Après un match convaincant, où les Nîmois ont su se montrer solidaires, le Nîmes Olympique l’emporte (1-2) pour la première de Nicolas Usaï sur le banc.
C’est un match entre deux équipes aux parcours parallèles qui se jouait ce samedi soir au stade Gaston-Gérard pour le compte de la 20e journée de Ligue 2, entre deux équipes reléguées de Ligue 1 la saison passée, et décevantes cette saison.
D’ailleurs, le DFCO comme le NO étaient voisins au classement à l’orée de ce match, avec 23 points chacun et une palanquée d’absents dans chaque équipe. Ainsi, les Nîmois, qui ont changé de coach à la trêve, étaient privés, entre autres, de leurs deux meilleurs buteurs, Benrahou et Koné, et le DFCO d’une bonne partie de sa défense. Reste que le DFCO a tendance à réussir au Nîmes Olympique, qui avait d’ailleurs gagné à l’aller aux Costières 2-1 le 31 juillet dernier, avec notamment un but de Benrahou.
Malgré la pluie battante et le froid mordant, les Nîmois se montrent entreprenants dès les premières secondes. Ponceau se met très vite en évidence, et adresse un bon centre depuis son côté droit pour Ómarsson. Après un bon contrôle orienté, l’Islandais bute sur l’ancien Nîmois Reynet mais le ballon revient sur Eliasson, qui contrôle et ajuste de près (0-1, 5e). Les hommes de Nicolas Usaï débutent bien l’année, et leur nouvel entraîneur son mandat.
Les Dijonnais, 4e meilleure attaque de Ligue 2 mais 17e défense, craquent d’entrée. Les hommes de Patrice Garande tentent de réagir mais se montrent brouillons, alors qu’Eliasson reprend un nouveau centre de Ponceau de près, sans toutefois inquiéter Reynet (7e). Le Suédois, très en vue, frappe ensuite un bon coup franc excentré juste au-dessus (10e).
Les minutes qui suivront verront les débats s’équilibrer, et Dijon progressivement prendre le dessus, même si les Nîmois sont toujours plus dangereux que leurs hôtes. Aux Bourguignons les situations, aux Gardois les occasions, comme Delpech qui voit sa frappe contrée, de la main clament les rouges et blancs, à la 23e. Solides dans l’axe, les Crocos sont plus friables sur les côtés, surtout le gauche, où Sainte-Luce laisse quelques courants d’air, pas aidé par un carton jaune aussi précoce que mérité.
À l’approche de la demi-heure de jeu, les Dijonnais multiplient les frappes et les corners, et le spectre de l’égalisation se précise. C’est à ce moment précis que les Nîmois plantent la deuxième banderille : Eliasson est alerté sur la droite, crochète et adresse un bon centre au second poteau, d’où surgit Ponceau pour marquer d’une tête plongeante son premier but en Ligue 2 sous les couleurs du NO (0-2, 30e). Dans la foulée, ce même Ponceau est près du doublé : après un bon centre de Sainte-Luce, sa frappe est contrée.
Bref, tout roule pour les Crocos, qui cassent le rythme du match et gèrent leur avance. Mais il est écrit que rien ne sera facile pour les Gardois cette saison : juste avant la mi-temps, Sainte-Luce écope d’un deuxième jaune pour une semelle plus maladroite que méchante sur Belhadji (45e). Sur le coup-franc, les Dijonnais passent tout près de l’égalisation sur un gros cafouillage devant les buts de Bråtveit. 0-2 à la mi-temps, il va s’agir de tenir.
Des Crocos solidaires
Et c’est peu dire que ce ne sera pas une mince affaire : du reste, Nicolas Usaï donne le ton en sortant Ómarsson à la mi-temps pour Burner, laissant les Crocos sans attaquant. De fait, les Nîmois vont surtout défendre et ne cadrer qu’un tir en seconde période, par Ponceau, sans danger pour Reynet (61e).
Quant aux Dijonnais, fidèles à eux-mêmes, ils arroseront les Nîmois de tirs : Younoussa envoie une mine à côté dès la reprise, Jacob un joli coup franc dévié par Bråtveit, le Bihan frappe dans un angle fermé… en touche, jusqu’à ce qu’ils parviennent (enfin, serait-on tenté de dire tout chauvinisme mis à part) à trouver la faille peu avant l’heure de jeu.
Qui d’autre qu’un ancien Croco pour se dévouer ? Ce sera Philippoteaux, suite à une frappe de Dobre à l'entrée de la surface que le portier Nîmois ne parvient pas à capter, le Bihan récupère et adresse une passe pleine de lucidité à Philippoteaux qui marque de près et relance son équipe (1-2, 57e).
Les Crocos, en infériorité numérique, souffrent sous la pluie battante dijonnaise, et doivent déployer des trésors de roublardise pour gagner de précieuses secondes. Héroïques, les hommes de Nicolas Usaï tiendront bon, pendant que leurs adversaires du jour bazarderont nombre de frappes et de situations, pour prendre les trois points et remonter à la 10e place.
Trois points venant récompenser un match cohérent, pimenté de quelques bonnes performances individuelles laissant entrevoir de belles perspectives pour la seconde moitié de la saison.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
20e journée de Ligue 2. Stade Gaston-Gérard. Spectateurs : 3 500. Dijon Football Côte d’Or - Nîmes Olympique : 1-2. (mi-temps : 0-2). Arbitre : M. Vernice. But pour Dijon : Philippoteaux (57e). Buts pour Nîmes : Eliasson (5e), Ponceau (30e). Avertissements à Dijon : Jacob (54e), Ahlinvi (60e), Ngouyamsa (65e). Avertissements à Nîmes : Sainte-Luce (17e, 45e), Bråtveit (85e). Expulsion à Nîmes : Sainte-Luce (45e).
Nîmes : Bråtveit – Paquiez, Martinez (Cap.), Guessoum, Sainte-Luce – Fomba, Cubas (Valerio, 71e), Ponceau (Doucouré, 69e), Delpech (Sarr, 87e) — Eliasson, Ómarsson (Burner, 46e). Remplaçants non utilisés : Dias (g.), Pontet, Khalid. Entraîneur : Nicolas Usaï.
Dijon : Reynet (Cap.) — Belhadji (Benchaa, 46e), Ngouyamsa, Touré, Rocchia — Ahlinvi (Saber, 63e), Younoussa (Sammaritano, 74e), Philippoteaux (Scheidler, 68e), Jacob, Dobre — Le Bihan. Remplaçants non utilisés : Racioppi (g.), Arli. Entraîneur : Patrice Garande.
Pour son premier match de l'année 2022, Nîmes Olympique (12e, 23 pts) se déplace ce samedi à Dijon (13e, 23 pts) pour le compte de la 20e journée de Ligue 2 (19h). À la veille de cette rencontre face aux Bourguignons, Objectif Gard fait le point sur les forces en présence au sein du club dijonnais.
Annoncé en début de saison comme un des prétendants pour remonter immédiatement en Ligue 1, Dijon a réalisé une entame de saison catastrophique. La première victoire n'intervient qu'à la septième journée alors que le DFCO est relégable et compte à cette époque-là 11 points de retard sur le NO. David Linarès est limogé et remplacé par Patrice Garande. La tendance s'améliore, le club sort de la zone rouge et enchaîne des séries de victoire. Si l'élimination prématurée en Coupe de France entache la fin d'année 2021, Dijon est parti en vacances après un succès 3-0 à Nancy et compte désormais le même nombre de points que les Nîmois.
Sauf que sous le sapin, les Bourguignons ont eu droit à des cadeaux empoisonnés. Cinq joueurs sont touchés par le covid et l'entraîneur doit en tout composer avec 12 absents. Deux joueurs sont partis à la CAN, trois sont blessés et deux suspendus. "Le coach ne donnera pas le groupe ce soir parce qu'il craint d'avoir trois ou quatre cas de plus demain car le virus circule dans le club", explique Adrien Béria, journaliste à France Bleu Bourgogne. Un mini cluster qui vient forcément perturber cette entame de deuxième partie de saison. "Le club n'a même pas souhaité réunir tous les joueurs ensemble pour aborder les objectifs de la deuxième partie de saison. Les rassemblements se limitent aux séances vidéos", poursuit notre confrère.
"13e, Dijon n'est pas à sa place"
C'est donc décimé que Dijon reprend la saison et en pleine incertitude. Ce qui est déjà sûr c'est que trois défenseurs centraux manquent à l'appel. Ecuele Manga (Gabon) et Coulibaly (Sénégal) sont à la CAN, Panzo est suspendu. "Ça va être du bricolage en défense mais aussi dans l'entrejeu car les deux milieux défensifs sont absents. Pour dépanner, l'entraîneur réfléchit à faire monter Ngouyamsa, un latéral de 20 ans, qui n'a jamais joué à ce poste", confie Adrien.
Si ces nombreuses absences peuvent évidemment changer la donne, Dijon a terminé 2021 sur une bonne note avec la large victoire 3-0 à Nancy. "L'élimination en Coupe de France chez les amateurs de Cannes (1-1, 4-3 au tab) a entraîné un énorme coup de gueule du coach à tel point que des supporters ont eu peur qu'il lâche en cours de route", précise le journaliste bourguignon. Mais Patrice Garande est bien resté et compte bien hisser Dijon dans le Top 10 voire plus d'ici la fin de la saison malgré les dix points de retard sur la quatrième place.
"Parmi ses résolutions de 2022, l'entraîneur veut un football d'attaque et des buts car 25 frappes sans marquer ce n'est plus possible." Quatrième meilleure attaque du championnat, Dijon est a contrario une des pires défenses. Les Bourguignons espèrent démarrer une nouvelle série avec la réception des Crocos et remonter encore au classement. "13e, Dijon n'est pas à sa place", conclut Adrien.
Le baromètre des anciens Nîmois
Ils sont quatre anciens nîmois à évoluer à Dijon et à être montés en puissance au cours de cette première partie de saison. Éloigné deux mois des terrains après une grave blessure à la cheville, Philippoteaux est revenu avant la trêve. "C'est grâce à lui que Dijon égalise à Niort (2-2) et il marque à Nancy. Il est sur une pente ascendante." Suspendu, Deaux ne sera pas présent pour affronter ses anciens partenaires. Le covid et les suspensions ne lui ont pas permis d'enchaîner. "C'est un bon joueur de ballon. Il a déjà réalisé trois passes décisives en 10 matches grâces à ces passes à ras de terre qui cassent la ligne." Très discret en début de saison, Ahlinvi est monté en puissance grâce à la Coupe de France. "Titulaire, il a été le patron du milieu sur ces matches-là. Il devrait avoir plus de temps de jeu en 2022. Le coach lui demande d'être plus efficace." Et puis Reynet qui a après un début de saison quelconque s'est repris, motivé par l'arrivée du nouveau coach. "Après avoir raté deux matches à cause d'une petite blessure, il a fait son retour en Coupe de France sur un terrain pourri à Morteau où il a été énorme. Ainsi, il a repris sa place de titulaire en championnat même si son remplaçant Racioppi avait été intéressant."
Les joueurs à suivre
S'ils ne sont pas positifs au covid, deux joueurs qui se distinguent actuellement devraient être présents face à Nîmes. Le milieu Jacob auteur d'un magnifique but à Nancy. "En l'absence de Benzia, il a pris les clés du jeu en évoluant en numéro 10 plutôt que sur le côté droit." Et puis l'attaquant roumain Dobre, auteur de trois buts pour le moment. "Je le surnomme le Cristiano Ronaldo de Bucarest pour sa posture et parce que c'est un monstre de boulot, détaille Adrien Béria. Il est capable de marquer des buts incroyables et de rater des buts faciles. Il peut être bien meilleur s'il règle ce problème d'efficacité."
Corentin Corger