Le désormais ex-Croco se confie longuement à La Provence. Il livre sa vérité, en rappelant, d’abord, la chronologie des faits qui remonte au mois de novembre 2019 avec une première offre concrète du club de Dallas pour s’attacher les services du milieu-attaquant gauche du Nîmes Olympique contre une indemnité de 500 000 euros. "Mais Nîmes m’a, alors, fait savoir que je ne partirais qu’à hauteur de 650 000 euros, indique Romain Philippoteaux. Dès lors, j’ai décidé de rester, et je l’ai fait d’autant plus naturellement que je ne me voyais pas laisser l’équipe en pleine lutte pour le maintien. En revanche, à ce moment-là, Nîmes me promet que si Dallas formule à nouveau une offre en juin (2020), je pourrais partir libre. Une éventualité qui m’a encore été assurée, durant le confinement, par Reda Hammache."

Justement, le club de Dallas est bien revenu à la charge, en juin dernier, "et avec une meilleure offre à la clé encore", précise Philippoteaux qui en a donc fait part à Hammache. "Là, il me dit : ’Je t’ai effectivement donné ma parole, mais ce n’est pas moi qui décide ; c’est le président, en dernier lieu’, relate le joueur. L’offre de Dallas est donc à nouveau refusée. Parallèlement, lors d’une franche discussions avec Jérôme Arpinon, celui-ci me fait savoir qu’il souhaite vraiment me garder et que le club ne serait pas opposé à une prolongation et à une revalorisation. Cela m’intéressait forcément. J’étais d’accord sur le principe. D’ailleurs, lors du stage à Albertville (19-24 juillet), j’ai eu un rendez-vous à ce sujet avec le coach et Reda Hammache. Ce dernier me certifie, en me regardant dans les yeux, qu’il avait l’aval du président (Rani Assaf) pour me prolonger et me revaloriser."

Mais les choses ne se sont donc pas passées comme prévu. Auteur d’un match plein, pour l’ouverture du championnat (le 23 août) face à Brest (ironie de l’histoire), Philippoteaux déchante, juste après, en apprenant que "le président, ne veut finalement plus (le) prolonger." "Je suis tombé des nues, raconte le natif d’Apt. C’est une décision ferme, malgré Jérôme Arpinon qui a énormément œuvré pour que l’opération puisse aboutir. Il s’était engagé envers moi, il est allé au bout et il n’a pas triché. En fait, pour le président et Reda Hammache, une parole ne compte pas, quand il n’y a rien d’écrit. Reda Hammache me l’a même dit, les yeux dans les yeux. Je lui ai, alors, répondu : ’Conformément à l’éducation que j’ai reçue, la parole fait l’homme.’ A partir de ce moment-là, je ne pouvais plus rester à Nîmes dans de telles conditions. Le ressort était cassé. J’ai été trahi, car moi, j’avais accepté les propositions du club et je n’ai jamais triché. Du reste, mes prestations, que ce soit en janvier-février ou cet été, sont là pour en témoigner. J’ai été réellement déçu du comportement des dirigeants. En fait, ils ont gagné du temps et peut-être qu’ils ne pensaient pas que j’allais retrouver un club, en cas de non-prolongation. En fait, de quoi s’agissait-il ? D’une revalorisation salariale de 5 000 euros mensuels, histoire de marquer le coup, car moi, ce que je voulais, surtout, c’était prolonger un an pour finir à Nîmes. 

Arrivé en juillet 2019, Romain Philippoteaux sera finalement resté un peu plus d’un an au NO. La semaine dernière, le Vauclusien (32 ans), passé tardivement pro (24 ans) à Dijon avant d’évoluer à Lorient, puis à Auxerre, a rallié le Stade Brestois, un club qui, après avoir eu vent de sa situation personnelle à Nîmes, a rapidement trouvé un accord avec le joueur provençal. "Pour moi, c’est une nouvelle expérience, apprécie ce dernier. Le discours est très bien passé avec Greg Lorenzi (le coordinateur sportif). Le club est très structuré. On sent qu’il se donne tous les moyens nécessaires pour vraiment progresser." Dans le Finistère, Romain Philippoteaux retrouve Olivier Dall’Oglio qui l’avait lancé en pro à Dijon (entre 2013 et 2015).
"Avant de partir, tient à souligner Philippoteaux, par respect, j’ai exposé ma situation à Jérôme Arpinon, car lui, il a été réglo. Ce n’est pas le cas de tout le monde au club. En fait, j’ai même la sensation que Reda Hammache ne tenait pas vraiment à ce que je reste et qu’il souhaitait recruter d’autres milieux gauche. Le plus embêtant dans cette histoire, c’est que j’ai lu des contre-verités à mon sujet, évoquant des ’états d’âme’. On m’a ainsi fait passer pour un mercenaire et un traitre, car j’avais promis de rester à Nîmes, alors que c’est l’équipe dirigeante du club qui n’a pas été correcte ni honnête. Mais le mal a été fait et j’ai subi des insultes de certains supporters qui ne connaissent pas la vérité. On m’a vomi dessus. Tant pis, c’est comme ça, ce n’est pas grave. Moi, j’ai la conscience tranquille. Contrairement à certains au club, je peux me regarder dans la glace. En tout cas, je veux remercier les supporters du Nîmes Olympique. Quand c’était dur, la saison dernière, ils ont toujours été derrière nous. J’ai vécu des ambiances incroyables aux Costières. Je me suis fait des amis à Nîmes. J’ai côtoyé de super coéquipiers. C’est dommage d’avoir terminé cette belle histoire de cette façon. J’aurais voulu dire au-revoir correctement, cela aurait été un honneur pour moi."

"Mon objectif est de terminer ma carrière à Nîmes Olympique"

Publié le jeudi 30 juillet 2020 09:26 - Colin DELPRAT 

Il est encore transpirant de son deuxième entraînement de la journée quand nous débutons l'interview au centre d'entraînement de La Bastide. Mesure sanitaire et météo idéale, l'entretien avec Romain Philippoteaux, le milieu offensif de Nîmes Olympique, se déroule en extérieur accompagné du chant des cigales et des "chambrages" de Pablo Martinez et Anthony Briançon.
Gazette Live. Romain, comment allez-vous ? Comment vous sentez-vous ?
Romain Philippoteaux. Je vais très bien. Je suis vraiment content de reprendre, de refaire ce que j'aime. La santé est là, c’est l’essentiel. On peut se concentrer pleinement à notre passion. 
Vous avez mis du temps à reprendre le rythme physiquement ?
Non, car on a quand même continué à faire des footings en attendant la décision du gouvernement. On a eu une petite coupure, mais on s’est entretenu. On appréhendait la reprise surtout voir comment les organismes allaient réagir. Le staff a fait en sorte de reprendre progressivement et ne pas nous brusquer. La préparation se passe plutôt bien, on a bien encaissé les premières charges de travail. Les préparations, on n'aime pas trop ça les footballeurs (rires). Elle est obligatoire pour faire une bonne saison. En tout cas, vivement le 23 août et le match contre Brest ! (sourire).
Vous vous étiez positionné pour l’arrêt du championnat au cœur de la crise sanitaire. Avec du recul, pensez-vous toujours que c’était la meilleure solution ?
Dans les autres championnats, il y a eu des choses de cacher. Il y a eu énormément de cas. Je ne suis pas sûr que tous les acteurs aient fait un test Covid avant chaque match. Au moment où le gouvernement a décidé de stopper la saison. Oui, c’était la bonne décision pour moi.
Même si la saison n’est pas allée jusqu’à son terme, quel bilan faites-vous sur le plan collectif et individuel ?
On atteint le maintien même si on aurait voulu l’obtenir sur le terrain. On a réalisé des performances en janvier alors qu’en décembre tout le monde nous condamnait. On en est fiers. Personnellement, je suis arrivé sur la pointe des pieds. J’ai pu montrer mes qualités et apporter au groupe. J’ai joué presque tous les matches et je termine meilleur buteur du club (5 buts NDLR). C’est une satisfaction. Le plus important pour moi reste le collectif, que Nîmes se pérennise en Ligue 1.

Comment expliquez-vous ce changement de visage entre décembre et janvier ? 
À Peralada, lors du stage, on a passé le jour de l’an ensemble. On est partis au casino, on a rigolé, on a partagé des choses. On s’est surtout dit des choses. On a mis des mots et on a fixé des objectifs. Tout le monde était concerné. On ne savait pas si ça marcherait surtout au regard du gros calendrier à la reprise. La victoire contre Reims a fait du bien. Même si on perd contre Rennes, on enchaîne superbement. La force de Nîmes, c’est ce côté famille et la solidarité. Parfois, on n’est pas beaux à voir jouer, mais on ne trichera jamais. 
Après quelques mois en Ligue 1 et quelques belles saisons en Ligue 2, vous avez confirmé votre niveau dans l’élite…
J’avais fait six bons premiers mois avec Lorient en L1 avant d’avoir du mal. J’ai réalisé de superbes années en L2 à Dijon et Auxerre. En Ligue 1, il me manquait de la régularité sur une saison. Quand j’ai eu le challenge de Nîmes, chez moi dans le Sud, je n’ai pas hésité. Je suis content d’avoir pu montrer que j’ai été un joueur important du Nîmes Olympique la saison dernière. 
Vous ne regrettez définitivement pas ce choix de venir à Nîmes malgré d’autres offres ?
Au départ, je ne comptais pas partir d’Auxerre. J’étais un cadre tant sur le plan contractuel que sportif. Nîmes est arrivé et je n’ai pas pu refuser. C’était clair dans ma tête. Avec du recul, je suis content de mon choix. Je reviens dans le sud, dans une autre atmosphère avec un public exceptionnel. Je me régale ici. Il me manque juste de jouer un derby aux Costières dans un stade plein. 
Vous avez eu de sérieux contacts avec Dallas, que s’est-il passé exactement ?
J'ai eu une belle offre de Dallas au mercato d'hiver. Elle arrivait subitement à un moment où le club n'était pas bien. J'étais à Nîmes seulement depuis six mois. Les dirigeants ont fermé la porte directement. Je suis heureux ici donc je n'étais pas triste même si mon rêve, c'est de jouer en MLS (ndlr : Major League Soccer, la ligue de football nord-américaine). Je me voyais mal quitter le navire à cette période. Sur les mois de janvier et février, j’ai montré que j’avais bien fait de rester (...) Dallas est revenu à la charge cet été, j'ai refusé une nouvelle belle offre. Elle était encore plus intéressante que la première. J’avais des engagements du club mais j’ai fait le choix de rester. Je crois au projet nîmois, j'y suis bien humainement et sportivement.
 

Vous avez évoqué votre rêve de MLS mais aussi le souhait de terminer votre carrière à Nîmes…
Le coach Arpinon m’a fait venir dans son bureau quand il a pris connaissance de l’offre de Dallas. Il m’a fait part de son envie que je reste à Nîmes, qu’il me trouvait important dans l’effectif. C’était quelque chose d’important pour moi, d’avoir cette confiance. Mon objectif est de finir ma carrière à Nîmes (Il a 32 ans NDLR). Les dirigeants le savent. On a eu cette discussion. La balle est dans leur camp.
Justement, un nouvel entraîneur est en place, qu’est-ce que cela change au quotidien ? 
On est dans la continuité du coach Blaquart. Jérôme faisait déjà beaucoup de choses lorsqu’il était adjoint. Il prenait beaucoup de décisions et s’occupait des entraînements. Le coach a l’ADN du club. C’est un entraîneur qui aime Nîmes. C’est typiquement les valeurs nîmoises. Il a été transparent et très droit. Il a beaucoup pesé dans la balance lors de mon arrivée à Nîmes.
Vous n’avez pas vécu les mêmes émotions que certains joueurs avec Bernard Blaquart mais quelle image gardez-vous de lui ?
C’est un coach marquant. Il a une très belle analyse avec des interventions toujours pertinentes. Quand j’ai eu toutes ces tractations avec Dallas, il a toujours été très humain, à l’écoute et bienveillant. Il m’a fait confiance. Je l'en remercie et je lui souhaite vraiment le meilleur. Il a fait des choses extraordinaires. 
Pendant le confinement, il fallait se brancher sur 
Radio Philippe. D’où est venue cette idée d’animer les réseaux sociaux par des discussions entre joueurs ? 
Je ne suis pas trop réseaux sociaux. Deux semaines après le début du confinement, je commençais à tourner en rond. Je me suis dit je vais me mettre au live en appelant des collègues footballeurs ou non pour prendre des nouvelles et livrer quelques anecdotes (Mokhtar de TMP, Karim Bennai Canal+ ou John Ferreira Beinsports, etc.). Les gens ont accroché mais m’ont demandé de faire d’autres directs. Certains me disaient que j’étais devenu leur radio numéro une (sourire). Bon, après, j’ai arrêté parce que j’avais plus de vie, à faire des live toute la journée. Mais je suis content d’avoir pu montrer la richesse du football.
Et vous serez plutôt consultant ou entraîneur à la fin de votre carrière ?
Les deux métiers me plaisent car j’adore le foot. On m’a dit « tu mériterais d’animer quelque chose » ou de faire consultant après ces live. J’aime bien débattre. Mon père était entraîneur, j’ai passé mes diplômes. Je me vois bien aussi intégrer un staff ou entraîner des jeunes ou des seniors. J’espère avoir quelques belles années de footballeur avant ça, surtout que j’ai attaqué sur le tard (sourire). 
Dans moins d’un mois, vous allez entamer votre deuxième saison au club. Est-ce que Nîmes peut viser autre chose que le maintien ?
On a gardé l’ossature du groupe. On part avec des acquis. Ils sont solides pas comme l’an dernier où tout avait été chamboulé. On est en avance pour nos automatismes ou dans la qualité de jeu. Les recrues sont bien intégrées. Il n'y a que les résultats qui pourront nous dire si on est mieux que la saison dernière. J’ai de réels espoirs et j'ai confiance en ce groupe pour faire une belle année. Maintenant, on ne va pas se mentir, la Ligue 1 est très belle et se maintenir sera déjà une bonne chose. Le reste sera du bonus.
Vous avez une relation à parfaire avec Birger Meling sur le côté gauche…
J’ai appris le Norvégien (rires). On s’est bien entendu lors du match contre Strasbourg. Il parle très bien français. On a quatre semaines pour peaufiner nos automatismes. Il est très offensif. Des fois, il est devant moi, je dois le calmer (rires). Birger va m’apporter des solutions sur le côté, c’est une arme de plus. 

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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