Le gardien du but de l’équipe de France Espoirs est de retour au Nîmes Olympique pour une seconde saison avec les Crocos. Le chouchou des Costières est optimiste sur les chances nîmoises de se maintenir.

Objectif Gard : Vous attendez-vous à une saison compliquée ?

Paul Bernardoni : Elle n’a pas encore débuté, donc on ne peut pas savoir si elle sera compliquée. Nous savons que la deuxième saison est celle de la confirmation.

Quel regard portez-vous sur la préparation de la saison ?

Pour moi, elle a été un peu différente parce que je suis rentré plus tard que les autres à cause de l’Euro Espoirs et mes vacances ont été décalées. Mais franchement, on a bien bossé et les matches amicaux étaient intéressants.

Que dites-vous aux supporters qui sont un peu inquiets sur les chances de maintien en L1 ?

On va tout donner pour le club et pour se maintenir. Cela étant, les hommes passent et le club reste. Nous savons qu’il va y avoir des arrivées et il y en eu pas mal déjà. Le principal c’est d’avoir des joueurs qui ont envie de se battre pour ce club.

L’expérience de l’année dernière peut-elle vous aider ?

Oui, nous connaissons tous le niveau de la ligue 1. Nous savons aussi ce que c’est de souffrir en ligue 1. Nous saurons peut-être mieux gérer les bons et les mauvais moments. Je pense que nous aurons plus de maturité.

On vous sent serein et optimiste...

Il le faut parce que c’est une nouvelle saison avec de nouveaux objectifs. Alors oui, nous avons perdu des joueurs mais les changements c’est bien aussi. Il est important que chacun s’épanouisse où qu’il soit. En tous cas, je suis très heureux d’être revenu, ça c’est clair.

L’ambiance dans le club paraît moins insouciante que l’année dernière. C’est aussi votre avis ?

On va garder notre insouciance parce que notre équipe est jeune et nous gardons notre état d’esprit et notre philosophie de jeu.

Faire aussi bien que la saison dernière semble difficile quand même...

La saison dernière a été extraordinaire mais il faut la relativiser. Le maintien reste l’objectif et si nous pouvons le décrocher le plus rapidement possible, on verra bien ce qu’il se passe.

Débuter la ligue 1 par Paris, Nice et Monaco, ce n’est pas le plus facile des calendriers...

Que ce soit Paris, Monaco, Amiens ou Brest, il faut tous les jouer. On sait bien sûr que Paris c’est le top de la ligue 1, mais on va se battre jusqu’au bout pour faire un résultat là-bas. On n’y va pas dans un esprit défaitiste.

Comment vivez-vous votre retour à Nîmes ?

Je me sens très bien et c’était un choix de revenir. Je n’ai pas de regret et je sens qu’il y a déjà une évolution dans tout ce qui est du travail.

Depuis un an votre statut a changé à Nîmes, vous faites désormais partie des cadres...

Ça fait plaisir, mais je ne vais pas changer ma façon d’être. Je suis un jeune joueur en progression et si on me désigne comme cadre, je l’accepte avec plaisir. C’est cool mais je ne me mets pas de pression et je vais rester moi-même.

Avez-vous des objectifs personnels ?

Être le plus régulier possible et aider l’équipe à se maintenir en ligue 1.

Et en nombre de clean sheet (NDLR : match sans encaisser de but) ?

 

Je les garde pour moi (rire) et après je vous dirai en fin de saison si j’y suis parvenu.

Cet été, au sortir d'un championnat d'Europe espoirs réussi (demi-finaliste et qualification pour les Jeux Olympiques), Paul Bernardoni a eu le choix entre rester à Bordeaux ou continuer avec Nîmes. Il a fait le choix de prolonger l'aventure avec les crocodiles. Une décision sage pour un gardien gentiment chambré pour son âge sur les réseaux sociaux. 

 

Comment c’était le football dans les années 60 ?

Ah ! Les poteaux carrés, tout ça… La belle époque… Il n’y avait pas Twitter en ce temps-là.

Comment prends-tu les blagues sur ton âge ?

Très bien ! Elles me font rire, j’ai beaucoup de recul sur ça. Je préfère jouer sur cette image et interagir avec les internautes, même si je ne traîne pas si souvent que ça sur les réseaux sociaux. Je préfère me poser devant le Tour de France ou promener mon chien ! Le community manager de Nîmes m’a même chambré sur mon âge dans un tweet. Bien sûr, il m’avait demandé l’autorisation.

C’est important d’avoir du second degré dans un milieu où la communication est très contrôlée ?

J’ai une agence – Circle Business – qui s’occupe de certaines choses (la publication des tweets, les fautes d’orthographe), mais je contrôle tout. Dans ce milieu, je pense qu’il faut se prendre au sérieux sans l’être vraiment. Le public attend que tu joues de ton image, il te taquine, et je le prends bien car cela me fait rire. Même s’il y a parfois des attaques agressives dans le tas.

Tu n’es pas né dans les années 60… mais t’intéresses-tu à l’Histoire du football ?

Je regarde beaucoup de vidéos sur mon poste, comme des tops arrêts de gardiens connus. Je suis fan de Grégory Coupet, c’est mon idole. Il dégageait une assurance extraordinaire. Edwin Van der Sar, lui, je l’admire pour son jeu au pied. Je regarde aussi des tutoriels sur les équipements, le matériel, les protections à mettre à l’entraînement, etc. Je recueille des avis, je m’intéresse à tout, ça peut faire la différence à mon poste. Mais je ne suis pas un obsédé du foot : si j’ai le choix entre L’amour est dans le pré ou bien un match, je peux choisir L’amour est dans le pré.

Aujourd’hui, les gardiens percent de plus en plus jeune. Comment l’expliques-tu ?

On fait de plus en plus confiance aux jeunes car le foot moderne veut ça. Un jeune joueur titulaire, on peut vite le revendre et gagner de l’argent dessus. C’est le business. La CFA est devenue un championnat vraiment relevé, donc le saut au niveau supérieur est moins exigeant qu’avant pour un jeune gardien.

N’est-ce pas trop de pression de gérer une défense à 20 ans et de se faire respecter par des défenseurs trentenaires ?

À Troyes, à 17 ans, il y avait des vieux devant moi, des mecs de 32 ans, ou même Benjamin Nivet ! Florian Jarjat m’avait dit un truc qui m’a marqué : « Si tu dois nous chier à la gueule, chie nous à la gueule. 17 ans ou pas, rien à foutre. » Il faut se dire les choses ! Maintenant, je demande à mes défenseurs de se parler, eux et moi. Si je fais une erreur, ils doivent me le dire, même si je viens de réaliser un super arrêt avant. C’est un poste à responsabilité, il faut l’assumer.

Quel est ton style dans les buts ? Détendu du slip à la Barthez ou hyper concentré ?

(Rires) Avant les matchs, je suis détente, je me relaxe. Puis je me concentre en m’échauffant. Je rentre dans ma routine, je me mets dans mon match. J’ai quelques habitudes et je n’aime pas en changer : toucher la barre, suivre le même régime alimentaire, etc.

Pourquoi as-tu voulu continuer avec Nîmes ?

Je voulais continuer à jouer, tout simplement. Pour progresser. Pour un gardien de 20-22 ans, l’important est de jouer. C’est le temps de jeu qui a dicté mon choix. Avec l’Euro espoirs, j’ai fini tard, le 28 juin, puis j’ai enchaîné par quinze jours de vacances. Vu le timing, c’était beaucoup plus simple de reprendre avec Nîmes, car changer de club demande un temps d’adaptation. Je voulais également enchaîner une seconde saison dans un même club pour la première fois de ma carrière.

Quel est l’objectif de Nîmes cette saison ? 

Se maintenir le plus rapidement possible. Il sera ensuite temps de viser plus haut, comme l’an dernier. Mais la priorité est bien le maintien. Des joueurs importants sont partis, comme Téji Savanier. On a eu la chance de l’avoir la saison passée mais ce transfert pouvait difficilement se refuser, car Nîmes a l’un des plus petits budgets du championnat. Je connais plusieurs des nouvelles recrues : avec Clermont, j’ai affronté Zinedine Ferhat au Havre et Romain Philippoteaux à Auxerre. On est contents de les avoir avec nous !

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Ton Bernard préféré ?

Bernard Hinault.

Le moment de ta carrière que Bernard Montiel aurait pu présenter dans Video Gag ?

Mon premier match avec Bordeaux (ndlr : une défaite 3-0 contre Lyon avec une faute de main).

Comme Bernard Pivot, lis-tu beaucoup de livres ?

Eh bien j’ai commencé l’an dernier ! En déplacement, comme je ne suis pas très Playstation, je me plonge dans la lecture pour m’occuper. J’ai lu la biographie de Christian Prudhomme et La Nuit du renard de Mary Higgins Clark.

Comme Bernard Hinault, comptes-tu bientôt escalader le Ventoux ?

 

Mais je l’ai fait l’an dernier ! On s’était fixé un défi avec plusieurs de mes coéquipiers, Paquiez, Briançon, Bobichon, Valls… J’ai terminé avant-dernier mais l’objectif était ailleurs. Grimper une côte de 10 % avec vent de face. Dépasser ses limites. C’était tellement dur !

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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