutes après, on a pris un but [...]. Prendre quatre buts comme ça, je ne peux pas l'expliquer aujourd'hui [...], c'est vraiment un cauchemar total [...]. Je ne veux pas non plus accabler les joueurs, mais c'est la première fois de ma carrière que ça m'arrive comme ça de prendre quatre buts en une période à domicile. Maintenant, c'est bataille acharnée pour le maintien, ça a toujours été le cas, même quand on gagnait. »