Le 8 avril dernier, Nîmes Olympique mettait à l’écart son entraîneur Frédéric Bompard. Le technicien arrivé en novembre 2022, en Ligue 2, était remercié alors que les Crocodiles comptaient deux points d’avance sur les relégables en N2. Sept mois plus tard, l’ex-coach nîmois revient sur son passage dans le Gard et il évoque son envie de trouver un nouveau club.
Comment avez-vous digéré votre mise à l'écart de Nîmes Olympique ?
Frédéric Bompard : Je l’ai vite digéré et je suis tout de suite passé à autre chose. Ce qui est dommage, c’est que je n’ai pas trouvé rapidement un autre club pour me remettre en selle immédiatement.
Êtes-vous toujours à la recherche d’un nouveau poste ?
Oui, et je commence à trouver le temps long. J’ai eu un rendez-vous avec Sochaux (N) et ils ont hésité entre Karim Mokeddem et moi. Du coup, je me dis que ça va être compliqué de trouver un club en National. Je reste ouvert à l’étranger et j’ai eu des pistes en Afrique du Nord, mais ça n’est pas allé au bout. Toutefois, je suis toujours enthousiaste et je m’entretiens physique en jouant tous les jours au padel. J’ai aussi maigri et je me sens prêt à repartir.
Quel serait pour vous le club idéal ?
J’aimerais trouver un club dans lequel je serais plus entouré qu’à Nîmes.
À quoi attribuez-vous cette difficulté à trouver un poste d’entraîneur ?
En National, les présidents privilégient les entraîneurs inexpérimentés puisque les clubs ont encore moins de moyens que l’année dernière.
Que vous manque-t-il le plus dans le quotidien de l’entraîneur ?
Un peu tout, le terrain, la relation avec les joueurs, le staff. Mais aussi le travail au quotidien.
Vos rapports avec Rani Assaf ont semblé compliqués. Cela a-t-il nuit à vos résultats ?
J’ai souffert du manque de proximité avec le président. J’en ai pourtant eu au début et ça se passait bien, mais de toute la saison en National, il n’était pas là.
Suivez-vous les matchs de Nîmes Olympique cette saison ?
Le problème, c’est que les matchs du National sont programmés le vendredi soir en même temps que la Ligue 2. Je suis plus focus sur la L2 et cette saison, je n’ai pas regardé un match de Nîmes Olympique.
Avez-vous de l’amertume sur la fin de votre aventure au NO ?
Non, ça devait se terminer comme ça et je suis parti fâché avec personne.
Lorsque vous étiez entraîneur de Nîmes, vous avez plusieurs fois souligné vos difficiles conditions de travail. Le regrettez-vous aujourd'hui ?
À un moment donné, il ne faut pas galvauder le professionnalisme qui peut se résumer à la gestion de détails. Il y a des choses que l’on ne peut pas tolérer quand on a le statut professionnel. À Nîmes, le problème d’eau chaude est revenu trois fois dans la saison. On a beau être à Nîmes, l’hiver, il y fait froid. J’ai été formaté au haut niveau et j’avais du mal avec tout ça. J’ai peut-être dépensé trop d’énergie à vouloir régler ces problèmes.
Pensiez-vous être en mesure de maintenir le club en National ?
Je pense que mon départ a déclenché un électrochoc. Finalement, il suffisait de gagner trois matches sur six. L’équipe ne s’est pas maintenue que sur les derniers matchs, mais sur la longueur du championnat. J’étais content que Nîmes se maintienne. Tout est bien qui finit bien.
Sur le terrain, que vous a-t-il manqué ?
On ne jouait qu’avec un seul attaquant, Orphé Mbina, pendant la moitié de la saison. Freddy Mbemba s’était blessé dès son premier match et il a longtemps été indisponible. Je composais avec un seul attaquant, un milieu en losange et trois défenseurs centraux. Mais la saison ne se joue pas à grand-chose.
À quoi s’est-elle jouée ?
On affronte Épinal, qui est dernier du championnat. Nous sommes sur une bonne série et en cas de victoire, on passe deuxième du championnat. À l’arrivée, on perd chez nous et derrière, on enchaine des défaites.
Quel regard portez-vous sur le travail de votre successeur, Adil Hermach ?
J’ai toujours eu de très bons rapports avec lui. Il a eu le courage de prendre l’équipe pour terminer la saison. C’est tout à son honneur. Je lui souhaite de réussir et de s’en sortir en termes de diplôme.
Que vous a appris votre passage à Nîmes ?
Ça ne m’a rien appris, car je ne suis pas né professionnellement avec une cuillère en argent dans la bouche. J’ai connu des années difficiles quand j’étais à Dijon en National. Il fallait conduire les véhicules, etc.
Gardez-vous du positif de cette expérience nîmoise ?
J’ai eu de très bonnes relations avec mes joueurs. À partir du moment où j’ai décidé d’arrêter, tous les joueurs m’ont envoyé des textos de soutien. D’ailleurs, je les ai gardés. Je pense aussi que Jean-Jacques Bourdin ferait un très bon dirigeant, s’il avait plus de disponibilités. Il aime tellement Nîmes Olympique.
Propos recueillis par Norman Jardin