Lundi, lors d’une conférence de presse, Rani Assaf, le président-actionnaire de Nîmes Olympique a évoqué la santé financière du club, mais aussi le contentieux qui l’oppose aux Gladiators. Le groupe de supporters nîmois réagit par l’intermédiaire de son président, Dimitri Pialat. Les GN91 demandent toujours le départ du président du NO et ils interpellent le maire de Nîmes et son premier adjoint sur la situation du club. Entre Rani Assaf et les Gladiators, la réconciliation semble impossible.

Objectif Gard : Avez-vous suivi la conférence de presse de Rani Assaf ?

Dimitri Pialat : Oui et en direct, c’est tellement rare. C’est un point positif car jusqu’à présent il n’y avait pas de communication et cette conférence de presse n’était pas inintéressante. Mais en donnant une telle image et en ne mettant pas le public au centre du projet on a des doutes sur les rentrées d’argent.

Il souhaite toujours la dissolution des GN91, que lui répondez-vous ?

Il veut dissoudre notre groupe, mais il s’est fait retoquer la première fois et je me demande sur quelle base nouvelle il peut redemander la dissolution ? Quand il parle de cancer, je ne vais pas jouer les vierges effarouchées, nous n’avons pas été tendre avec lui et je le prends comme une réponse de quelqu’un de sanguin. En revanche, quand il parle d’association de malfaiteurs, c’est de la diffamation et de la calomnie. Il n’a pas de preuve que ce qu’il avance, c’est donc hors-la-loi. Je rappelle que l’on ne s’associe pas du tout aux tags à son domicile et on les condamne. Quand on a quelque chose à lui dire on va lui dire en face.

Envisagez-vous des poursuites suite à ses propos ?

Non, on n’est pas comme lui et on comprend que parfois les mots peuvent dépasser la pensée.

Il affirme qu’avant lui rien n’a été fait lors des trente dernières années, que cela vous inspire-t-il ?

Nous avons eu des différents avec Jean-Louis Gazeau, mais on ne pouvait pas lui reprocher d’investir dans le club. Avant Rani Assaf, il y a eu une histoire avec aussi des bons côtés. S’il est aujourd’hui au Nîmes Olympique, c’est parce que d’autres ont travaillé avant lui. Le centre de formation de la Bastide a permis de sortir une génération de joueurs qui nous a, en partie, faite monter en Ligue 1. C’est aussi grâce à Christian Perdrier et Bernard Blaquart.

Rani Assaf a laissé entendre que l’année prochaine il n’y aurait pas d’abonnements et que la tribune Est resterait fermée…

C’est un nouveau coup dur et on ne le comprend pas. Pour quelqu’un qui veut faire revenir le public, je ne vois pas la logique et c’est le seul président qui fait ça. C’est aussi sa méthode, « ceux qui ne vont pas dans mon sens, je les écrase ». Par exemple, quand il interpelle les journalistes en leur conseillant de ne pas relayer les propos de certaines personnes, ce sont des méthodes dictatoriales. Le fondement d’une démocratie c’est de pouvoir dire ce que l’on pense, même si l’on est pas d’accord. Mais lui, il ne veut pas d’avis contraire.

Quelles actions avez-vous prévu ?

Je suis sous le coup d’une interdiction commerciale de stade, sans autre jugement que le sien. Cela veut dire que je ne peux pas acheter de place pour les matchs. Nous n’avons pourtant jamais menacé physiquement personne. Mais on nous refuse l’entrée au stade sur la base d’un fichier avec nos photos et nos noms. C’est la preuve de la constitution d’un fichier illégale. Nous avons saisi la CNIL (Commission nationale de l’information et des libertés, NDLR) et une enquête est en cours.

Votre groupe a-t-il encore un sens si vous ne pouvez pas entrer dans le stade des Costières ?

Oui, puisque nous continuons à supporter Nîmes Olympique et nous faisons toujours les déplacements pour soutenir l’équipe. C’est un crève-cœur, mais ça nous renforce dans l’idée qu’il ne faut pas lâcher. On ne veut que le bien du club.

Rani Assaf prétend que quand les GN ne sont pas dans le stade, les résultats sont meilleurs…

Il veut parler à la place des joueurs, mais il ferait mieux de leur parler directement. En début de saison, un de ses joueurs nous a payés des places pour que l’on revienne et que l’on mette de l’ambiance.

Une réconciliation est-elle possible ?

Là je crois que le divorce est consommé et on demande toujours son départ. Au plus fort de la crise, nous étions en contact avec messieurs Jean-Paul Fournier, qui avait pleuré à la Maison Carrée, et Julien Plantier. Ils se faisaient du souci sur la situation du club. Que messieurs Fournier et Plantier prennent position ! Qu’ils analysent la situation et qu’ils nous disent ce qu’ils comptent faire. Il n’y a qu’eux qui ont le pouvoir avec le permis de construire. Pour les supporters, Jean-Paul Fournier et Julien Plantier seront complices de la situation.

Propos recueillis par Norman Jardin - 05 05 2022

Publié le 03/05/2022 - Midi Libre

"C'est complètement aberrant, je ne comprends pas Rani. Son attitude me déçoit. Ce n'est pas nous qui avons donné le bilan comptable à la Gazette. La preuve, c'est un journaliste qui m'a appris, en m'appelant, qu'un article était sorti en me parlant d'une dette de 30 millions d'euros ! Si j'avais présenté les chiffres comme ça, ça aurait voulu dire que je n'y connaissais pas grand-chose en comptabilité, et je crois m'y connaître un peu..."

Ce lundi soir, Jean-Louis Gazeau, 81 ans, toujours actionnaire minoritaire de Nîmes Olympique via la société Sports développement gardois (20 % de la SASP, qu'il détient à parts égales avec son fils Alain et la famille Roticci, NDLR), a reçu un message de Rani Assaf. L'actuel président souhaitait lui préciser qu'il n'avait pas à se sentir visé par ses propos sur les "cancers".

Jean-Louis Gazeau a pris acte. Et tenu à faire deux ou trois précisions supplémentaires à Midi Libre : "Rani Assaf a été un peu loin. Je rappelle que la situation financière du club était positive de 500 000 euros quand j'ai cédé le club en 2014, après douze ans à sa tête. Et que j'ai ensuite répondu favorablement à l'appel de Rani pour monter à Paris avec lui et sauver le club. Et qu'avant, on a fait une demi-finale de Coupe de France en 2005. Et construit un centre d'entraînement et de formation à la Bastide, alors qu'à mon arrivée on n'en avait pas. On s'entraînait à l'hippodrome des Courbiers. Quant au conflit actuel avec les supporters et les groupes, "il ne les convaincra pas, estime M. Gazeau. Il n'y a que les résultats qui les feront revenir..."

Rani Assaf doit toujours 1,45 million d'euros aux Gazeau

Tout n'est pas réglé entre les Gazeau et Rani Assaf. Les anciens propriétaires du club réclament 1,45 million d'euros à l'actuel PDG et actionnaire majoritaire de NO, au titre du retour à meilleure fortune. Une clause qui permet à un associé de se faire rembourser ce qu'il avait versé en compte courant si la situation de la société s'améliore. Ce qui a été le cas, le club ayant fait des bénéfices lors des derniers exercices (pas tous, mais certains).

Les Gazeau ont donc engagé une procédure judiciaire. Elle est en cours. "On a eu gain de cause en première instance, mais Rani Assaf a fait appel", confirme l'ancien président des Crocos.

Message reçu par les Gladiators
Message reçu par les Gladiators

Le président du Nîmes Olympique, Rani Assaf, a décidé de porter plainte contre le groupe de supporters des Gladiators après qu’une quarantaine de ses membres a proféré des insultes à son encontre lors de la rencontre face à Dunkerque, samedi dernier. Le principal actionnaire du club compte aussi mener des démarches pour dissoudre le groupe ultra nîmois fondé en 1991. 

Dans un communiqué adressé en fin de journée, le Nîmes Olympique annonce porter plainte contre le groupe de supporters des Gladiators. Une quarantaine de membres de ce groupe étaient présents samedi soir au stade des Costières lors de la défaite face à Dunkerque (0-1). Des supporters qui ont déployé une banderole avec le message « Assaf, casse-toi » et proféré des insultes à l’encontre du président nîmois pendant une bonne partie de la rencontre.

« Devant un public familial médusé par ces nouvelles provocations, chants insultants, xénophobes, homophobes et inacceptables (Rani Assaf est une sal.., Assaf fils de p…, Assaf Assaf on t’en…, Assaf casse toi le club est aux Nîmois ), la direction du club, qui ne manque pas d’éléments probants, va porter plainte contre l’association et les individus identifiés », fait savoir le club.

Mais Rani Assaf veut aller plus loin : « Parallèlement, le Nîmes Olympique va entamer les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes afin de dissoudre l’association « Gladiators Nîmes », le comportement et l’attitude de ses membres étant manifestement contraire à son objet et nuisant gravement aux intérêts du club. »

« Le Nîmes Olympique entend que son enceinte sportive demeure un lieu préservé et que son public ne soit plus spectateur de ces comportements affligeants », conclut le communiqué du club. 07/02/2022

LES LARMES DES CROCOS

Retombé en Ligue 2 après trois saisons dans l’élite, le Nîmes Olympique vogue en eaux troubles depuis un moment maintenant. Ses résultats ne sont pas infamants, loin de là. Mais autour du terrain, l’ambiance est pesante, voire électrique. Au centre des critiques se trouve Rani Assaf, le président gardois, qui a secoué le microcosme local en ne renouvelant pas l’agrément du centre de formation et s’est attiré les foudres des groupes de supporters, remontés contre ses décisions et sa communication. Les tentatives de réconciliation sont jusque-là restées vaines, et les Costières, elles, sont presque désertes. Plongée, avec masque et tuba, dans la mare aux Crocos.

PAR RAPHAËL BROSSE JEUDI 3 FÉVRIER

 

Petit voyage vers le futur. En 2026, si tout va bien d’ici là, le nouveau stade des Costières (ou stade Nemausus) sera sorti de terre. Il contiendra 15 100 places, ses tribunes seront couvertes, aura une terrasse panoramique et même des chambres d'hôtel donnant vue sur la pelouse. Cerise sur le gâteau : cet écrin, ainsi que l’écoquartier qui sera construit à ses côtés, appartiendra au Nîmes Olympique. Évoqué depuis 2017, cet ambitieux complexe immobilier a fait l’objet de nombreuses discussions ces derniers mois, entre sa présentation à la presse en septembre et un vote du conseil municipal, qui l’a déclaré « d’utilité générale » le 18 décembre. « Dans un monde qui évolue, et avec des droits TV qui ne vont certainement pas aller à la hausse dans les prochaines années, il faut arriver à diversifier les sources de revenus. Pour cela, le club doit être propriétaire de son enceinte, son outil de travail, et que celui-ci engendre des rentrées d’argent 365 jours par an » , expose Rani Assaf, à la tête du NO depuis 2016 et à l’origine de ce projet.

« Je suis peut-être un peu chauvin en disant cela, mais c’est l’un des meilleurs publics de France. Donc ça me fait mal de voir aussi peu de personnes au stade. »

Bernard Blaquart

Retour en 2022. Quelques heures après l’entretien qu’il nous a accordé en visioconférence, le président nîmois a assisté au succès des siens face à Valenciennes (2-1) aux Costières. L’enceinte actuelle est vétuste, ouverte aux quatre vents, et sa peinture est défraîchie par endroits. Surtout, l'enceinte sonne creux, et cela depuis le début de la saison. Ils étaient environ 1400 en tribunes contre le VAFC, et l’affluence a parfois été bien inférieure au millier de spectateurs. Étonnant, quand on sait que même au cours de ses années de galère au fin fond du National, le club a toujours pu compter sur un noyau dur de 2000 à 3000 irréductibles. « Je suis peut-être un peu chauvin en disant cela, mais c’est l’un des meilleurs publics de France. C’est souvent un douzième homme très chaud. Donc ça me fait mal de voir aussi peu de personnes au stade » , regrette Bernard Blaquart. L’ancien entraîneur des Crocos (2015-2020) sait de quoi il parle, lui qui a connu des ambiances bouillantes lors de derbys face à Montpellier et des réceptions de l'OM, notamment. Bien sûr, la situation sanitaire, la déception engendrée par une descente en Ligue 2 et la concurrence « d’autres moyens de divertissement » , dixit Rani Assaf, peuvent expliquer cette fréquentation en berne. Sauf que les raisons du désamour sont plus profondes. Et multiples.

La charte de la discorde

La plus évidente d'entre elles – la plus matérielle, en tout cas – concerne la nouvelle politique tarifaire. Malgré la relégation de leur équipe, les supporters gardois ont constaté avec déplaisir une hausse des prix à l'orée de la nouvelle saison, les places les moins chères étant vendues à 15 euros. Sans oublier une série de changements marquants, allant de l’impossibilité de s’abonner à la suppression de la billetterie physique, en passant par la disparition des demi-tarifs. « Il n’y a aucun effort de fait pour amener les gens au stade, peste Dimitri Pialat, président des Gladiators, les ultras locaux. Supprimer les abonnements, qui représentent pourtant un signe d’appartenance fort pour les supporters, c’est catastrophique. » Joël Mercier, son homologue du Club central, une autre association de fans, déplore quant à lui l’absence de guichets. « Comment sont censées faire les personnes qui n’ont pas Internet ? » questionne l’homme de 68 ans (dont « 60 à soutenir Nîmes » ). Le problème se situe cependant ailleurs, selon Rani Assaf. « Quand j’ai repris le club, 30 à 40% des places vendues l’étaient à demi-tarif, et un gros 30% correspondait à des invitations, resitue-t-il. Ça ne pouvait pas continuer. Je commence par supprimer ce qui ne va pas, et ensuite on reconstruit. La reconstruction est longue, parce que j’arrive après 30 ans d’inertie dans ce club et que je ne peux pas tout régler d’un coup de baguette magique. »

Le dernier match avant la fermeture du Pesage est, face à l'AC Ajaccio (0-2).

Depuis, les tarifs ont toutefois été revus à la baisse et un « pack famille » a été lancé. L’homme d’affaires de 47 ans a également proposé aux groupes de supporters, avec lesquels les relations sont glaciales, d’adhérer à une charte de valeurs communes. « C’est le minimum, notre socle commun, explique l’ancien directeur technique de Free. Ceux qui ne veulent pas nous rejoindre là-dessus n’ont rien à faire dans le stade. » Ce document, les intéressés ont néanmoins refusé de le signer. « Il voulait régir notre comportement en tribunes : pas d’insultes, pas de fumigènes... Peut-être qu'il voulait aussi écrire les chants à notre place. Mais l’indépendance de notre groupe est fondamentale » , affirme Dimitri, des Gladiators. Par conséquent, le Pesage est, tribune située derrière l’un des deux buts et dans laquelle les ultras prennent habituellement place, reste fermé sur décision présidentielle depuis l’usage d’engins pyrotechniques à l’occasion de la réception d’Ajaccio, mi-octobre. « Le président souhaite juste que les supporters respectent la loi. Ils n’arrivent pas à comprendre qu’en agissant ainsi, ils pénalisent le club » , soupire Fabien Ordoñez, nommé référent-supporters en début de saison. Dans l’état actuel des choses, l’hypothèse d’une réconciliation paraît totalement illusoire. Les Gladiators ne viendront plus aux Costières tant que leur tribune sera fermée, le Club central boycotte l’enceinte et Nemausus 2013 n’y déploie plus sa bâche. « L’abandon de la charte et la réouverture du Pesage est pourraient aider » , concède Cyril Roure, le président de ce troisième groupe frondeur. Avant d’ajouter, comme pour avertir qu’un tel effort ne serait, de toute façon, pas suffisant : « La fracture est plus grosse que cela. »

« Sans centre agréé, on sait que tout va s’effriter et que nos gamins issus du cru, sur lesquels on investit, vont finir par partir. »

Yannick Liron, président de l'association Nîmes Olympique

La rupture

À écouter les uns et les autres, on remarque que la cassure s’est sans doute produite en mai dernier. « Ce qu’il s’est passé avec le centre, c’est le plus grave pour nous » , reconnaît Joël Mercier. Alors que les Crocos glissaient inexorablement vers la Ligue 2, la menace d’une fermeture de leur centre de formation a en effet pris de l’épaisseur. Des discussions houleuses s’en sont suivies entre les dirigeants du club et l’Association Nîmes Olympique, qui gère les équipes de jeunes. En fin de compte, le centre n’a pas été fermé. Mais il n’est plus agréé, ce qui a occasionné une fuite de nombreux talents locaux vers d’autres académies ravies de les accueillir. « On a la chance d’avoir pu conserver nos jeunes de première année, mais je me fais du souci pour la suite, avoue Yannick Liron, le président de l’association. Sans centre agréé, on sait que tout va s’effriter et que nos gamins issus du cru, sur lesquels on investit, vont finir par partir. » En première ligne durant le conflit avec la direction – « Avec M. Assaf, la rupture est consommée » , souffle-t-il –, l’ancien défenseur rappelle qu’ « historiquement, Nîmes a toujours su sortir des jeunes, même dans les périodes les plus difficiles. » Formateur dans l’âme, Bernard Blaquart peine également à comprendre cette décision. « J’ai été plus longtemps directeur de centre de formation qu’entraîneur d’équipe professionnelle, raconte celui qui s’occupe désormais des U7 du Gallia Club Lunel, dans l’Hérault. Le NO a toujours été un club formateur. Ses meilleures années, il les doit en grande partie aux jeunes sortis du centre. Ils représentent une culture de la région, et si le public nous suivait, c’est aussi parce qu’il s’identifiait à eux. C’est vraiment dommage. » Cette volonté de ne plus faire de la formation un axe majeur du projet sportif est d’ailleurs l’un des éléments qui a incité le technicien de 64 ans à plier bagages, à l'été 2020.

Mais pourquoi les dirigeants nîmois ont-ils décidé de se passer de leur centre de formation, pourtant pierre angulaire dans la stratégie de la quasi-totalité des clubs français ? « De toute façon, on allait perdre l’agrément, parce que nos installations sont de plus en plus obsolètes. Et le cahier des charges pour l’avoir est beaucoup trop contraignant. Je ne voulais pas et je ne pouvais plus le respecter » , révèle Rani Assaf. « Notre centre de formation actuel est vétuste et se trouve sur une zone inondable, appuie Fabien Ordoñez. Le club ne peut pas se permettre d’investir là-dedans, parce que ce serait dépenser des millions d’euros à perte. » En octobre, les pensionnaires du centre ont par exemple subi cinq jours sans électricité à cause d’énièmes inondations. La contrainte est identique pour le centre d’entraînement, situé au même endroit. Le président est donc à la recherche d’un terrain où bâtir de nouvelles infrastructures, et le centre de formation est censé récupérer son agrément d’ici quelques années. « Il faudra attendre quatre-cinq ans avant d’en récolter les premiers fruits. Ce n’est pas demain la veille qu’on reverra des jeunes formés au club jouer avec les pros » , prévient malgré tout Bernard Blaquart.

« Dans une entreprise, on n'a pas à rendre compte au jour le jour de la gestion interne. »

Rani Assaf

Cercueil, réunions à rallonge et « beaux parleurs »

S’ils se sont pointés dans la salle du conseil municipal lors du fameux vote du 18 décembre dernier, flanqués d’un cercueil censé symboliser la mort de leur club fétiche, les groupes de supporters ne cherchaient donc pas à protester contre le projet de nouveau stade en lui-même. Mais plutôt à marquer leur rejet profond de la voie empruntée depuis plusieurs mois par le NO, dans le sillage d’un président qui leur paraît omnipotent et guère désireux de détailler son plan de route. « Il y a zéro dialogue. Il veut avancer, c’est tout » , dénonce Cyril Roure. « Je n’avais jamais vu un président comme lui. Le Nîmes Olympique, ça a toujours été un club familial. Là, il y a zéro communication » , embraye Joël Mercier. « Il leur a tendu la main, les a reçus pour des réunions qui duraient jusqu’à quatre ou cinq heures. Il me semble que ce n’est pas le cas de beaucoup de présidents en France » , contre-attaque Fabien Ordoñez, le référent-supporters. Quant au principal intéressé, ces reproches lui paraissent infondés. « Dans une entreprise, on n’a pas à rendre compte au jour le jour de la gestion interne. Et on ne vient pas diriger à ma place » , s’agace Rani Assaf.

Selon Philippe Gas, le conseiller en com’ de l’homme fort des Crocos, « il vaut mieux des gens qui travaillent sur le fond, mais pèchent par défaut de communication, plutôt que des gens qui parlent beaucoup, mais agissent peu. Auparavant, il y a eu beaucoup de beaux parleurs à Nîmes. On est restés une quinzaine d’années en National, avec des personnes qui n’avaient de cesse de faire de belles promesses. Depuis que Rani a repris les rênes du club, on a quand même passé trois saisons en Ligue 1. » Dont deux sous la houlette de Bernard Blaquart, qui a vu ses relations avec son président s’étioler au fil du temps. « Ça a été du bon au moins bon, et même jusqu’au très difficile sur la fin, confie-t-il. Les relations avec lui se sont dégradées à ce moment-là, parce que j’avais l’impression que je n’arrivais pas à me faire entendre. Depuis, j’ai rediscuté avec lui, il n’y a pas de soucis. Mais je n’étais plus du tout d’accord sur le projet sportif. Et quand un entraîneur n’est plus en osmose avec le projet du club, il doit partir. » Un départ encore amèrement regretté par de nombreux supporters gardois, nostalgiques de la vista de Téji Savanier, des déboulés de Denis Bouanga, de la combativité de Renaud Ripart et, avant tout, du style de jeu résolument offensif prôné par l’entraîneur de l’époque.

Bien finir la saison, en attendant la suite

Depuis, Jérôme Arpinon, Pascal Plancque et Nicolas Usaï, nommé début janvier, se sont succédé sur le banc nîmois. Le dernier cité a séduit Rani Assaf « par son envie, son engagement » et connaît une entame rêvée, avec trois victoires en autant de rencontres. De quoi laisser présager une phase retour intéressante, malgré un début de saison mitigé et la mise au placard de Zinedine Ferhat. « À mon avis, on n’aura aucun mal à se maintenir » , juge le président des Gladiators, qui continuent d’encourager leurs joueurs à l’extérieur. « Je pense qu’ils finiront dans les dix premiers, pourquoi pas sixièmes ou septièmes, prédit même Bernard Blaquart. L’effectif est de qualité, mais ils ont pris trop de retard pour attraper les barrages. » En dépit de tout ce qu'il se dit et se passe autour du terrain, le Nîmes Olympique tient ainsi encore la route au niveau sportif.

Nicolas Usaï

« La ligne rouge, c’est : pas de descente en National. »

Rani Assaf

Et après ? Délestés depuis peu de Reda Hammache, le désormais ex-directeur sportif (qui ne sera pas remplacé), le président Assaf et sa cellule de recrutement auront du pain sur la planche lors des prochains mercatos. Ceux-ci seront d’autant plus cruciaux qu’il n’est plus possible de piocher dans le vivier du centre de formation. « On a un gros chantier qui s’ouvre, avec probablement une importante restructuration de l’équipe pro, prévoit l’entrepreneur. Surtout que les deux saisons à venir s’annoncent très difficiles (en référence au passage de la L1 puis de la L2 de vingt à dix-huit clubs, NDLR). Il va falloir arriver à les passer sans encombre. La ligne rouge, c’est : pas de descente en National. » On l’a compris, la remontée dans l’élite n’est pas une priorité absolue. « Ça ne fait peut-être pas rêver sur le court terme, mais on doit d’abord rattraper notre retard concernant nos infrastructures » , insiste Fabien Ordoñez. Bernard Blaquart, qui garde un œil attentif sur la situation de son ancienne maison, s’interroge : « Le meilleur atout pour l’avenir, c’est le nouveau stade. Mais quid du club en attendant ? » Même si des réponses ont été apportées, ils sont encore beaucoup à se poser la question.

PAR RAPHAËL BROSSE pour SOFOOT le 3 février 2022

Tous propos recueillis par RB.

Officiellement absents des Costières depuis le 18 octobre 2021 et la réception d’Ajaccio (0-2), les Gladiators Nîmes 1991, principale association de supporters du Nîmes Olympique, ne seront toujours pas là ce vendredi pour le premier match à domicile de l’année. Pourtant, pas question de parler de boycott. Le président Dimitri Pialat s’explique. 

Les Gladiators ne viennent plus aux Costières depuis plusieurs semaines. Quand vous reverra-t-on ? 

Ça dépend de Rani Assaf. De notre côté, il n’y a pas de boycott. Nous aimerions soutenir notre équipe comme nous l’avons toujours fait. C’est le président qui a décidé de nous exclure ainsi que les habitués du Pesage Est en fermant notre tribune. À l’heure actuelle, les positions sont figées et je ne vois pas comment elles pourraient bouger. Nous, nous voulons que Rani Assaf parte.

Comment une association de supporters peut-elle exister sans venir au stade ?

C’est vrai que pour contester, c’est dur. On prévoit plusieurs actions à plus ou moins long terme qu’on ne souhaite pas communiquer pour le moment. C’est l’année de nos 30 ans et on a peu de visibilité sur l’ouverture des parcages visiteurs en raison de la situation sanitaire. On va se réunir et prendre des décisions prochainement.

La répression envers les fumigènes s’intensifie. Les derniers incidents qui ont touché le football français ont poussé la Ligue de football professionnel à sévir et les montants des amendes des clubs sanctionnés ont explosé. Comment votre groupe se positionne-t-il face à cela ? 

Nous, nous militons pour la légalisation du fumigène tant qu’elle est raisonnée, c’est à dire en tribune et uniquement pour le spectacle et le soutien de l’équipe. L’intensification de la répression s’explique par les abus commis par certains supporters et des incidents que l’on ne voit pas à Nîmes. Pour nous, ce sont les individus reconnus coupables qui doivent être sanctionnés pénalement. Nous sommes contre les sanctions collectives et les amendes adressées aux clubs.

Comment analysez-vous les changements intervenus au Nîmes Olympique ces dernières semaines ? 

Même si je ne remets pas en cause ses qualités humaines, je pense que le remplacement de Pascal Plancque était nécessaire. On peut être sceptique quant au CV de Nicolas Usaï mais il porte un discours nouveau et une volonté de faire bouger les choses. C’est plutôt positif. Concernant le départ de Reda Hammache, qui était censé incarner la stratégie de trading du club, on s’interroge. Quel est le projet aujourd’hui ? On était censé recruter des jeunes pour les revendre ensuite, mais, aujourd’hui, notre seule recrue du mercato hivernal est un joueur prêté sans option d’achat. Nous sommes inquiets pour l’avenir du club car cette fois ce n’est pas la formation qui pourra nous sauver.

Propos recueillis par Boris Boutet - 28/01/2022

Un supporter du Nîmes Olympique vient d'envoyer un miroir au président du club de football, Rani Assaf "pour qu'il se regarde en face tous les matins quand il réclame un chèque de 700 ou 2.000 euros à des petits clubs", explique Marc Pages. Il fait référence aux sommes réclamées aux clubs amateurs FC Aubagne et au FC Chusclan-Laudun par le club professionnel, après les matches disputés en Coupe de France. 

Habituellement, même si rien ne les y oblige, les grands clubs laissent les recettes aux clubs amateurs, chez qui ils se déplacent en Coupe de France. "Quand on est un club professionnel avec 11 millions d'euros et que la tradition veut qu'on laisse la recette aux clubs amateurs. Il ne faut pas être mesquin et la leur réclamer", s'agace Marc Pages. _Ce supporter nîmois a créé une cagnotte qui a récolté 90 euros. Avec cette somme, il a acheté le miroir envoyé à Rani Assaf avec écrit "Joyeux Noël Rani". Il espère que le président du club le mettra "dans son bureau."_ 

"Quand on veut être président d'un club de foot de première division, il faut respecter les traditions."

Derrière l'envoi de ce miroir, Marc Pages veut faire passer un message à Rani Assaf, celui "de prendre de la hauteur". "En prenant de la hauteur, il arrivera peut-être à diriger son club autrement", fustige le supporter. Pour lui, "l'image qu'on laisse partager à travers cette situation n'est pas bonne. Je crois qu'il faut lui montrer que les Nîmois ont un peu plus d'ambition, d'image que lui." 

Le supporter n'attend pas forcément de réponse de la part du président du club, "mais s'il le fait, je ne m'interdirai pas de parler avec lui." Le miroir envoyé pour Noël est le premier d'une longue série, "il en aura un pour le début d'année, pour les rois mages et peut-être d'autres fêtes derrière". 23/12/2021

Ce samedi au stade des Costières, conséquence de la décision prise par les Gladiators Nîmes 1991 de ne pas signer la charte proposée par Rani Assaf, le Pesage Est ne sera pas ouvert au public. Dimitri Pialat, le président du principal groupe de supporters du Nîmes Olympique, explique à Objectif Gard la décision prise par son association. 

Objectif Gard : Pourquoi avez-vous décidé de refuser de signer la charte proposée par la direction du Nîmes Olympique ? 

Dimitri Pialat : Sur la forme, on estime que cette négociation s'apparente plus à un chantage qu'à autre chose. On ne négocie pas avec un flingue sur la tempe. Sur le fond, nous souhaitions conserver notre indépendance et mettre en place une relation de confiance avec la direction. Sur les fumigènes, nous avons été raisonnables et avons fait des concessions. On en utilise sur peu de matches et en petite quantité. Contrairement à d'autres stades, ici, ils ne finissent jamais sur la pelouse. Sur le contenu de nos chants aussi nous souhaitons rester libres. Il peut y avoir des insultes, ça fait partie du folklore du football. En revanche, on s'est toujours opposés aux discriminations sous toutes ses formes.

Rani Assaf nous a dit qu'il avait besoin de nous, que l'on était le moteur de l'ambiance du stade, ce qui est objectivement le cas. Mais un groupe ultra, c'est un tout dont font partie la liberté d'expression et la pyrotechnie. Soit on nous accepte comme on est, soit on ne nous accepte pas. Et puis, en venant au stade, on se soumet à un règlement intérieur. Ceux qui ne le respectent pas assument les conséquences de leurs actes. Pourquoi y ajouter une charte qui nous marginaliserait ?

Le Pesage Est va donc être fermé jusqu'à nouvel ordre...

C'est la décision de Rani Assaf. Démocratiquement, nous avons le droit d'accepter ou non de signer sa charte. Lui fait le choix de fermer le Pesage que nous ne sommes pourtant pas les seuls à occuper. Les autres associations n'ont pas signé la charte, les supporters indépendants non plus. Pourquoi ne ferme-t-il pas tout le stade ?

Que vont faire les Gladiators sans leur tribune historique ? 

C'est une décision difficile à prendre, mais elle a été votée hier à l'unanimité. Tant que le Pesage Est restera fermé, nous ne viendrons plus aux Costières. On ne se met pas en sommeil, on continuera à soutenir l'institution Nîmes Olympique dans la ville et partout en France au travers des déplacements.

C'est une décision lourde de conséquences l'année du trentième anniversaire de votre association... 

Oui, pour nous c'est du jamais vu. Dans le mouvement ultra, ne plus venir et ne plus mettre sa bâche est un geste fort. Mais nous restons cohérents dans notre propos et maintenons notre position avec force.

Toutes ces réunions avec Rani Assaf n'ont donc servi à rien ? 

Hier, j'ai appelé le référent supporters. J'ai salué l'effort qu'il a fait pour que les choses avancent. Mais il faut se rendre à l'évidence, toutes nos discussions débouchent sur la même conclusion : notre vision des choses est totalement différente de celle du président. Avant le rassemblement à la Maison carrée, nous demandions un changement de politique sportive et supportériale. Aujourd'hui, nous voulons le départ de Rani Assaf.

Comment pensez-vous pouvoir l'obtenir ? 

Aujourd'hui, selon nous, c'est la mairie de Nîmes qui a les cartes en main. Si elle permet à Rani Assaf d'aller au bout de son projet en signant la vente des Costières et le permis de construire du nouveau stade, elle signera l'arrêt de mort du club. On salue le fait qu'elle ait joué les médiateurs et permis ces rencontres. Pour autant, on en est toujours au même point. On a conscience que le projet de Rani Assaf est un atout économique majeur pour la ville mais il ne doit pas se faire aux dépens de l'avenir du club. Aujourd'hui, c'est au maire de trancher.

Qu'est ce qui vous permet d'affirmer que laisser les mains libres à Rani Assaf soit comme signer l'arrêt de mort du Nîmes Olympique ? 

Tout simplement parce qu'il fait reculer l'identité du club jour après jour. On le voit à travers l'équipe première qui n'a plus aucun caractère. Nous sommes très pessimistes pour l'avenir sportif du Nîmes Olympique. On n'est pas contre le recrutement de joueurs venus de l'extérieur, mais si on les accumule sans joueurs du cru pour les encadrer, on se retrouve avec une équipe ne nous ressemble plus et un groupe peu investi. Quant aux promesses de Rani Assaf de reprise de l'agrément du centre de formation sous cinq ou six ans, il a bien précisé qu'il serait effectif uniquement quand le club gagnerait de l'argent. Quand on fouille un peu dans les comptes rendus de la concertation, on s'aperçoit qu'il envisage un retour sur investissement d'ici 10 à 12 ans. Bref, nous n'avons aucune assurance à court et moyen terme et sommes donc très sceptiques.

Ces dernières semaines ont malgré tout été le théâtre d'avancées plus largement saluées comme la création d'une supra association et la mise en place d'un pack famille...

Oui, de ce côté-là, ça va plutôt dans le bon sens. Pour le pack famille, nous regrettons sa mise en place uniquement en Nord. Rani Assaf ne tient pas compte de l'attachement affectif des supporters à leur tribune et ne met pas tout en œuvre pour faire revenir du monde au stade. Son refus de remettre en place une billetterie physique les soirs de match en est un autre exemple.

Nous sommes plutôt favorables à la supra association mais nous sommes opposés à la suppression des abonnements. En revanche, nous pensons qu'elle peut permettre de financer de beaux projets, nous apprécions qu'elle ait un fonctionnement démocratique et reconnaissons qu'elle pourrait faciliter l'émergence de nouvelles idées. Le droit de vote au conseil d'administration est aussi une avancée qui offre aux supporters une occasion de se faire entendre.

Propos recueillis par Boris Boutet 08/12/2021

Ce samedi après-midi, une nouvelle réunion était organisée en Rani Assaf et les groupes de supporters. Si ces derniers refusent toujours de signer la charte qu'il leur a présenté, ils ont mieux accueilli certaines offres formulées par le président du Nîmes Olympique. 

Jeudi ça avait chauffé. Cette fois, c'est dans un climat bien plus serein que se sont déroulés les échanges entre supporters et direction. D'emblée, Rani Assaf a formulé plusieurs offres sans condition. La première est la création très prochaine d'un pack famille en tribune Nord. Si le tarif n'a pas été arrêté, "l'idée est qu'un parent puisse venir avec ses enfants à un tarif abordable, détaille le référent supporters, Fabien Ordoñez. Un pack similaire sera également mis en place pour que les personnes handicapées puissent venir avec un accompagnant." 

Avec cette formule, Rani Assaf entend faire d'une pierre, deux coups : répondre à une attente forte du public et remplir la tribune la plus exposée aux caméras, évitant ainsi au club de trop lourdes pénalités au moment de la répartition des droits télévisés. "Ça va dans le bon sens, reconnaît le président des Gladiators, Dimitri Pialat. Mais je regrette que l'offre ne soit pas généralisée à toutes les tribunes, car certains supporters sont attachés à celle où ils ont leurs habitudes."

Par ailleurs, Rani Assaf a réaffirmé son intention de remettre en place un centre de formation agréé. "Il est à la recherche d'un terrain à Garons permettant de créer les infrastructures d'entraînement pour les professionnels mais aussi pour les jeunes", indique Fabien Ordoñez. Mais cela pourrait prendre du temps. "Il nous a parlé d'environ six ans, une fois que le club gagnera de l'argent avec son stade", résume, sceptique, Dimitri Pialat.

Le pesage Est fermé contre Nancy ?

Pour le reste, ça coince toujours sur les fumigènes. Le président du Nîmes Olympique refuse de rouvrir la tribune Est tant que les Gladiators n'ont pas signé la charte les engageant à ne plus utiliser d'engins pyrotechniques non déclarés. "On va en discuter entre nous et faire un retour à Rani Assaf en début de semaine. Mais on est très défavorables à cette charte", avance leur président.

Sans leur tribune historique, les Gladiators devront faire le choix entre une place en tribune Sud ou se contenter des déplacements. "En cas de signature de la charte, l'Est réouvrira à 10€, rappelle quant à lui Fabien Ordoñez. Des baisses de tarifs seront également envisagées en tribune Sud en cas de signature des Nemausus 2013 et du Club central. Le N.O. s'engagera également à faciliter la mise en place de leurs animations et à tenir des réunions informatives tous les trimestres avec les groupes et des supporters indépendants." 

"On se rangera à l'avis des Gladiators mais nous sommes aussi défavorables à cette charte, fait savoir Cyril Roure, président des Nemausus 2013. Je ne comprends pas pourquoi nous ne pourrions pas mettre en place des protocoles sans qu'il y ait une signature par écrit." 

La supra association : mode d'emploi

En revanche, les groupes se sont montrés plus favorables à la proposition de supra association formulée par la direction. "Tout le monde pourra y adhérer : supporters, dirigeants, joueurs, dévoile Fabien Ordoñez. L'idée est de regrouper toute la grande famille du Nîmes Olympique." Alors que le retour des abonnements n'est pas envisagé pour la saison prochaine, les "socios" bénéficieront d'une place réservée sur la boutique en ligne. "Il y aura aussi un tarif préférentiel pour reprendre les avantages de l'abonnement, mais en plus souple, puisqu'un spectateur qui rate un match ne payera pas sa place, dévoile le référent supporters. Il y aura aussi des réductions sur la boutique du club." 

Comme évoqué, la supra association aura un bureau dont seront exclus les membres de la SASP Nîmes Olympique. Son président pourra siéger au conseil d'administration du club, avec droit de vote. Quant à l'argent des cotisions annuelles - qui devraient tourner entre 10 et 20 € - il sera entièrement géré par la supra association et devrait servir à l'achat de places qui seront distribuées à des enfants malades, handicapés, défavorisés ou plus largement des scolaires et des licenciés du coin.

"L'idée est de les regrouper à chaque match autour d'un groupe d'enfants supporters, complète Fabien Ordoñez. Ils seront placés alternativement sous la vigilance des groupes, qui tiennent beaucoup à la transmission des valeurs nîmoises et pourront les leur inculquer. Le président Rani Assaf aura également des échanges avec les enfants pour leur expliquer sa charte et l'importance de supporter son équipe dans le respect de la loi et de l'adversaire." Le temps que tout soit mis en place, cette supra association pourrait voir le jour au début de la prochaine saison. Avec cette mesure, la direction du club espère impliquer plus largement les amoureux du Nîmes Olympique. Et balayer un peu les difficiles échanges entre supporters et direction.

Boris Boutet - 04/12/2021

Ce jeudi, Rani Assaf a rencontré les Gladiators, les Nemausus 2013 et le Club central en présence du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Les échanges ont débuté dans une ambiance très tendue, avant de s'achever, une heure et demie plus tard, dans un climat plus serein mais sans réelle avancée. Groupes de supporters et direction du Nîmes Olympique doivent se retrouver ce samedi à 15 heures pour une nouvelle réunion. Cette fois, les élus de la Ville de Nîmes ne seront pas de la partie.  

D'emblée, les choses partaient mal. À l'invitation du maire, les groupes de supporters étaient invités à faire par de leurs griefs à Rani Assaf. Parmi ceux-là, les inquiétudes liées à l'avenir de la formation ont occupé une large place dans les débats. De quoi braquer le président du Nîmes Olympique, pas vraiment décidé à discuter de ses choix en la matière.

"Ça partait dans un très mauvais sens, tout a failli s'arrêter au bout de trois minutes, explique Cyril Roure, le président des Nemausus 2013. Finalement, il nous a expliqué qu'il n'envisageait pas le retour de l'agrément pour le centre de formation avant quatre ou cinq ans. Il veut d'abord délocaliser les installations." Au milieu de ces échanges tendus, le premier adjoint, Julien Plantier, et le référent supporters, Fabien Ordoñez ont joué les médiateurs.

En fin de réunion les débats ont été réorientés autour de la politique supportériale, un sujet pour lequel Rani Assaf est davantage ouvert aux concessions. Le président des Crocos s'est notamment montré ouvert à un retour des tarifs réduits pour les plus jeunes et à des places à 10 € en tribune Est. Mais en contrepartie, il exige la signature par l'ensemble des groupes de supporters d'une charte évoquée sur Objectif Gard à la veille du rassemblement à la Maison carrée et présentée ce jeudi*.

Pas de réouverture du pesage Est sans charte

Celle-ci réaffirme "l'interdiction d'introduire ou d'utiliser dans l'enceinte du stade des engins pyrotechniques ou tout objet pouvant servir d'arme par destination" et engage les supporters à "respecter l'ensemble des acteurs du jeu". Une prochaine réunion, prévue ce samedi à 15 heures au stade des Costières, devrait permettre à la direction du club de présenter plus en détails son projet de création d'une association - censée regrouper des supporters indépendants et des personnes encartées dans les groupes existants - inhérente à cette charte.

Celle-ci a pour objectif d'impliquer davantage les supporters et engage le Nîmes Olympique à proposer "des avantages tarifaires et exclusifs aux adhérents" de cette dernière. Elle garanti aussi par convention un siège au conseil d'administration du club pour le représentant de cette association.

De leur côté, les Gladiators sont loin d'être emballés. "On a deux visions du football opposées, reconnait leur président, Dimitri Pialat. Rani Assaf veut un spectacle aseptisé, nous voulons des tribunes populaires et festives. Nous sommes toujours ouverts au dialogue donc nous essayerons d'échanger à nouveau, mais cette fois, c'est la réunion de la dernière chance. D'autant qu'on nous a fait comprendre que sans charte le pesage Est ne sera pas rouvert." Samedi en fin d'après-midi, les deux camps tenteront une nouvelle fois de s'entendre. En cas d'échec, les positions pourraient bien être figées pour très longtemps.

Boris Boutet - 02/12/2021

Rencontre en terrain neutre. Lors du rassemblement des supporters samedi sur le parvis de la Maison carrée, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, a pris la parole, en versant sa petite larme et a annoncé : "je convoquerai M. Assaf la semaine prochaine pour lui dire ce que je pense de sa démarche que je trouve scandaleuse." Dimanche après-midi, c'est le président du Nîmes Olympique qui a téléphoné au premier édile nîmois lui faisant comprendre qu'il n'était pas un enfant et qu'on ne le convoquait pas de la sorte. Néanmoins, cette réaction de mâle passée, Rani Assaf est d'accord pour rencontrer le maire mais pas dans son bureau, en terrain neutre. Le rendez-vous devrait avoir lieu en début de semaine en compagnie de Julien Plantier, premier adjoint. Au téléphone, l'actionnaire majoritaire du NO a menacé son interlocuteur de publier un communiqué annonçant l'arrêt total du nouveau projet et nouveau stade si la municipalité mettait à exécution ses volontés révélées hier. En effet, la Ville souhaite contraindre Rani Assaf d'intégrer dans son projet des logements sociaux, de mettre deux places de parking par logement au lieu d'une et de signer le permis de construire après le 31 décembre 2021, ce qui entraîne la mise en place de nouvelles normes environnementales concernant la construction. Enfin, messieurs Fournier et Plantier veulent intégrer de nouveaux actionnaires au sein du club en accord avec le président afin qu'il se désengage de manière progressive. À suivre... 22/11/2021

Larmes de crocodiles. L'émotion de Jean-Paul Fournier en ce samedi d'automne au pied de la Maison Carrée devant plusieurs centaines de supporters est celle d’un maire impuissant, désarmé, face aux relations orageuses entre des supporters et le président du club de foot de sa ville. Comme si finalement, ce samedi, il avait pris conscience de son erreur d'avoir fait confiance à Rani Assaf. Cet ex-directeur de Free, reconverti en jeune président de football, ne fait pas de sentiment dans son entreprise de construction. Certains diraient même de destruction. Mais revenons à la construction car il s'agit-là probablement du seul problème, et peut-être aussi de la solution pour sortir Nîmes Olympique par le haut, avec ou sans Rani Assaf. C'est quand même la mairie de Nîmes qui a choisi de lui vendre le stade des Costières. C'est toujours elle qui a accepté d'accompagner le projet de construction du nouveau stade. Un projet entièrement financé par le dirigeant du club, à quelques fouilles près. Et c'est parce qu'elle a accepté tout cela qu'elle se retrouve aujourd'hui quelque peu piégée et bénéficie d'assez peu de solutions pour s’en sortir. Depuis plusieurs semaines, Jean-Paul Fournier et son premier adjoint, Julien Plantier, qui ont décidé de reprendre le dossier à zéro, ont demandé aux services techniques de travailler d'arrache-pied pour trouver des leviers de pressions. Et il y en a. D'abord, une révision du permis de construire est à l'étude pour contraindre Rani Assaf à intégrer dans son projet des logements sociaux. Ensuite, il serait question de lui imposer de mettre deux places de parking au lieu d'une par logement. Il va falloir trouver du m2 en plus... Enfin, si Rani Assaf veut s'éviter des contraintes trop lourdes liées à la RT 2020 entrée en vigueur le 31 juillet dernier, le permis de construire du stade définitif doit être signé avant le 31 décembre 2021. En effet, certaines applications effectives au 1er janvier 2022 vont imposer l’optimisation de la conception énergétique des bâtiments, la limitation de la consommation d’énergie, la limitation de l’impact sur le changement climatique en particulier des composants du bâtiment, la limitation des situations d’inconfort durant les canicules. Nîmes est donc particulièrement concernée. Et Rani Assaf n’a pas du tout, mais alors pas du tout envie de repenser tout son projet même s'il se targuait d'en faire in fine un ensemble dans un éco-quartier. Reste enfin une dernière cartouche qui pourrait changer définitivement la donne et redonner le sourire aux supporters. Deux acteurs sont particulièrement intéressés pour reprendre le club. L'homme d'affaires parisien, Michel Parmentier, propriétaire d'une grosse vingtaine de franchises de McDonald's en Île-de-France. Son profil aurait toujours les faveurs de la ville de Nîmes et les contacts n'ont pas cessé depuis mai dernier. Et un deuxième homme bien connu dans la cité des Antonin, David Tebib, qui n’est autre que le président de l’USAM. Le chef d'entreprise, présent à la manifestation ce samedi, s'est entretenu avec Jean-Paul Fournier et serait prêt à reprendre les rênes avec un consortium d'entreprises locales, dont Bastide Médical, le sponsor actuel du Nîmes Olympique. Autant de solutions qui pourraient laisser Rani complètement free.

L’offre de Rani Assaf aux supporters 

Dans le but de renouer le dialogue avec les supporters, Rani Assaf s'apprête à officialiser une offre à ces derniers, leur proposant un droit regard sur l'administration du club et des places à partir de 10 €. En contrepartie, il exige la signature d'une charte les engageant à stopper l'utilisation illégale des fumigènes. 

Cette proposition émane du travail du nouveau référent supporters, Fabien Ordoñez. "Notre but est de répondre aux attentes de tout le monde. En échange, on demande simplement un respect de la loi", explique-t-il. Le président du Nîmes Olympique souhaite ainsi de mettre sur la table une offre comprenant notamment la réouverture du pesage Est avec des places à 10 € dès le match contre Nancy.

Par ailleurs, le club prévoit la création d'une association regroupant supporters indépendants et représentants des Gladiators, des Nemausus et du Club central. Ces derniers éliront un représentant qui siégera de droit au conseil d'administration de la SASP Nîmes Olympique. "Nous prévoyons par ailleurs d'organiser des réunions tous les deux mois avec six supporters indépendants et deux représentants de chacun des trois groupes", détaille Fabien Ordoñez.

En contrepartie, le Nîmes Olympique demandera aux associations de supporters de signer une charte les engageant à ne pas enfreindre la loi dans le stade. "Aujourd'hui, le club ne peut pas se permettre de balancer de l'argent par les fenêtres, estime Fabien Ordoñez. Les fumigènes illégaux, c'est terminé. En revanche, on est ouvert aux expérimentations légales. Rani Assaf propose même de donner un coup de main financier aux groupes pour cela." Reste désormais à savoir si les supporters accepteront le deal.

Boris Boutet

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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