Face à un Paris FC qui restait sur trois défaites consécutives, les Crocos devaient réagir après une double désillusion à Grenoble et face à Amiens. Dominateur mais pas tueur, le NO confirme hélas une inefficacité offensive dont il est victime trop souvent depuis le début de la saison. Conjugué à ses néo-carences défensives, il glisse doucement dans le ventre mou après cette deuxième défaite en trois matches (2-0).
Avec trois points de plus, celui laissé à Grenoble après l'erreur de Bråtveit et les deux perdus à la maison face à Amiens alors qu'il avait le match en main, le Nîmes Olympique aurait occupé une enthousiasmante troisième place sur le podium de la Ligue 2 à l'heure d'entamer son 9e match de la saison. Mais pour une raison que l'on ignore, même si elle tient sans doute en partie à leurs néo-défaillances défensives, les Crocos n'ont pas pris ces points-là, et pouvaient glisser doucement mais sûrement vers le ventre mou du classement en perdant ce mardi soir.
Après ses trois derniers revers en autant de sorties, son adversaire francilien du Paris FC (7e, 13 pts) faisait office de victime idéale pour le NO. Sauf que lui aussi restait sur trois matchs sans succès. Aussi, lorsqu'on sait que pour leurs deux dernières oppositions en Ligue 2 lors de la saison 2017-2018 - dont on connait l'issue heureuse pour les Rouge et Blanc -, Parisiens et Nîmois étaient restés souverains à la maison en l'emportant sur le même score (2-1) l'un contre l'autre, bien malin celui qui pouvait désigner "l'éclopé" qui allait se relever ce soir en regoûtant au nectar savoureux de la victoire.
Face à une équipe de Thierry Laurey amputée de trois joueurs offensifs dont son buteur Laura, Pascal Plancque, ou plutôt Christophe Raymond qui assure l'intérim pendant que le premier purge sa peine, choisissait d'aligner dès le départ les revenants Ferhat et Koné, mais devait se passer de l'expérimenté capitaine Martinez et du précieux Cubas. L'occasion de reformer une charnière Ueda-Guessoum, dont le principal fait d'arme restera une association victorieuse la saison dernière sur la pelouse du futur champion lillois (1-2).
La petite centaine de supporters nîmois qui a pris place en parcage visiteur rentre mieux dans son match que ne le fait son équipe favorite. Mais très vite, les Nîmois se rassurent en mettant le pied sur cuir. Alors qu'il tente de faucher un Ferhat déjà en jambes, le capitaine francilien Mandouki se blesse au genou et cède sa place (15e). Si ce premier quart d'heure s'achève avec un nombre d'occasion nul, c'est parce que ni Koné côté nîmois, ni Tattevin côté parisien, n'ont été trouvés en bonne position.
La première attaque placée du NO qui s'achève dans la surface parisienne n'intervient qu'à la 22e minute lorsque Burner centre au sol pour Koné qui décale Ferhat dont la tentative contrée finie en corner. Dans la minute qui suit, le n°10 des Crocos se met à nouveau en évidence en débordant sur le côté gauche de la défense du club de la capitale. Son centre appuyé trouve le pied d'Eliasson qui manque le cadre après avoir été injustement signalé hors-jeu. Sans regret.
La qualité technique des milieux gardois fait mal à des hommes de Thierry Laurey en manque de confiance, et donc inévitablement prudents au point de céder le ballon la majeure partie du temps aux Rouge et Blanc. Un enchainement de haute-volée initié par Ferhat et conclu par Koné après que Fomba ait joué les relais, rappelle à quel point le premier nommé aurait pu/dû aller taper plus haut au dernier mercato. Tant mieux pour le Nîmes Olympique qui hélas n'en profite pas pour ouvrir le score sur cette action en raison du bel arrêt du portier parisien (30e).
Bien servi en retrait par Campanini, le jeune Tattevin fait passer un premier frisson sur le but de Bråtveit (34e) et met temporairement fin au temps fort gardois. Pour un tacle qui semblait maîtrisé à première vue, Guessoum reçoit le premier carton jaune du match (39e). Logique après un ralenti ayant clairement montré que le pied de l'ancien alésien avait fini sa course sur la cheville de son vis-à-vis.
Après que son coup-franc indirect lui revienne dans les pieds, Benrahou enroule du gauche et trouve au second poteau la tête de Ueda qui remet astucieusement à Koné. Ce dernier décide de mettre sa tête là où Camara choisit de mettre le pied, enlevant ainsi l'ouverture du score au Sénégalais (44e). Malgré la domination relative du NO, c'est donc sur un score nul et vierge que M. Gaillouste renvoie les deux formations aux vestiaires. "On a la qualité technique, on fait du jeu et on est bien en place, maintenant il faut concrétiser nos occasions", analyse justement Fomba à la pause.
Le PFC revient sur la pelouse avec de nouvelles intentions. En déviant la frappe puissante plein axe de son partenaire Bernauer, Tattevin oblige Bråtveit à un premier arrêt de qualité (48e). Légèrement à cours de compétition, Ferhat ne dispose pas de la lucidité suffisante pour conclure une chevauchée qu'il a lui même amorcée en partant du couloir gauche (51e). Tattevin lui répond dans la foulée en étant à la conclusion d'un contre, mais bute sur le gardien nîmois.
Contre le cours du jeu et à la suite d'un coup-franc anodin éloigné du but nîmois, Ousmane Kanté ouvre le score après que les défenseurs gardois, Ueda le premier, aient tergiversé pour dégager un ballon qui aurait mérité de finir en tribunes (1-0). Cruel pour des Crocos dominateurs, mais tellement révélateur de la période récente d'inefficacité dans les deux surfaces qu'ils vivent. Sonnés, les hommes de Christophe Raymond subissent. Il faut un grand Bråtveit pour sauver son équipe par deux fois devant Tattevin (63e) et Alfarela (65e).
Idéalement servi plein axe par Ferhat, le rentrant Omarsson aurait dû mieux faire après avoir échappé au marquage des centraux franciliens. En bout de course, l'Islandais opte maladroitement pour la solution collective alors que tous les buteurs en confiance auraient frappé au but (71e). Le match achève de s'emballer lorsque les remplaçants parisiens Lopez et Diakité combinent pour solliciter à nouveau "Pekko" (73e).
Alors que son temps fort a duré mais n'a rien donné, le Nîmes Olympique craque une deuxième fois sur un temps faible de courte durée. D'un enroulé du pied gauche sous la barre, Caddy conclut magnifiquement un mouvement parisien qui a une fois de plus déséquilibré une défense gardoise atone (2-0, 74e).
Il ne s'est presque plus rien passé dans le dernier quart d'heure. En manque d'efficacité comme d'inspiration, les Crocos n'ont plus apporté le danger sur le but de Demarconnay. Tranquillement, des Parisiens convalescents deux heures plus tôt ont contrôlé une fin de match que ne sait plus gérer le Nîmes Olympique. Là où le coaching de l'ancien technicien alsacien s'est avéré payant, celui de l'intérimaire gardois n'a rien apporté et, sans que ça ne soit le fruit de la logique au vu des 60 premières minutes, les Rouge et Blanc rentreront de Paris sans point.
Corentin Migoule
9e journée de Ligue 2. Stade Charléty. Paris FC - Nîmes Olympique : 2-0. (mi-temps : 0-0). Spectateurs : 2 727. Arbitre : M. Gaillouste. Buts pour Paris FC : Kanté (60e), Caddy (75e). Avertissement à Paris FC : Name (42e). Avertissement à Nîmes : Guessoum (39e),
Paris FC : Demarconnay - Bernauer (Koré), Campanini (Diakité, 65e), Kanté, Hanin, Demoncy - Name, Mandouki (cap. - Camara, 15e), Chergui, Alfarela (Caddy, 65e) - Tattevin (Lopez, 65e) Remplaçants non utilisés : Arab, Filipovic. Entraîneur : Thierry Laurey.
Nîmes Olympique : Bråtveit - Burner (Paquiez, 85e), Ueda (Philibert, 85e), Guessoum, Sainte-Luce - Fomba (cap.), Benrahou (Doucouré, 78e), Ponceau, Eliasson (Valério, 78e), Ferhat - Koné (Omarsson, 65e). Remplaçants non utilisés : Dias, Delpech. Entraîneur : Christophe Raymond.