Défaits à Rodez ce soir dans le cadre de la 17ème journée de Ligue 2, le Nîmes Olympique n'enchaîne pas un troisième succès consécutif en championnat. Les Crocos n'ont jamais semblé mesure de faire plier les Ruthénois et s'inclinent logiquement (1-0).

Pascal Plancque le soulignait en conférence de presse : les récents bons résultats du Nîmes Olympique ne masquent pas les lacunes dans le jeu. Ce soir contre Rodez ses joueurs ont montré deux visages : timoré en première, plus volontaire mais maladroit en seconde. Un cruel manque de régularité dans l'implication, combiné à de nombreuses approximations dans les transmissions et les déplacements coûtent une nouvelle défaite. D'autant qu'en face, Rodez avait à coeur de bien figurer, cinq semaines après avoir joué son dernier match à Paul-Lignon et avec un maigre bilan de deux victoires à domicile cette saison.

Dans un expérimental 3-1-4-1-1, les Crocos ont eu du mal à prendre leurs marques. Sans Paquiez et Sainte-Luce, tous deux suspendus, c'est le jeune Philibert qui est lancé dans le bain en charnière, tandis que Burner et Eliasson sont positionnés en piston.

Dès le début de match, les mauvaises nouvelles arrivent. Après une dizaine de minutes très quelconque où Rodez a le ballon, Nîmes se fait cueillir. Guessoum attrape Bonnet dans la surface, l'emmenant avec lui au sol. Le pénalty évitable semble logique à vitesse réelle, le jeune défenseur obtient le premier carton de la partie par la même occasion. La sanction est transformée avec malice par l'ancien caennais Leborgne, d'une panenka devant Bratveit, un poil trop juste pour sauver les siens (1-0, 14e).

Les minutes qui suivent ne sont pas plus glorieuses pour les Crocos. Guessoum se retrouve à nouveau à terre, toujours au duel avec Bonnet, après l'intervention des soigneurs, le natif d'Alès peut reprendre. Les Ruthénois se permettent quelques folies, si les centres des joueurs de côté Ouammou et Buades ne trouvent pas preneurs, Leborgne peut doubler la mise sur un lob, mais celui-ci ne donne que quelques sueurs froides à un Bratveit bien vigilant (26e).

Après la demi-heure de jeu, les Nîmois conservent un peu plus le ballon mais n'en font rien. Fomba, pas dans son assiette, manque de justesse au milieu (29e) et Benrahou, pourtant plus décisif ces derniers temps, est sur courant alternatif. Quelques fulgurances balle au pied (28e, 31e) sans suite, et un coup franc trop imprécis pour espérer remettre les Crocos sur de bons rails (42e).

La deuxième période des Crocos est dans la continuité du dernier quart d'heure de la première. Le match s'ouvre un peu et les occasions sont plus nombreuses des deux côtés du terrain. Guessoum malgré sa taille modeste pour un défenseur central, donne une petite frayeur au gardien ruthénois sur un bon centre de Cubas (53e). Les Ruthénois continuent eux aussi de s'essayer aux centres, notamment à l'initiative de Bonnet, très remuant aujourd'hui (55e, 68e), mais Ueda et Bratveit veillent au grain.

L'occasion la plus flagrante pour les Rouge et Blanc est signée Burner qui rate l'immanquable. Benrahou côté gauche, trouve un bel angle pour brosser son centre. L'ancien aiglon au niveau du point de penalty, frappe à côté. Il peut s'en vouloir, Mpasi-Nzau était battu (62e). Voyant son équipe pousser un peu plus pour égaliser, Pascal Plancque décide de passer en mode offensif, faisant rentrer Koné à la place de Burner pour tenter profiter de son temps fort. Il n'en est rien, et les entrées d'Aribi et Delpech ne font pas la différence, même si ce dernier provoque à nouveau des sueurs froides à la défense, bien vigilante sur son enroulé pied gauche, repoussé à quelques centimètres de la ligne de but.

Les Crocos - qui n'en ont finalement pas assez en seconde période pour arracher le nul - ne reviendront pas et retombent dans leurs travers après deux succès de rang en championnat. Sans idée et sans fond de jeu, la réussite ne peut pas toujours suffire.

Sacha VIRGA

17e journée de Ligue 2. Stade Paul-Lignon. Spectateurs : environ 1 677. Rodez Aveyron Football-Nîmes Olympique 1-0. (mi-temps : 1-0 ). Arbitre : G.Paradis. But pour Rodez : Leborgne (14e). Avertissements à Rodez : Bardy (41e), Leborgne (55e). Avertissements à Nîmes : Guessoum (13e), Delpech (84e).

Rodez : Mpasi-Nzau - Bardy (c) (Obiang, 61e), Celestine, Malanda - Buades, Leborgne (Rajot, 69e), Danger, Boissier, Ouammou - Dembélé (David, 69e), Bonnet. Remplaçants non utilisés : Secchi, Corredor, Jorge, Dépres. Entraîneur : Laurent Peyrelade.

Nîmes : Bråtveit - Philibert, Ueda, Guessoum - Cubas - Burner (Koné, 69e), Ponceau (Valério, 91e), Fomba (c) (Aribi, 77e), Eliasson - Benrahou, Ómarsson (Delpech, 77e). Remplaçants non utilisés : Dias (g.), Martinez, Zaidan. Entraîneur : Pascal Plancque

Ce vendredi à 21 heures, Rodez Aveyron Football (8e, 22 pts) accueille le Nîmes Olympique (11e, 20 pts) au stade Paul-Lignon, pour le compte de la 17e journée de Ligue 2. À la veille de ce duel entre clubs d'Occitanie, Objectif Gard fait le point sur les forces en présence au sein du club ruthénois. 

"La star c'est l'équipe !" Cette phrase aux allures de lieu commun colle pourtant parfaitement à l'état d'esprit ruthénois. À Rodez, l'un des plus petits budgets du championnat, aucune individualité ne sort vraiment du lot. Mais la solidarité exemplaire et la force collective qui se dégagent du club aveyronnais ont permis à cet habitué du CFA de se hisser dans le monde professionnel.

Parmi les artisans de cette folle ascension, Chougrani, Bardy, Boissier et Bonnet figurent toujours parmi les cadres de l'effectif du coach Laurent Peyrelade. Au cours de ces cinq dernières années - pourtant ponctuées de performances remarquables - seul le gardien Arthur Desmas, aujourd'hui portier de Clermont, s'est réellement fait remarquer par un club de niveau supérieur. Preuve que du côté de Paul-Lignon, les individualités s'effacent au profit du collectif.

"Ici tout le monde attaque et tout le monde défend, indique Stéphane Hurel, journaliste à La Dépêche du Midi. Le coach recherche des joueurs d'équipe. Le club a peu de ressources et cherche à se structurer petit à petit. Actuellement, le stade est en réfection. À terme, l'ambition pourrait être de créer un centre de formation. Il y a la volonté d'avancer pas à pas." 

Éliminé par Cannes en Coupe de France

En attendant, Rodez enchaine sa troisième saison d'affilée en Ligue 2. "L'an dernier, le maintien a été obtenu au forceps et avait la valeur d'une accession, avance Stéphane Hurel. Suite à cela, il y a eu un gros renouvellement à l'intersaison avec une douzaine de départs pour moitié moins d'arrivées. Résultat, l'effectif est beaucoup plus resserré, mais le début de saison se passe bien avec des nouveaux venus qui se sont parfaitement intégrés." 

Alors que le RAF avait connu des difficultés au poste de gardien suite au départ d'Arthur Desmas, Lionel M'Pasi, doublure historique du club, s'est imposé en cours de saison dernière et poursuit sur sa lancée actuellement. Organisés en 3-5-2, les Ruthénois réussissent un bon début d'exercice. L'élimination prématurée en Coupe de France à Cannes (1-1 ; 3-2 aux t.a.b), pensionnaire de N3, ne pèse pas bien lourd face à la 8e place occupée en Ligue 2. Le RAF est bien parti pour s'offrir une quatrième saison consécutive chez les professionnels. Et c'est bien là l'essentiel.

Boris Boutet

Le joueur à suivre : Ugo Bonnet

Si Laurent Peyrelade n'aime sortir d'individualités de son collectif, l'attaquant Ugo Bonnet est probablement le joueur le plus surveillé par les défenseurs du championnat. Et pour cause, avec 21 buts inscrits deux saisons et demi, le Montpelliérain est l'attaquant phare du RAF. "C'est un joueur de percussion qui bouge beaucoup sur tout le front de l'attaque, souligne Stéphane Hurel. Il aime arriver lancé à la réception des centres et se montre plutôt efficace dans la finition." Avec seulement deux buts inscrits cette saison, Ugo Bonnet est aujourd'hui en concurrence avec David (2 buts), Dembélé (2 buts) et Depres (3 buts), tous performants quand ils ont leur chance.

Les ex-Nîmois vu de Rodez

L'ancien nîmois Lucas Buades brille à Rodez (Photo RAF)

À l'intersaison, trois Crocos ont signé à Rodez. Si pour des raisons différentes ils auraient difficilement pu prétendre à une place de titulaire indiscutable au Nîmes Olympique, Clément Depres Adilson Malanda et Lucas Buades s'éclatent dans l'Aveyron. "Ils se sont totalement mis dans le moule, apprécie Stéphane Hurel. Malanda ne partait comme titulaire, mais il est excellent à droite dans la défense à trois de Laurent Peyrelade."

"Buades est lui aussi indiscutable sur l'aile droite, poursuit le journaliste. Il a un gros coffre, est intelligent, livre de bons centres et a même déjà marqué quatre fois. Quant à Depres, il s'est bien remis de sa blessure et offre une option supplémentaire avec un profil que Rodez n'avait pas sur le front de l'attaque. Il souffre d'une distension ligamenteuse à son autre genou mais devrait revenir rapidement." 

Le 11 probable : M'Pasi - Malanda, Celestine, Bardy (cap.) - Buades, Ouammou, Danger, Leborgne, Boissier - Dembélé, Bonnet.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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