Nîmes Olympique est un 13e décevant du National à la trêve. Mais le directeur sportif Sébastien Larcier croit toujours en cet effectif.

Cet été, dans Midi Libre et ailleurs, il y avait de l’enthousiasme et de l’espoir après une belle fin de championnat et une équipe qui avait conservé ses cadres.

Question : à mi-saison, Midi Libre s’est-il trompé ?

Vous devez être autant en capacité que moi de donner votre avis : je pense que c’est mitigé. Il reste de l’enthousiasme car il y a des moments dans des matches où l’on se dit : “ah ouais, il y a vraiment de la qualité”. On est capable d’avoir une main mise comme des clubs de National en ont rarement. Et un quart d’heure après, on peut complètement perdre le fil. Parfois, je suis fan de ce que l’on produit, et puis je prends un coup de bambou car il n’y a pas le résultat escompté. De l’enthousiasme, je passe à une réalité qui est dure à admettre.

Médias, staff, joueurs… comment continuer à y croire ?

Les médias, je ne sais pas. Ils font partie du jeu, on ne doit pas s’en soucier. Mais je pense qu’une part de la réussite de cette équipe, c’est de croire encore plus en notre projet. Si on arrive à durer dans un match, on doit avoir la réussite et les points. On demande beaucoup à nos joueurs, dans le pressing, la maîtrise du tempo, la production technique et collective…

Quand tu fais une trentaine de passes et que ça ne débouche pas sur une occasion, ou que tu ne marques pas, je comprends que le grand public ne soit pas content. Mais il ne faut pas que l’on déroge à cela, car on a fait notre recrutement dans ce sens-là. Quand j’ai pris Adil Hermach comme entraîneur, je lui ai dit : “Pour se maintenir, il faut que l’on ait un projet qui dure, avec du contenu et des idées”. Car sinon, si tu n’as pas de résultat, il ne te reste rien. Je suis persuadé que ça va payer.

Adil Hermach, justement, n’arrive pas à trouver la solution pour faire décoller l’équipe. On est obligé de vous poser la question : est-il toujours l’homme de la situation ?

Je viens de finir les entretiens individuels de l’effectif. Il ressort que les séances d’entraînement sont appréciées, le jeu proposé aussi. Ce qui est important, c’est d’avoir l’adhésion des joueurs, et pour l’instant, elle est totalement là. Moi aussi, j’aime ce que mon staff propose : pour le vivre au quotidien, c’est passionné, c’est engagé, c’est réfléchi. Donc oui, on va tous dans le même sens.

En juin, vous nous confiez vouloir bâtir un effectif pour marquer 50 buts. Quasiment à mi-parcours, vous avez la plus mauvaise attaque de National avec 10 buts, dont 6 pour Abdeldjelil (même si le dernier a été attribué au Parisien Diarra contre son camp, NDLR)…

Oui, je n’oublie pas cet objectif, qui te permet d’être en haut de tableau. On en est loin. On a souvent bien débuté nos matches mais on n’a pas scoré. Et quand tu ne marques pas, tu t’exposes, à des penalties (4 concédés en fin de match, NDLR) ou à de l’injustice. On savait qu’on n’avait pas les moyens de se payer deux attaquants à 20 buts, donc il faut que l’on ait 5-6 joueurs capables d’en marquer entre 3 et 7. La marge de progression, elle est là, et sur les coups de pied arrêtés. Car on a les occasions, les situations, et une qualité de jeu à maintenir dans la durée.

Ce qu’il nous manque, c’est ce match référence qui nous débloquerait la confiance, un 3-0 ou un 4-2, peu importe, que ça nous sourit enfin. C’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens. Il faut être patient avec Vincent (Marcel), qui a du talent et qui peut être un homme majeur, avec Issam (Bouaoune) qui peut faire une belle 2e partie de saison…

Que ressort-il des entretiens avec les joueurs ?

À 90 %, ils pensent comme vous, comme moi : on est sur la bonne voie, on va y arriver, car ça travaille bien, ça travaille dur, il y a du plaisir, la vie de groupe est bonne et apaisée… En fait, on a tellement de voyants au vert que ça ne peut pas ne pas basculer dans le bon sens. Ils ont aussi conscience qu’on manque de caractère, d’âpreté, de cohésion défensive quand c’est dur. Ce qui me rassure, c’est que l’on a tous pleinement conscience de nos qualités et de nos maux.

Le mercato d’hiver arrive. Avez-vous des souhaits, et peuvent-ils être réalisés ?

Déjà, le souhait de trouver une porte de sortie pour ceux qui ne jouent pas, comme Léon Delpech. Après, notre recrue, ça va et ça doit être Malek (Amara, NDLR), pas vu du tout sur la première partie. Évidemment, si j’avais de l’argent, je me renforcerais offensivement mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. Donc, on va déjà se concentrer sur ce qu’il y a à bonifier chez nous ou à remettre en selle, comme Abou (Ali Abdallah) qui, je trouve, se perd un peu en ce moment et doit nous apporter plus. Je crois en cet effectif.

Mais pour s’assurer d’abord un maintien confortable, il faut mettre des buts… Ce serait dommage de ne pas y arriver et de gaspiller un effectif avec autant de qualités. Pour le National, on a de très bons joueurs de ballon. On sait qu’on n’est pas top 3 mais par rapport à ce que l’on est capable de produire, on doit être entre la 4e et la 7e place. Pour moi, c’est encore jouable. On n’a pas fini la première partie…

Eric Delanzy - 20/12/2024

CLIC SUR CERTAINES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

RECHERCHE ARTICLE OU PERSONNALITE

Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes