« Silence, on coule » : la banderole des Gladiators, qui ont boycotté comme les Nemausus le match du soir contre Niort, résume la situation. Les Crocos ont une nouvelle fois perdu (1-2) après n'avoir rien montré ou presque, et s’enfoncent un peu plus dans la crise.
Une pluie battante, un stade vide ou presque, une équipe en crise de confiance : c’est peu dire que les voyants n'étaient pas au vert au coup d’envoi de ce match de la 14e journée de Ligue 2. Pourtant, les joueurs de Pascal Plancque entament bien leur match, à l’image d’un Ferhat entreprenant mais trop personnel dans les premières minutes. Si ce n’est pas flamboyant, l’entame de cette première période laisse à penser que ce soir, les Crocos peuvent espérer prendre des points. Le rythme n’est pas vraiment élevé, et les imprécisions techniques des deux côtés se multiplient, la météo n’aidant pas il est vrai.
Les Niortais, bien que pas spécialement impressionnants, prennent le dessus vers le quart d’heure de jeu. Pourtant, ce sont bien les Nîmois qui passent tout près d’ouvrir le score, lorsque Ferhat rate inexplicablement le ballon tout seul aux six mètres après une remise de la tête d’Eliasson (21e). Dommage, d’autant plus que les Chamois ne rateront pas leur première occasion franche, eux. L’international Tunisien Zemzemi déboule sur le côté droit, efface trop facilement Guessoum, auteur d’un match catastrophique, et file vers le but. Ueda croit au centre, ne sort pas sur le Niortais qui ajuste Dias de près pour marquer son premier but de la saison (0-1, 25e).
Les Nîmois tentent de répondre mais en ce moment, ils forment plus un agglomérat de joueurs portant le même maillot qu’une équipe. On le constate à la teneur des timides tentatives rouges et blanches, systématiquement individuelles, à l’image de ce raid d’Eliasson (30e) ou des multiples prises de balles de Ferhat, qui brille surtout ses mauvais choix balle au pied. Quant au milieu de terrain, il est fantomatique.
Que reste-t-il du début de saison qui, même s’il n’était pas extraordinaire, était, par contraste, nettement meilleur que ce que nous servent les Crocos depuis la fin de l’été ? Quelques coups de pied arrêtés de Benrahou faisant passer un frisson fugace dans la défense des hommes de Sébastien Desabre. C’est tout. Après une dernière frappe de Sainte-Luce qui a sans doute fini sur le parking, les Crocos, fébriles derrière et sans idées devant, rentrent au vestiaires menés au score. Et comme si ça ne suffisait pas, Ferhat ira échanger quelques mots doux avec le peu de Gladiators présents. Tout va bien.
Même schéma en seconde période, avec des Crocos qui poussent pour revenir dans le match, et des Niortais qui en profitent pour les planter en contre. Cette fois, c’est Paquiez, pourtant plutôt bon jusque là, qui se fait éliminer par Vallier. Le Chamois déborde et trouve, d’un bon centre à ras de terre qui passe entre les centraux Nîmois et Dias, Mendes qui conclut de près (0-2, 51e). Les Crocos sont au fond du trou.
Pourtant, une timide éclaircie intervient trois minutes plus tard. Cubas décide enfin de jouer au football et réussit une ouverture pour Eliasson sur la droite. Le Suédois, à l’angle de la surface tente un centre-tir qui surprend Braat et réduit l’écart (1-2, 54e). Le moment d’emballer le match, de sonner la rébellion, de sortir de la spirale négative dans laquelle le club est englué ?
Du tout. Les minutes qui suivent sont un festival de passes ratées, et à l'heure de jeu Niort est pas loin du troisième but suite à un cafouillage dans la surface nîmoise. Le match sombre dans une faille spatiotemporelle, rien ne se passe, une passe sur deux finit en touche, les Nîmois comme les Niortais refusent de jouer au football, et la seule action qu’on retrouve en fouillant nos notes sur le deuxième quart d’heure de la seconde période est une frappe complètement ratée de Sainte-Luce à la 73e.
Bref, même et peut-être surtout si on aime le football et le NO, le match devient pénible et interminable. Les hommes de Pascal Plancque, dont l’avenir s’assombrit de match en match, poussent à peine en fin de match, sans vraiment donner l’impression d’y croire, tout comme le stade, atone et presque vide. Le match s’achève dans l’anonymat le plus complet, entre un Niort qui n’a pas montré grand chose, et un Nîmes Olympique qui, après avoir touché le fond à Guingamp la semaine dernière, a commencé à creuser. Ce soir, les Crocos sont dix-septièmes.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
14e journée de Ligue 2. Stade des Costières. Spectateurs : 1 174. Nîmes Olympique - Chamois Niortais FC. 1-2. (mi-temps : 0-1). Arbitre : M. Thual. But pour Nîmes : Eliasson (53e). Buts pour Niort : Zemzemi (25e), Mendes (51e). Avertissements à Nîmes : Guessoum (66e), Paquiez (85e). Avertissement à Niort : Mendes (13e).
Nîmes : Dias - Paquiez, Ueda, Guessoum, Sainte-Luce - Fomba (cap.) (Ponceau, 67e), Cubas, Benrahou (Ómarsson, 67e), Eliasson, Ferhat - Koné (Delpech, 78e). Remplaçants non utilisés : Bråtveit (g.), Burner, Philibert, Valerio. Entraîneur : Pascal Plancque.
Niort : Braat, Yongwa Ngameni, Kilama, Passi, Moutachy - Doukansy, Louiserre (cap.), Vallier (Benchamma, 71e), Boutobba, Zemzemi (Renel, 89e) - Mendes (Cissé, 90e+3). Remplaçants non utilisés : Louchet (g.), Conté, Mbondo, Lebeau. Entraîneur : Sébastien Desabre.